Essai AUDI A8 60 TFSIe
Walid Bouarab le 26/04/2022
Difficile d'exister pour la très réussie Audi A8. Il faut dire que la concurrence est rude pour cette limousine qui tente de se faire une place au soleil. Malmenée par des rivale plus populaires, elle se refait une beauté pour limiter la casse, et attendre une relève 100% électrique hautement attendue.
Période de transition
La deuxième partie de carrière pour l'Audi A8 ne s'annonce pas simple. La grande berline d'Ingolstadt devra cohabiter avec l'indétrônable Mercedes Classe S tout juste renouvelée, et une innovante nouvelle génération de BMW Série 7 qui se décline désormais en version 100% électrique, la i7. Pour remettre - un peu - de chances de son côté, l'A8 profite d'un restylage, plutôt discret sur le plan esthétique. L'allemande reçoit surtout une nouvelle calandre plus verticale et généreusement habillée de chrome (que l'on peut recouvrir de noir) et des boucliers et bas de caisses remaniés. Les blocs optiques profitent d'une nouvelle technologie Matrix LED. Des feux très évolués qui permettent désormais de projeter des animations lumineuses sur la porte du garage... De nouvelles teintes de carrosserie et des jantes au dessin inédit viennent compléter la panoplie. A bord, peu de changements. On retrouve donc l'intérieur parfaitement finie typiquement Audi, mais à l'ambiance clinique, nettement moins chaleureuse que ce que peuvent proposer ses rivales.
Sous le capot, le diesel de la version 50 TDI restera hautement confidentiel, tout comme la S8 motorisée par un V8 de 571 ch. Audi mise avant tout (pour 90% des ventes) sur une inédite version hybride rechargeable 60 TFSIe. Elle allie un V6 3.0 de 340 ch à un moteur électrique de 90 kW. De quoi proposer 462 ch et 700 Nm de couple transmis aux quatre roues via une vraie transmission intégrale Quattro. Pour cet essai, notre choix s'est porté sur la carrosserie Limousine (A8L). Une variante qui profite de son empattement rallongé de 13 cm pour offrir un espace business class au deuxième rang. Des sièges arrière qui profitent de quelques nouveautés. Les deux écrans faisant face aux passagers sont nouveaux (10 pouces), et peuvent désormais recevoir une source externe de divertissement (via câble HDMI ou connexion sans fil Airplay). L'avantage, c'est de pouvoir enfin dissocier le contenu affiché sur les deux écrans. La commande tactile des éléments de confort et multimédia, située entre les sièges est dorénavant fixe, mais avec un affichage plus grand. Pour le reste, on retrouve toutes les petites attentions d'une Audi A8L : chauffage des sièges réglables sur plusieurs positions, repose-pied chauffant, sièges inclinables et massant... Il manque là-aussi un peu de chaleur dans les harmonies d'habillage et de décoration, mais le confort est royal.
Point fort de cette Audi A8L, le niveau de filtration est tout simplement excellent. Elle profite toujours de suspensions très évoluées, chacune étant actionnée par un petit moteur électrique. La sportive S8 se garde pour elle les suspensions prédictives qui, informées par une caméra scannant la route, adaptent leur tarage.
Capable de parcourir une cinquantaine de kilomètres en tout électrique, cette version TFSIe évolue dans une douceur absolue en ville. L'absence de bruit, renforcé par une insonorisation de très haut niveau, enferme et protège dans un cocon ultra-douillet. Le silence de cathédrale régnant à bord est propice à la concentration des hommes d'affaire (ou à la sieste...). La chaîne de traction hybride, fonctionnant de manière totalement transparente, actionne le V6 essence en cas de besoin de puissance (ou batterie vide). Là-encore, l'insonorisation impressionne. Il n'y a qu'en pleine charge que l'on perçoit, au loin, le râle du moteur à combustion. Un timbre plutôt agréable par ailleurs. On découvre alors des performances solides, clairement portées par le couple, et offrant à cette A8L 60 TFSIe des accélérations et des reprises de petite sportive.
Et bien que ce ne soit pas là la vocation de cette limousine ultra consensuelle, l'allemande profite tout de même d'un comportement plutôt dynamique, toute proportion gardée. Bien aidée par une direction précise, un châssis très évolué (suspensions à moteur électrique, roues arrière directrices), l'A8, même avec cet empattement rallongé, dévoile une sérénité à toute épreuve sur la route. La limousine aux Anneaux vire à plat, conserve une belle unité lors des enchaînements de virage et repousse assez loin les limites du sous-virage pour un tel modèle. De quoi donner le sourire au chauffeur, tout en préservant le confort des passagers. Une belle synthèse. Reste que désormais, l'environnement et le niveau de technologie, bien que très avancés, font face à une Classe S et une Série 7 plus modernes. L'A8 devra donc serrer les dents et attendre la prochaine génération 100% électrique (dont le concept car Grand Sphere nous donne quelques indices) pour réellement revenir dans la course face à ses compatriotes.
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À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation