Essai AUDI A8 55 TFSI Avus Extended
Vincent Desmonts le 04/12/2017
Audi réussit partout... sauf sur le segment des limousines, où l'A8 est toujours restée dans l'ombre des Mercedes Classe S et BMW Série 7. Mais cette nouvelle génération change de cap, en misant à fond sur la technologie et le confort !
Changement de registre
Depuis les années 70, la Mercedes Classe S est l'alpha et l'oméga de la berline de luxe, la référence à laquelle toutes ses rivales sont forcément comparées. Notamment l'outsider Audi A8, comparativement jeune (la première génération date de 1994) et à la diffusion plus réduite. Il faut dire que si la limousine aux quatre anneaux a toujours fait preuve d'originalité technique (coque en aluminium, versions sportives, moteur W12, phares à LED matriciels...), elle a historiquement préféré mettre en avant son dynamisme plus que son confort. Un positionnement pas forcément très pertinent dans un segment où le propriétaire de l'auto se fait souvent conduire...
La voiture la plus sophistiquée au monde ?
Avec cette A8, quatrième du nom, Audi a donc revu sa copie de fond en comble. Les ingénieurs ont quand même conservé le principe du châssis-cage en aluminium, qui permet de compenser le poids de la transmission intégrale Quattro obligatoire, mais en y ajoutant une dose d'autres matériaux : un peu d'acier, de carbone et de magnésium. Sur le plan esthétique, cette A8 inaugure un nouveau chapitre du style Audi, avec sa calandre Singleframe XXL qui barre la face avant et ses ailes renflées, subtil clin d'œil à l'Audi Quattro. À l'arrière, le large bandeau de feux peut recevoir en option des diodes OLED. Mais c'est encore dans l'habitacle que les changements sont les plus marquants, avec une technologie visuellement omniprésente. L'A8 est ainsi la première Audi à abandonner la molette MMI, remplacée par de très lisibles écrans tactiles OLED dotés d'un retour haptique qui confirme la pression par une petite vibration. À priori complexe au premier abord, l'interface se révèle finalement intuitive. Ces deux écrans sont bien entendus complétés par une instrumentation Virtual Cockpit. Les occupants des places arrière ne seront pas jaloux : ils ont à leur disposition une sorte de petit smartphone qui leur permet de régler sièges, éclairage ou radio, ainsi que des tablettes amovibles au dos des sièges avant qui permettent notamment de regarder la télévision, mais aussi d'utiliser des applications Android. Et encore, ce n'est là qu'un bref aperçu des technologies disponibles à bord en série ou en option, tant il faudrait un article entier pour espérer en faire le tour !
La techno de demain... arrivera demain
Le reste de la technologie est invisible... voire indisponible, comme la fonction AI Traffic Jam Pilot, qui permet en théorie de quitter la route des yeux dans les embouteillages, la voiture se conduisant toute seule grâce à un arsenal pouvant compter jusqu'à 24 capteurs, dont un radar laser Lidar (première mondiale sur un véhicule de série). Mais cette technologie est pour le moment interdite par la législation : il faudra donc attendre que cette dernière évolue afin d'en profiter. Toutes les A8 disposent en revanche d'un système d'hybridation légère avec un réseau électrique principal en 48 volts. Avec sa batterie lithium-ion séparée et son alterno-démarreur, l'A8 peut ainsi évoluer en roue libre moteur coupé jusqu'à 160 km/h tout en conservant ses assistances (direction, freinage). Ultérieurement, ce circuit permettra aussi d'alimenter un système d'amortissement piloté électrique dont on nous promet qu'il fera des miracles.
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Un confort au top
En attendant, la nouvelle A8 impressionne déjà par son confort de suspension. Ce n'était pourtant pas franchement la qualité première des précédentes générations, mais force est de reconnaître que les progrès en la matière sont énormes. Au point que l'Audi rivalise désormais avec la Mercedes Classe S sur ce plan ! Dos d'âne, nids de poule et bouches d'égout sont gommés avec aisance. Pour autant, l'A8 ne néglige pas le plaisir de conduite : son châssis se révèle en effet efficace et bien équilibré, avec un roulis contenu et une vivacité très honnête. Bien entendu, elle reste une limousine, et privilégie la douceur aux sensations. Mais on ne s'ennuie pas à son volant, surtout lorsque l'on dispose des quatre roues directrices (option à 2 230 €). De son côté, le V6 3.0 TFSI (dénommé « 55 TFSI » dans la nouvelle - et absconse - nomenclature Audi) de 340 ch offre de bonnes performances et fait preuve de souplesse, mais sa sonorité à haut régime manque de raffinement. Dans le même ordre d'idées, la boîte automatique manque parfois de douceur à bas régimes.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation