Essai AUDI A8 4.2 TDI
Jean-François Destin le 12/12/2005
L'Audi A8 frappe fort pour son troisième anniversaire. Au point qu'on se demande si avec classe et discrétion, Audi ne s'est pas détaché de ses deux rivaux historiques.
Présentation
L'adoption de la fameuse calandre «single frame», l'arrivée d'un V6 3.2 FSI injection directe et d'un V8 4.2l TDI de 326 chevaux et un équipement revu à la hausse : l'A8 frappe fort pour son troisième anniversaire. Au point qu'on se demande si avec classe et discrétion, Audi ne s'est pas détaché de ses deux rivaux historiques que sont Mercedes et BMW. C'était déjà vrai en regard de la qualité de fabrication et cela le devient au niveau technologique.
Déjà dominante avec ses structures tout aluminium et son système Quattro de série (une transmission qui fête ses 25 ans cette année), l'Audi A8 est la première berline de haut de gamme à proposer un moteur essence à injection directe. Ce nouveau V6 3.2 FSI de 260 chevaux bénéficie du système d'injection dont étaient équipées les R8 victorieuses à quatre reprises aux 24 Heures du Mans. Compact et léger, il allie célérité (250 km/h) et consommation maîtrisée (11 litres en moyenne). En diesel, l'Audi A8 fait la course en tête avec un V8 4.2l de 326 chevaux associé à un filtre à particules. Les performances sont époustouflantes : 250 km/h en pointe et seulement 5,9 secondes pour passer de 0 à 100 km/h alors que la conso mixte fait état de 9,4l ! Affichant 255 kilos sur la bascule, ce V8 évolué se compose entre autres de deux culasses en alu à 16 soupapes et de deux turbo compresseurs à géométrie variable.
Vendue à 80% en diesel, l'Audi A8 en version V8 4.2l devrait intéresser un quart des 500 acheteurs attendus en France en 2006. Des clients sensibles également à la simplification des deux finitions A8 et A8 Avus applicables à toutes les versions. Les 15000 € d'écart entre le deux se justifient par un enrichissement quasi exhaustif comprenant entre autres le double vitrage, les packs «Lumières» et «Aluminium», le téléphone bibande GSM, le toit coulissant en verre, l'éclairage xénon plus, les jantes de 19 pouces en alu, le Bose Surround Sound et le capot de coffre à commande automatique. Des équipements présents sur la version rallongée (5.18m) baptisée «Limousine».
L'A8 est disponible en 15 versions essence et diesel à des prix allant de 72.800 € (A8 V6 3l TDI) à 129.900 € (A8 W12 6.0 Limousine).
Sur la route
Un monde de douceur et de quiétude. Une fois la porte refermée sur un bruit mat, le cocooning commence au travers d'une présentation sobre, de matériaux d'une qualité «premium», d'une harmonie savante des couleurs et d'une finition de référence. Les imposants et ergonomiques sièges avant recouverts de cuir fin assurent, via de multiples réglages électriques, une position de conduite idéale au conducteur et une assise relaxante au passager. Un accueil qui ne fait pas défaut à l'arrière où la place pour les jambes n'exige pas d'avoir recours à la version limousine.
Dès les premiers mètres, l'Audi A8 fait oublier ses généreuses dimensions et son poids tout en se coulant facilement dans la circulation. D'une discrétion absolue, le V8 ronronne à peine jusqu'aux limites permises.
En liberté sur les autoroutes allemandes en direction de Karlsruhe, nous profitons du faible trafic pour tester ce surpuissant V8. Bien épaulé par la boite automatique Tiptronic à commande séquentielle, il propulse soudain l'A8 avec la régularité d'un Boeing au décollage.
Nous voilà déjà à 200 km/h alors que la pédale d'accélérateur n'est enfoncée qu'aux trois quarts. Seul l'écoulement d'air sur la carrosserie se fait plus présent, les bruits mécaniques ayant totalement disparus. Une pluie soudaine noie la route. Impériale avec son système Quattro à répartition automatique, l'A8 paraît scotchée à l'asphalte.
Nous attaquons avec aisance une départementale tourmentée. Direction, freinage, répartition avant/arrière du poids : l'A8 offre une facilité de conduite déconcertante et il faut vraiment entrer très vite en entrée de virage pour observer un transfert de charge vers l'avant et une amorce de sous-virage. Un phénomène physique normal facile à contrer avant que les barrières électroniques interviennent.
Silencieuse, d'un confort de tous les instants distillé par la suspension pneumatique et redoutable d'efficacité, l'Audi A8 s'adapte à un itinéraire pas forcément taillé pour elle. Vous l'avez compris, elle a, dans son segment, notre préférence et pourra, si vous êtes limité en budget, se contenter d'un 3 litres V6 TDI de 233 chevaux.