Essai AUDI A7 Sportback
Jean-François Destin le 22/11/2010
En adoptant un hayon, l'Audi A7 allie prestige et fonctionnalité. Située dans la gamme entre l'A8 et l'A6, elle concrétise la berline haut de gamme idéale, surtout en version 3l TFSI 300 chevaux.
Présentation
Et si, pour fêter une année record de ventes (1.080.000 unités attendues en 2010), Audi nous avait concocté avec l'A7 la meilleure voiture du monde ? Après sa découverte et un essai complet entre les volcans des îles Canaries, nous ne sommes pas loin de le penser. Même si le fabuleux succès de la Mercedes CLS, initiatrice de la berline aux allures de coupé dès 2004, a inspiré la firme aux anneaux, l'A7 concilie pour la première fois le prestige, le luxe, le dynamisme presque sportif et la fonctionnalité.
Il fallait oser intégrer un immense hayon sur un modèle statutaire de 4.97m s'intercalant entre l'A6 et l'A8. Longtemps jugé bassement utilitaire, il a été ici ajusté avec le plus grand soin sous le prolongement de l'arche tendue du pavillon. Une fois ouvert et les dossiers abaissés, l'espace dévolu aux bagages passe de 535 à 1360 dm3 ! Fermé, il participe à la fluidité et l'élégance racée de l'A7.
La faible hauteur (1.42m) pénalisant un peu l'accès aux places arrière est compensée par une largeur généreuse (1.91m) offrant une habitabilité de limousine haut de gamme y compris pour les passagers de grande taille. Frisant la perfection, l'accastillage de bord fait appel au cuir, aux bois précieux, et à un aluminium déjà utilisé pour les portes, le capot et les bras de suspension.
L'Audi A7 Sportback affiche aussi une insolente polyvalence par sa technologie. Les performances sont assurées par les quatre V6 du catalogue (essence et diesel de 204 à 300 chevaux) et le confort par une suspension bien calibrée. Inutile de rallonger la facture avec le coûteux amortissement piloté pneumatique. Au programme aussi la transmission Quattro avec différentiel inter-ponts et la remarquable boite S-Tronic double embrayage à 7 rapports.
Les prix s'échelonnent de 53.900 à 74.100 €
Design extérieur et intérieur
Bouleversant les codes et continuant à satisfaire une clientèle nettement plus jeune et moins conservatrice que celle de Mercedes, Audi a fait le choix du hayon (à fermeture électrique).
Baptisée "Sportback" comme les 5 portes des autres catégories, l'A7 se distingue par une ligne de toit basse et tendue sans rupture jusqu'à l'extrémité de la poupe. Impressionnante sans être massive, elle étire son élégante silhouette en deçà de 5 mètres. Une dimension permettant de conserver l'agilité du châssis et d'assurer un accueil de prestige à 4 voire 5 personnes.
Bien campée sur des jantes pouvant aller jusqu'à 20 pouces, l'A7 hérite d'un capot court et plongeant pour réduire le porte-à-faux avant et d'un arrière effilé et aérodynamique mettant en scène des feux à LED de série dont une partie reste solidaire du hayon. Rappelons pour la petite histoire qu'à la fin des années 70, Audi avait déjà conçu une berline 5 portes baptisé 100. Mais le public l'avait boudée lui préférant les modèles avec coffre. D'où cette si longue absence.
L'habitacle n'a rien à envier à celui de l'A8. La planche de bord se distingue par son style moderne et très haut de gamme évoquant des déferlantes de vagues. Audi parle d'une finition de qualité artisanale en mettant l'accent sur l'emploi de matériaux nouveaux comme les applications en bois lamellé-collé.
Revêtus d'un cuir pleine fleur, les sièges semblent d'une ergonomie irréprochable mais nous les avons trouvés un peu fermes et n'offrant pas de maintien latéral suffisant. On regrette aussi l'écran de navigation escamotable qui dénote lorsqu'il est sorti de son logement. Rien à redire sur l'ensemble des commandes à la fois fonctionnelles et de qualité à l'image de la commande MMI.
A noter aussi les éclairages d'ambiance proposés en option.
Châssis et moteur
Très sophistiqué dans sa conception pour allier légèreté et rigidité, le châssis travaille avec des essieux à bras en aluminium. En option est disponible une suspension pneumatique "adaptive air" avec régulation de l'amortissement.
L'Audi A7 bénéficie d'une nouvelle direction assistée électromécanique en tous points satisfaisante, de roues de 18 à 20 pouces selon les modèles et de freins à 4 disques ventilés assortis à l'arrière d'étriers à cadre flottant en aluminium.
Côté moteur, l'A7 Sportback n'abrite que des V6. En essence, les puissances passent de 204 chevaux pour le 2.8l à 300 chevaux pour le 3l TFSI équipant notre voiture d'essai. La gamme diesel qui concernera les ¾ des ventes en France se compose d'un 3l TDI de 204 ou 245 chevaux. Les versions les plus puissantes en essence et diesel sont obligatoirement pourvues de la transmission intégrale Quattro avec différentiel central et de la boite S-tronic double embrayage 7 rapports. Les modèles d'accès à traction avant ont droit à la boite multitronic.
Une gestion thermique particulière des moteurs est censée limiter la consommation et les émissions de CO². Elle s'additionne aux systèmes Stop-Start et récupération d'énergie au freinage en série sur l'ensemble de la gamme.
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Sur la route
Le bruit mat et étouffé de la fermeture de la portière donne le ton. L'A7 va partager l'univers du haut de gamme Audi avec l'A8. Très facile à prendre en mains grâce à l'excellente position de conduite, la douceur et la précision de la direction et l'intelligence de la boite S-tronic à double embrayage, elle avale les kilomètres en procurant confiance et sérénité au conducteur et à ses passagers.
L'insonorisation bien maîtrisée tant au niveau des roulements que de l'écoulement de l'air sur la carrosserie permet au V6 TFSI de faire entendre son timbre agréable.
Les premiers lacets menant au centre volcanique de l'île incitent à réveiller les 300 chevaux et la boite S-Tronic. Sur une berline de près de 5 mètres et 1800 kilos, on s'attend à devoir composer pour suivre la bonne trajectoire. La surprise est totale.
Contre toute attente, l'A7 se montre agile, réactive, la transmission Quattro assurant une motricité équilibrée et un tantinet joueuse par un renvoi de couple adapté mais toujours prédominent vers l'arrière.
A l'attaque, l'amortissement ne faillit pas et c'est à peine si un léger roulis se manifeste en courbe. Un bienfait pour la sécurité active et le confort. Quant aux accents sportifs de l'auto, ils peuvent être affirmés via le mode sport de la boite et les palettes de commande derrière le volant. On dispose ainsi d'une plage plus haute de régime et d'un étagement plus court des rapports.
A noter que si la consommation mixte s'établit sur la fiche technique à 6,6l, le 3 litres TFSI a réclamé entre 16 et 18 litres durant notre essai. Aux allures légales, on peut espérer rester entre 12 et 14 litres, un beau résultat avec un tel rapport poids/puissance.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation