Essai AUDI A5 Coupé V6 3.0 TDI 218 quattro S tronic
Nicolas Valeano le 06/12/2016
Il aura fallu 9 ans (et 320 000 exemplaires) avant qu'Audi ne se décide à renouveler son coupé A5, un modèle d'élégance qui, il est vrai, a toujours traversé sereinement les effets de mode. Et sa deuxième génération en est une subtile réinterprétation, essayée ici en version V6 TDI quattro.
A l'abri des modes
On a souvent reproché aux constructeurs premium, notamment allemands, de rester trop proches du modèle précédent dans le dessin de chaque génération. C'est également le cas pour ce coupé A5, deuxième du nom. Mais pour une fois, on ne peut pas en vouloir aux designers de la marque. Neuf ans ont passé mais cette réinterprétation reste proche du modèle d'origine au dessin signé Walter de Silva, évoluant ici tout en subtilité. La première génération avait une ligne tellement réussie qu'il aurait été dommage de vouloir à tout prix la sacrifier sur l'autel de la nouveauté. Audi n'est pas tombé dans ce piège et c'est tant mieux. Entièrement repensée, la ligne de coupé trois volumes très équilibrée reste toujours aussi classique et élégante. Le signe d'un dessin resté intemporel, même une fois mis au goût du jour.
Le soin de l'habitacle
A l'intérieur de l'A5, la même recette s'applique. D'une Audi, on attend une présentation intérieure impeccable, un design de la planche de bord très pur et une finition sans reproche, surtout à ce niveau de gamme. Et vraiment, toutes les cases sont cochées ici. Comme dans une bonne partie de la gamme, le Virtual Cockpit intègre évidemment la planche de bord de cette A5. Et le système d'info-divertissement Audi MMI Plus est du voyage avec les commandes au choix avec une molette, un touchpad ou par la voix. Apple CarPlay et Android Auto sont aussi au programme.
Les formes simples, l'ergonomie bien pensée, les matériaux de haute qualité et les assemblages impeccables flattent l'œil comme les mains. Petite attention, comme les portes sont longues (et lourdes), un mécanisme articulé vous amène la ceinture de sécurité à portée de main.
Un bémol cependant, certaines configurations intérieures adoptent des combinaisons de couleurs pas toujours idéales. Mais heureusement, rien n'oblige à opter pour le curieux mélange de gris, noir et marron du mobilier intérieur de notre voiture d'essai. Evidemment, l'auto est personnalisable à merci au travers de la longue, très longue liste des options. Et comme d'habitude, attention, voilà de quoi sérieusement grever un budget déjà important à la base. Dans notre motorisation d'essai, il faut compter 51 050 € minimum en version de base, et 61 900 € en finition Design Luxe, celle que nous avons pu tester.
Dommage, dans cette grande voiture de 4,67 m, Audi n'a pas réussi à caser de vastes espaces de rangement, et surtout, les places arrière n'ont pas grandi avec le changement de génération. Elles restent toujours aussi étriquées, ce qui fait de la voiture presque une 2+2. Certes, l'accès y est aisé grâce à la commande coulissante électrique. Mais quand le siège est remis en place pour que le conducteur soit à l'aise, ça coince franchement au niveau de la place aux genoux.
Toujours dans le domaine des aspects pratiques, le coffre bénéficie d'un volume généreux (légèrement en hausse) de 465 l, mais il se révèle assez profond – il faudra se pencher pour chercher les bagages rangés au fond. La banquette arrière fractionnable (40-20-40) et rabattable à distance au moyen de tirettes dans le coffre complète une modularité bien utile pour, pourquoi pas, partir en vacances ou aller chez Ikea.
Efficacité discrète
C'est donc aux places avant qu'on apprécie le mieux cette grande routière que nous avons donc choisie pour cet essai en version diesel, en l'occurrence en 6 cylindres. 80 % des A5 vendues en France le sont en effet jusque-là en motorisations TDi. Nous avons essayé le V6 TDi dans sa configuration 218 ch, fort de 400 Nm de couple pour assurer des reprises sans faille. En performances pures, il tire bien son épingle du jeu aussi, avec seulement 6,2 s de 0 à 100 et une vitesse maxi de 250 km/h.
Un 6 cylindres particulièrement bien insonorisé et filtré : il ne présente pratiquement aucune des vibrations typiques d'un TDi et c'est particulièrement appréciable. Mais c'est aussi là son paradoxe : ce moteur est tellement bien insonorisé qu'il a finalement les défauts de ses qualités, on ne perçoit pas assez son caractère et ses sensations de 6 cylindres et c'est dommage ! La boîte S tronic à double embrayage, quant à elle, se fait oublier et c'est un avantage au quotidien.
Même pour une telle voiture, il faut bien parfois remettre les pieds sur terre et c'est en partie la consommation qui nous rappelle à l'ordre car là, le V6 TDi souffle le chaud et le froid. Sur des trajets routiers et autoroutiers effectués à des vitesses raisonnables, on reste autour des 7 litres, ce qui est très satisfaisant. Mais attention, on peut aller jusqu'à doubler ce chiffre en ayant le pied lourd sur route de montagne.
La conduite est ici un plaisir simple, sans grain de folie sportive mais avec une efficacité constante grâce à l'adhérence offerte par le châssis et l'amortissement remarquables et la capacité de traction de la transmission quattro. Du point de vue du comportement, on a une voiture particulièrement sereine, c'est le mot, allégée d'une soixantaine de kilos, pourvue de toutes les aides à la conduite, mais également à l'aise sur les routes de montagne sinueuses et glissantes de la fin de l'automne dans la région du lac de Garde, notre terrain d'essai. Le Drive Select permet de choisir entre des modes privilégiant plutôt le confort ou le sport. Mais en tous les cas, le niveau de confort est excellent et convient parfaitement à la philosophie de l'auto : un coupé GT rapide et efficace, prêt à tous les trajets.
Au final, l'A5 de deuxième génération est une proposition intéressante avec cette motorisation, mais il faut garder deux choses à l'esprit : une version forte de 272 chevaux et surtout, 620 Nm de couple (!) sera disponible au 2e trimestre de 2017. Et à l'inverse, pour 4 000 euros de moins que notre V6 TDi 218 ch, la version 4 cylindres TDi est à peine moins puissante avec ses 190 chevaux, peut être moins prestigieuse, mais pas tellement moins rapide. Une offre plus raisonnable à garder en tête d'autant que c'est bien le design qui reste la première raison d'achat de cette voiture. A moins de craquer pour la version S5 et son TFSI de 354 ch, mais parle-t-on encore de la même voiture ?
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation