Essai AUDI A5 2.0 TFSI 204 quattro

Oubliez l'Audi A4 : les modèles Audi à dénomination paire seront désormais 100 % électriques. La petite berline aux anneaux récupère donc l'appellation A5, désertée par le coupé et le cabriolet qui ne seront pas renouvelés. Tristesse. Attendue de longue date (la précédente génération aura tout de même patienté 9 ans avant de voir la relève débarquer), cette rivale des Mercedes Classe C et BMW Série 3 ne cherche pas à renverser la tendance. Tradition et conservatisme sont de bon augure chez les berlines premium. La modernité passera donc par les détails : sa robe élégante et discrète est soulignée par une signature lumineuse qui aime faire le show à chaque déverrouillage. Son impressionnant attirail technologique lui permet même de personnaliser la signature lumineuse ou afficher des pictogrammes à l'arrière. Du gadget, probablement. A bord, la pièce de résistance reste cette double dalle incurvée qui fait face au conducteur (11,9 et 14,5 pouce), façon BMW, mais ici la surface numérique est plus grande. Le reste est moderne, sans révolutionner le genre. Audi a placé la barre très haute en matière de finition par le passé, et malgré une présentation réussie, les habitués des anciennes A4 et A5 remarqueront ici et là des choix de matériaux moins nobles.

Avec ses dimensions nettement plus généreuses (plus 7 cm) réservées à l'empattement, l'Audi A5 berline gagne en stature et fait légèrement mieux pour accueillir les adultes sur sa banquette arrière. Pas de quoi en faire une grande routière, mais c'est suffisant. On regrettera néanmoins la place centrale, toujours handicapée par une assise bombée, un dossier dur, et un tunnel de transmission imposant. Reste une assise basse franchement agréable, et un environnement plaisant grâce au toit vitré panoramique (qui ne s'ouvre plus…). Les Allemandes n'ont jamais fait de l'habitabilité une priorité, cette A5 ne déroge pas à la règle avec un coffre moyennement accueillant. Cette version dotée de la transmission intégrale plafonne à seulement 417 litres. La bonne nouvelle, c'est qu'elle abandonne la malle de l'ancienne A4 au profit d'un hayon comme l'ancienne A5 Sportback. Vous suivez ? Une ouverture toujours plus large et qui facilite le chargement.

La gamme de la nouvelle Audi A5 sera bientôt étoffée. Pour le moment, le quatre-cylindres essence 2.0 TFSI est proposé en 150 et 204 ch (notre version d'essai). Plus haut, c'est la puissante S5 et son V6 de 367 ch qui officie. Enfin, côté diesel, le 2.0 TDI de 204 fait cavalier seul. En attendant les versions PHEV qui devraient probablement trouver grâce auprès des acheteurs, la version TFSI 204 ch reste le meilleur compromis. Ce moteur discret et souple permet à l'A5 de conserver une réelle douceur de fonctionnement au quotidien tout en apportant des performances suffisantes. Aucun caractère mécanique n'est à recenser, sans surprise, mais les dépassements et les cols de montagne ne seront pas une épreuve, même avec la famille à bord. Il est aidé par une boîte automatique à 7 rapports plus discrète que réellement dynamique dans ses actions, même avec le mode Dynamic enclenché. Avec ses différentes configurations de conduite, l'A5 promet plusieurs personnalités (suspension pilotée, direction à assistance progressive sur cette version S Line). Elle reste avant tout une berline franchement bien campée sur ses roues, mais qui ne fait clairement pas du confort une priorité. Trop dure, même en mode Confort, cette finition S Line au châssis rabaissé et raffermi s'adressera aux amateurs du genre. Elle ne galvaude cependant pas son appellation avec un dynamisme bien senti. La direction est plus ferme et plus directe que par le passé, l'amortissement très rigoureux maitrise les mouvements de caisse et l'ensemble conserve un équilibre neutre des plus rassurants.

On trouve rapidement ses marques dans cette nouvelle Audi A5 moderne et très bien née. On fera le deuil de la légendaire qualité de finition des Anneaux et il faut encore prendre ses marques dans cet univers hautement numérique, mais la synthèse devrait séduire les clients, même à des tarifs très élevés. Notre version essence 204 ch impose cette finition S Line pour qui souhaite la transmission intégrale. Ce qui la place nettement plus chère que ses rivales. Son poids de presque 1,8 tonne dans cette version impose un malus au poids en plus du malus classique. De quoi alourdir la facture de plus de 10 000 € supplémentaires selon les équipements. Vivement les versions hybrides...