Essai AUDI A1
Jean-François Destin le 06/09/2010
Après l'A2 des années 2000, l'A1 constitue la deuxième tentative d'Audi d'investir le marché des citadines "Premium". Avec cette fois des arguments très convaincants.
Présentation
Echaudés par le demi-échec d'une A2 tout en aluminium lancée en 2000 et disparue du catalogue 5 ans plus tard parce que trop chère à fabriquer, les responsable d'Ingolstadt ont établi un cahier des charges précis.
Moins de 4 mètres, un design acidulé, un habitacle cossu, beaucoup de technologie embarquée et des qualités routières de berline haut de gamme : l'Audi A1 a de quoi s'opposer aux Mini, DS3 Citroën, Alfa Mito voire à la vieillissante Classe A.
L'idée est d'attirer une clientèle de célibataires aisés des deux sexes entre 30 et 40 ans en leur proposant un concentré des valeurs de luxe de la marque. Et ce, tout en respectant l'environnement par un "downsizing" des motorisations à 4 cylindres proposées.
En essence, le client aura le choix entre le 1200 cm3 de 86 chevaux (un peu juste à notre avis) et le tonique 1400 cm3 de 122 chevaux ne rejetant que 122 grammes de CO2. En diesel, le sobre 1600 cm3 TDI se décline en 90 et 105 chevaux. Avec, en prime l'option de la super boite S-Tronic à double embrayage.
L'achat de cette citadine de luxe de 3.95m de long se fera à 90% sur sa silhouette. L'Audi A1 est aussi séduisante que l'A2 était rebutante.
La calandre biseautée comme sa grande sœur l'A8, les optiques à LED maison, les passages de roues marqués, les flancs travaillés et un hayon intégrant les feux aboutissent à une voiture musclée et dynamique donnant à ceux qui la découvrent l'envie de la piloter.
Une sportivité que l'on retrouve dans l'habitacle et au niveau des qualités routières paraissant empruntées aux modèles de catégorie supérieure.
Les prix de cette Audi A1, à la hauteur des prestations oscillent entre 16.400 et 26.350 €.
Design extérieur et intérieur
Avec l'A2, Audi avait voulu se démarquer en dessinant un véhicule plus haut et moins large. Un choix pénalisant l'accueil à bord et la silhouette.
Cette fois le delta des dimensions a été respecté pour assurer un équilibre visuel, suggérer le profil d'un coupé et assurer un bon CX (0,32). Au point que la retombée du pavillon limite la garde au toit pour les passagers déjà pas gâtés par l'espace étriqué à l'arrière.
Le design de cette Audi A1 rassemble bon nombre de traits stylistiques communs à la famille. On note les angles supérieurs biseautés de la calandre (comme ceux de l'A8 et de la future A7), le "wing" en forme de vague soulignant le dessous des optiques (à LED en option), les arches de toit contrastées optionnelles (comme sur notre A1 d'essai) et l'intégration des feux en bas d'un hayon débordant sur les ailes (une première dans cette catégorie). Un choix coûteux impliquant un rappel des feux lorsque le hayon est ouvert.
Cette troisième porte se distingue aussi par cette arête reliant les feux et surplombant la plaque minéralogique. Enfin la jupe a été découpée pour recevoir un diffuseur noir de type sport. Au global une belle inspiration des stylistes sachant que l'arrière est toujours la partie de la voiture la plus difficile à dessiner.
Le traitement de l'habitacle relève les standards de la catégorie. Loin de l'accastillage gadget de la Mini, les matériaux utilisés ici laissent pantois.
De la qualité des revêtements plastiques de la planche de bord aux entourages interchangeables des diffuseurs d'air en passant par les incrustations d'aluminium ou les cadrans à fond noir, aiguilles rouges et chiffres blancs : tout le mobilier a fait l'objet d'une recherche de qualité. Un vrai plus justifiant les tarifs élevés.
Offrant un bel espace à l'avant, l'Audi A1 ne se montre pas accueillante à l'arrière. Les assises courtes, les dossiers droits et le peu de hauteur sous pavillon feront souffrir les occupants. En revanche, le volume du coffre varie de 270 à 920 dm3, une fois les sièges rabattus.
Châssis et moteur
Très impliqué en sport automobile, Audi a voulu faire de l'A1 la citadine compacte de prestige la plus sportive de la catégorie.
Bien campée sur la route grâce à son empattement long, ses porte-à-faux minimes et ses voies larges (1477 mm à l'avant et 1471 mm à l'arrière), elle bénéficie d'un poids contenu (autour de 1100 kg en fonction des moteurs et des équipements) et d'une répartition des masses de 61% sur l'avant.
La suspension avant Mc Pherson reste classique mais les bras tirés avec séparation de la suspension et des amortisseurs ménagent la tenue de route et le confort. On verra plus loin que ce n'est pas toujours le cas.
Audi a vraiment effectué un travail en profondeur sur les fondamentaux de cette A1. Ainsi la direction à assistance électro-hydraulique asservie à la vitesse rend le pilotage précis et très agréable en ville comme sur la route à haute vitesse. Aux souhaits du client et en fonction des finitions, les châssis offrent des liaisons au sol plus ou moins fermes. Ainsi notre 1400 cm3 "Ambition" reposait sur un châssis sport, la finition haut de gamme S Line étant associé à un châssis sport spécial.
La petite Audi A1 hérite en série sur tout modèle d'un ESP avec blocage transversal électronique. L'agilité et la motricité se trouvent améliorées par le freinage de la roue située à l'intérieur du virage lorsque les capteurs anticipent un manque d'adhérence. Une intervention contribuant à réduire les effets de sous-virage. Enfin le freinage à 4 disques et étriers en alu se révèlent puissant, progressif et, semble t-il, endurant.
Côté motorisations, Audi a résolument joué la carte du rendement énergétique maximum. Les trois moteurs de cylindrée modeste ont été bien adaptés à l'exception du 1200 cm3 de 85 chevaux suffisant en ville mais sans doute un peu juste sur la route. Tous affichent des consommations mixtes flatteuses et des rejets minimes.
Des données à moduler car le 1400 cm3 122 chevaux de notre A1 d'essai a, selon l'ordinateur de bord, réclamé 10 litres au cent durant notre essai sur la route comme dans Berlin.
Sur la route
Le cocktail que propose Audi avec l'A1 est subtil et assez savoureux. Dès l'installation à bord, on retrouve l'univers cosy et luxueux de la marque. Une présentation flatteuse qui ne cache pas des prestations au rabais bien au contraire.
On s'en rend compte dès les premiers kilomètres en remarquant l'insonorisation très réussie (et peu courante dans cette catégorie) et la filtration des bruits de roulements et des vibrations.
Rigide, équilibrée et très à l'aise en ville grâce à son rayon de braquage, se direction douce et sa taille menue, elle finit de convaincre sur la route.
Certes, nous avions choisi le 1400 cm3 122 ch associé à la boite S-Tronic aussi réactive que douce et bien étagée. Cette association et les quelques options comme la clim régulée et le GPS advanced aboutit à une facture de près de 30.000 € !
Mais ainsi nantie, notre A1 se serait prêtée à l'évidence à de longues étapes.
Sur une route désaffectée très dégradée des environs de Berlin, nous avons pu tester son comportement routier à plus de 160 km/h et apprécier les réglages d'une suspension certes un peu ferme mais déterminante dans le maintien du châssis en courbe et en ligne droite.
Un faisceau de qualités dynamiques que l'on retrouve plus couramment sur des berlines sportives de catégorie supérieure.
Ceci dit, on ne saurait recommander à ceux qui privilégient le confort de suspension de réclamer (gratuitement) la suppression du châssis sport obligatoirement associée à la finition "Ambition".
Pour la même raison, évitez aussi les jantes de 17 pouces.
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation