Essai ASTON MARTIN DB9 2013
Vincent Desmonts le 07/01/2013
Elle a beau ne pas faire son âge, la DB9 va tout de même sur ses 9 ans. Du coup, Aston Martin la fait évoluer : à la clé, un style remanié et une puissance accrue.
Présentation
Tout le monde continue à se retourner sur son passage, mais il n'empêche : l'Aston Martin DB9 n'est plus toute jeune. Neuf ans, cela commence à faire long dans l'univers des GT haut de gamme. À défaut de la remplacer – le constructeur manque de moyens depuis son abandon par Ford – Aston Martin a décidé de lui offrir un restylage.
Cette DB9 année-modèle 2013 reprend une partie des traits de l'éphémère Virage : on retrouve les mêmes optiques ainsi qu'un bouclier et des jupes latérales similaires. Comme la Virage, la DB9 2013 dispose d'un freinage en carbone-céramique.
Le V12 5,9 litres est toujours au programme, mais dans une version remaniée, forte de 517, soit 41 de plus qu'auparavant. Au quotidien, l'inépuisable souplesse de ce V12 épate... ainsi que sa sonorité superbement caverneuse. La boîte automatique un peu lente pénalise cependant les performances, pas aussi élevées qu'attendu : le 0 à 100 km/h en 4,6 secondes est du niveau d'une simple Porsche 911 Carrera S.
Mais ce qui chagrine le plus, c'est finalement le relatif manque de confort de cette GT. Les suspensions sont dures, les sièges fermes, les bruits de roulement bien présents. Cette rigueur ne se retrouve pas dans le châssis : l'amortissement est perfectible, et le niveau d'efficacité générale moyen. La DB9 parvient pourtant à charmer, grâce à sa ligne superbe, à sa présentation intérieure fleurant bon l'artisanat, à la mélodie de son V12, à ses multiples possibilités de personnalisation... et à son exclusivité.
Design extérieur et intérieur
L'Aston Martin DB9 a été lancée en 2004. Dit comme ça, cela ne paraît pas si loin... et pourtant. En 2004, Ferrari commercialisait sa 612 Scaglietti, la Maserati Quattroporte II apparaissait dans les showrooms, tandis que Porsche lançait sa Carrera GT. Autant de modèles qui ont disparu des catalogues, ou qui sont sur le point de l'être.
Les sportives passent, la DB9 reste. Elle le doit notamment à la justesse du coup de crayon donné à l'époque par Ian Callum et Henrik Fisker : la GT d'Aston a particulièrement bien vieilli. Si bien que ce restylage – le premier en neuf ans – se révèle finalement plutôt léger.
L'avant redessiné reprend les optiques et le bouclier de la défunte Virage, tandis que le becquet de malle est désormais plus marqué. Les ouïes latérales ont été remaniées, et les aérations sur capot sont désormais en zinc contrasté. Un pack extérieur optionnel (à 8 620 €...) permet en outre de bénéficier d'une lame avant et d'un diffuseur arrière en carbone.
Dans l'habitacle, les changements sont encore plus subtils : les sièges bénéficient d'un nouvel habillage et de nouveaux équipements sont disponibles (allumage automatique des phares, caméra de recul, sièges allégés en carbone).
Hélas, la DB9 n'a pas (encore?) repris la console centrale de la Vanquish, et conserve donc son ergonomie... perfectible. Quant aux éléments empruntés à la grande série (aérateurs, comodos...) ils sont toujours là.
Mécanique et châssis
La DB9 année-modèle 2013 adopte le V12 Aston dernier cri. Portant le nom de code AM11, ce bloc est le même que celui de la nouvelle Vanquish... à un détail près : si la super-GT d'Aston Martin revendique 573 chevaux, la DB9 2013 doit se contenter de 517 canassons.
Ce qui reste tout de même un gain de 41 ch par rapport à la précédente DB9. Dans le détail, le V12 adopte un double calage variable de la distribution, ce qui permet un meilleur étalement de la courbe de couple.
Pour améliorer les performances de la DB9 lors du crash-test piétons, toute la partie située entre la calandre et le bloc a été redessinée, tandis que le moteur a été installé plus bas.
Le châssis en aluminium extrudé a été rigidifié de 20 %, tandis que de nouveaux freins en carbone-céramique font leur apparition. Enfin, l'amortissement piloté ADS dispose désormais de trois modes : Normal, Sport et Track.
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Sur la route
Une GT, cette Aston Martin ? Vous m'en direz tant ! Même en mode « Normal », les suspensions me renseignent sur la profondeur de la moindre plaque d'égout, tandis que la pédale de frein collante rend difficile le dosage de la décélération à basse vitesse. Pas idéal en ville ! Heureusement, la boîte automatique est douce et le V12 ultrasouple.
Pour couronner le tout, le ciel a décidé de célébrer ma prise en main de ce coupé de 517 chevaux en déversant des pluies torrentielles sur mon chemin. Les routes sont tellement glissantes que la DB9 me gratifie d'un joli travers à un carrefour. Je n'avais pourtant pas souvenir d'avoir débranché l'ESP ? Non, il est bien actif. Enfin, théoriquement.
Après ces quelques heures de quasi-mousson, le ciel se dégage, et il est enfin possible de lâcher un peu la bride. On active alors le mode « Sport » du calculateur moteur, qui libère toute la puissance – et la sonorité – du V12, tandis que l'on raffermit la suspension.
La DB9 semble alors miraculeusement perdre des kilos ! Son train avant se révèle incisif, sa direction légère mais précise et informative permet de savoir exactement où en sont les pneus avant.
L'essieu arrière, lui, semble plus tatillon : les 620 Nm de couple disponibles arrivent rapidement au bout de la motricité, et il faut alors être prompt pour réagir à l'amorce de survirage qui s'ensuit. Douce en conduite normale, la boîte automatique se révèle un peu lente et rétive en mode séquentiel. Quant au freinage, il apparaît indestructible, malgré le manque de confiance que suscite le contact spongieux de la pédale.
L'Aston Martin DB9 n'affiche pas la perfection clinique d'une Porsche. Mais le caractère de son V12 et le plaisir quasi sensuel que l'on éprouve à la domestiquer n'en rendent pas moins cette anglaise diablement séduisante...
Merci au Château de Crèvecoeur, Fondation Musée Schlumberger Crèvecoeur en Auge www.chateau-de-crevecoeur.com
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation