Essai ASTON MARTIN DB11 V8
Julien Marcos le 21/05/2018
Tout juste commercialisée, la sublime Aston Martin DB11 s'offre une nouvelle mécanique signée Mercedes-AMG. Une expérience unique.
Un amour d'automobile
Je vais être franc, j'ai toujours été amoureux des Aston Martin, que ce soit par leurs faits d'armes dans les James Bond d'époque, mais aussi lors des rassemblements d'anciennes où elles attirent immanquablement les regards, des petits comme des grands.
Aussi, comment ne pas vibrer au son des majestueux V12 ou V8, qui ne peuvent pas laisser indifférents, même les convaincus de la voiture électrique, ou bien faut-il qu'ils soient de très mauvaise foi.
Avant de goûter à la DB11, j'ai eu la chance de rouler deux fois en Aston Martin. Ce « dépucelage » se fit à bord de la Vanquish, à mes débuts dans la profession de journaliste au début des années 2000. La ligne, magnifique, signée Ian Callum, marquait le début d'une nouvelle ère pour la firme de Newport Pagnell. L'auto, désirable au point de ne pas trouver le sommeil, était mue par un V12 de 5,9 litres dont les vocalises raisonnent encore dans mon inconscient.
La seconde Aston Martin se nommait V8 Vantage et m'a fait le plaisir d'être ma monture à l'occasion d'un comparatif face à une Porsche 911 Carrera S. Modèle « d'accès » à la gamme Aston, cette V8 Vantage se distinguait par une ligne à la finesse remarquable, et par une motorisation V8 dérivée d'une lointaine Jaguar XK 4.2.
Pourtant, c'est à cet instant, que je remarquais le gouffre que séparait une Aston Martin fabriquée en petite série, d'une Porsche développée à des cadences infernales. Le « fait main » n'a pas que des avantages : confort en retrait, défauts d'assemblage, problèmes de fiabilité, tout n'a pas été rose pour les Aston Martin, et le charme n'est pas toujours suffisant face à des concurrentes aussi redoutables que les Porsche, les Audi ou les Mercedes.
C'était donc avec beaucoup d'impatience que j'attendais cette nouvelle Aston Martin DB11, et j'avoue que je n'ai pas été déçu.
Un nouveau modèle
Présentée au Salon de Genève en 2016, l'Aston Martin DB11 a pour mission de remplacer la DB9, dont le règne aura tout de même duré près de 13 ans.
Pour concevoir ce nouveau modèle, Aston Martin est parti d'une feuille blanche, à commencer par sa ligne qui marque une rupture avec les productions des 20 dernières années.
Sa carrosserie tout aluminium offre un subtil mélange entre séduction et sportivité. La proue, très travaillée, se distingue bien évidemment par sa calandre béante et par son capot moteur sculpté.
Notons d'ailleurs le travail effectué sur les ailes avant, et ce coup de gouge qui est une des caractéristiques marquantes du modèle.
La ceinture de caisse très haute, avec ce pavillon de toit flottant et ce traitement futuriste de la poupe font véritablement entrer la DB11 dans une autre dimension. Elle ne ressemble à aucune autre sportive... Et c'est tant mieux !
Un mot enfin des dimensions, pour noter que cette GT est un beau et GROS bébé. Pas moins de 4,75 m de long pour 1,95 m de large. C'est plus encombrant qu'une Audi A5 Sportback !
Une atmosphère incomparable
Avec une ligne aussi originale à l'extérieur, il était difficile de faire plus singulier à bord. Pourtant, l'Aston Martin DB11 marque encore une rupture, avec un habitacle plus moderne, mais aussi mieux fini que par le passé.
Les amateurs de productions Mercedes remarqueront d'ailleurs de nombreux détails repris de la firme à l'étoile sur cette DB11. Citons ainsi le système de navigation (dont l'intégration aurait d'ailleurs pu être mieux réalisée) ou les commodos typiques du constructeur de Stuttgart.
Mais rassurez-vous, la DB11 reste une Aston pur jus pour ce qui est de la qualité des matériaux retenus. Les cuirs, les moquettes... sont justes sublimes et justifient en partie le tarif de la belle.
A noter également la très belle instrumentation 100% digitale, les excellents sièges et la présence de petits strapontins qui font de l'Aston Martin DB11, une authentique GT.
Après le V12... Le V8 !
Présentée avec un V12 maison de 608 ch, l'Aston Martin DB11 est désormais disponible avec un « petit » V8 signé Mercedes-AMG. Il y a pire géniteur, même si les aficionados de la firme anglaise lui reprocheront de s'être trop germanisée.
La fiche technique ravira même les plus sceptiques : V8, 4,0 litres de cylindres, double turbo, et une puissance de 510 ch !
Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, la masse est en baisse par rapport à la DB11 V12, soit désormais 1705 kg à vide.
Quel plaisir que d'actionner le démarreur situé sur la console centrale et de donner vie à cette formidable mécanique ! La sonorité rauque et puissante donne le la et rendra fous de jalousie les possesseurs de Porsche 991 phase 2, dont la musique est aujourd'hui décevante.
Un mot aussi de la consommation, qui a évolué entre 10,5 et 17 litres aux 100 km selon le rythme adopté.
La conduite d'une DB11 V8
Docile et souple en ville, grâce notamment à sa boîte auto à 8 rapports, l'Aston Martin DB11 est malgré tout plus adaptée à la balade dans Pacific Palisades en Californie, qu'aux abords du Sacré Cœur à Paris.
Il est donc temps de quitter l'agglomération parisienne en direction des grands espaces. La mécanique d'une élasticité exemplaire, apprécie aussi bien la conduite coulée, que les accélérations démoniaques en actionnant le mode Sport voire Sport +. Le paysage défile à vive allure. Normal me direz-vous, puisqu'Aston annonce seulement 4 secondes sur l'épreuve du 0 à 100 km/h !
Quel régal, d'autant que le train avant précis est à l'unisson en conduite sportive. Pourtant, la DB11 se cherche encore en réglages de suspensions. Parfaite en mode GT, lorsqu'il s'agit de conduire normalement, elle manque de rigueur à vive allure, alors que les mouvements de caisse restent sensibles, même en actionnant la fonction Sport ou Sport +.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation