Essai ALFA ROMEO Tonale Q4 PHEV
Walid Bouarab le 16/03/2023
Alfa Romeo veut crédibiliser la sportivité de son Tonale avec une lourde et chère version hybride rechargeable. Étonnamment, cette déclinaison Q4 réussit son pari en devenant la plus séduisante du catalogue. Assez rare pour être notifié.
Contre toute attente
Les versions Hybrid de 130 et 160 ch de la marque font le job. Mais elles n'offrent ni l'agrément, ni le dynamisme requis pour se positionner comme le Tonale le fait. Alors quand Alfa Romeo nous promet une version hybride rechargeable pour combler ces lacunes, il y a de quoi en douter. Le surpoids de presque 300 kg est à lui seul une bonne source d'inquiétude. Alors certes, les 280 ch cumulés de ce Tonale branché revigorent forcément l'Italien, qui profite par ailleurs d'une transmission intégrale (le moteur électrique étant positionné sur le train arrière). Mais tout cette machinerie induit une inertie inévitable. A moins que l'Italien nous fasse mentir, et enfin apprécier les PHEV ? La réponse est oui, tout simplement. Et pour de multiples raisons.
Rentrons dans le vif du sujet. Ainsi motorisé, le Tonale se voit pousser des ailes. Les 280 ch répondent tous présents, et délivrent des relances réellement toniques. Les deux moteurs travaillent ainsi de concert, idéalement suppléés par une transmission Aisin à la fois douce et rapide. On est bien loin de la boîte automatique Getrag des versions hybrides, souvent récalcitrante et pas vraiment prompte à passer les rapports. Par ailleurs, le couple continu et immédiat du moteur électrique (122 ch) assure des démarrages éclairs et lisse le fonctionnement de cette boîte. Ce Tonale est du genre pressé, c'est sûr.
Par ailleurs, il le fait avec un certain panache. On retrouve ici le train avant plutôt accrocheur des autres Tonale, dont le châssis bénéficie d'un effet torque vectoring par freinage des roues intérieures au virage. Ainsi paré, l'Italien gagne en agilité. Notre version d'essai est par ailleurs équipée de l'amortissement piloté, qui transfigure déjà les version Hybrid.
Réellement confortable, avec des suspensions progressives (il n'y a que les jantes de 20 pouces qui tapent sèchement sur les chaussées déformées), cet Alfa Romeo Tonale Q4 offre un excellent compromis entre confort et tenue de route. Il n'y a finalement que la direction qui déçoit toujours. Les ingénieurs auraient a priori retouché le niveau d'assistance pour obtenir une calibration plus rassurante. Mais c'est à peine sensible, cette dernière étant beaucoup trop assistée pour mettre en confiance et ressentir le niveau d'adhérence.
Un Tonale enfin dignement motorisé, très performant, agréable à l'usage et plutôt doué sur la route, voilà ce qu'on attendait. D'autant plus qu'il joue également le jeu de la voiture « écolo ». S'il reprend globalement la chaine de traction de son cousin Jeep Compass, le Tonale Q4 profite d'une batterie plus grande et plus puissante (15,5 kWh). Il offre ainsi une autonomie en tout électrique d'environ 50 km en réel. Largement suffisant au quotidien. Les consommations n'ont rien d'exceptionnel. Après avoir rapidement déchargé la batterie, nous avons relevé un bon 8,2/100 km sur notre essai effectué sur routes vallonnées.
Pour le reste, on retrouve les qualités d'accueil de ce Tonale, plutôt généreux aux entournures. L'espace ne manque nulle part, les rangements sont bien présents et deux adultes peuvent confortable prendre place à l'arrière. L'ergonomie fait également partie de ses points forts, avec un environnement très facile à appréhender et des commandes physiques judicieusement placées. L'ambiance mêle habilement modernité et tradition sportive, une belle réussite, d'autant plus que le niveau de qualité est au rendez-vous. En revanche, le coffre perd une importante partie de sa capacité de chargement, le volume se limitant désormais à 385 litres (contre 500 litres pour les versions hybrides).
Alfa Romeo nous fait mentir, en nous faisant davantage apprécier ce Tonale Q4 PHEV, même pour ses qualités dynamiques. C'est dire si les versions 130 et 160 ch nous ont déçu... Mais pas de mesquinerie, et apprécions ce Tonale Q4 qui arrive presque à légitimer son positionnement de sportif parmi les premium. Alors certes, ce regain d'énergie réclame au bas mot 10 000 euros de plus que les déclinaisons Hybrid. Mais le Tonale les justifie pleinement, d'autant plus qu'il reste toujours moins cher que ses rivaux allemands (à équipement équivalent).
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À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation