Essai ALFA ROMEO Spider 3.2 V6 JTS
Vincent Desmonts le 04/10/2006
Etroitement dérivé du coupé Brera, l'Alfa Romeo Spider séduit par un style acéré et élégant.
Présentation
Les cabriolets font figure de tradition chez Alfa Romeo. Mais depuis quelques temps, la marque milanaise prend un virage marqué vers le haut de gamme, si bien que l'Alfa Romeo Spider actuel n'a plus grand-chose à voir avec les frêles Duetto des années soixante.
Du coupé Brera dont il est étroitement dérivé, ce Spider reprend une partie des motorisations, la planche de bord bien finie et bon nombre d'éléments de carrosserie. Il s'en distingue évidemment par sa capote (entièrement électrique mais un peu lente à la manoeuvre : comptez 24 secondes pour la manipulation), ses jolis arceaux gris métal et son postérieur rebondi. L'ensemble compose un style acéré mais élégant.
Outre le plaisir de rouler cheveux au vent, l'Alfa Romeo Spider permet de profiter un maximum de la sonorité rauque à souhait du V6 3.2. Ce bloc d'origine General Motors se révèle certes moins rageur que l'ancien V6 Alfa, mais se distingue par une grande souplesse et un appréciable punch à mi-régime. Ses 260 ch sont cependant quelque peu muselés, tant par un étagement de boîte inadapté que par le poids : 1 690 kg à vide ! Il faut dire que le coupé Brera V6 n'est déjà pas un modèle de légèreté, notamment du fait de la transmission intégrale Q4. Le Spider y ajoute pour sa part 60 kg de renforts structurels. En conséquence, les performances, les sensations de conduite ou l'agilité pourront paraître quelque peu émoussées.
Dès lors, la plus modeste version 2.2 JTS de 185 ch fait figure d'alternative attrayante. Plus légère (c'est une simple traction) et dotée d'une boîte mieux étagée, elle offre des performances convaincantes et un bon agrément de conduite... pour 7 300 € moins cher.
Sur la route
Quel dommage d'avoir gâché ce moteur avec une boîte aussi mal étagée ! La première à peine engagée doit déjà être abandonnée tant elle est courte. A l'inverse, la seconde paraît trop longue, et un trou apparaît entre celle-ci et la troisième. Sur les lacets de l'arrière-pays niçois, on abandonne vite l'idée de jouer avec le levier de vitesses : le V6 3.2 est heureusement suffisamment souple pour reprendre en seconde en sortie d'épingle.
Dommage quand même car, sans être féru des hauts régimes, ce V6 GM revu et corrigé par Alfa Romeo émet une sonorité enchanteresse et dévoile un punch que les 1 690 kg du Spider n'arrivent pas à étouffer.
Sa transmission intégrale Q4 rend l'Alfa Romeo Spider V6 des plus sécurisants et évite tout problème de motricité. La répartition du couple assurée par le différentiel central Torsen donne un petit avantage au train arrière, qui reçoit 57 % de la force motrice en conditions normales. Le Spider V6 étant assez lourd du nez, cela ne suffit cependant pas à lui prodiguer une agilité exceptionnelle. Les conducteurs peu expérimentés seront cependant rassurés par sa bienveillante neutralité en virage.
Par rapport au coupé Brera, l'Alfa Romeo Spider qui se veut moins radical bénéficie de suspensions assouplies. La coque, d'une rigidité très satisfaisante, n'avait pas besoin de tant d'égards. Mais ceux qui préfèrent les flâneries sur la Promenade des Anglais aux ascensions-éclair du Col de Vence ne se plaindront pas du confort supplémentaire. D'ailleurs, les mêmes apprécieront sans doute la plus prosaïque version 2.2 JTS, aux prestations pas si éloignées de celles de la V6, mais qui épargne nettement plus le budget...
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