Essai ALFA ROMEO MiTo

Vincent Desmonts le 21/10/2008

Face au phénomène Mini, l'Alfa MiTo a quelques arguments à avancer. Côté style comme plaisir de conduite, la MiTo fait mieux que se défendre.

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Présentation

Le succès de la Mini n'en finit pas de faire des émules, et même si Alfa Romeo s'en défend, difficile de ne pas voir dans la mignonne Alfa Romeo MiTo et sa ligne charnue rehaussée de nombreux chromes une nouvelle rivale du phénomène germano-britannique !

Pour la marque milanaise, l'Alfa Romeo MiTo représente un saut dans l'inconnu : c'est la première fois qu'Alfa Romeo se lance sur le marché des petites voitures. Encore que l'adjectif « petite » ne convienne pas vraiment en l'espèce, puisque l'Affa Romeo MiTo atteint 4,06 m, soit... 17 cm de plus qu'une bonne vieille Alfasud.

De bonnes dimensions extérieures, dues au fait que l'Alfa Romeo MiTo est bâtie sur la généreuse plate-forme de la Fiat Grande Punto. Côté mécaniques, l'offre se résume pour l'instant à un diesel 1.6 JTDm de 120 ch, un 1.4 essence de 78 ch et un 1.4 T-Jet essence de 155 ch dont nous avons pris les commandes. Les tarifs démarrent à 15 000 euros pour la version 1.4 MPI, et culminent à 21 000 euros pour la version diesel en finition haut de gamme Selective.

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Design

Alfa Romeo se plaît à rappeler que la 8C Competizione a servi de modèle à la petite Alfa Romeo MiTo. S'il est vrai que les deux autos sont les œuvres du Centro Stile d'Arese (banlieue de Milan) et que toutes deux ne manquent pas d'allure, la comparaison s'arrête vite. Alors que les designers de la 8C ont pu donner libre cours à leur imagination, ceux de l'Alfa MiTo n'ont pas eu autant de liberté : il fallait composer avec l'existant (la plate-forme technique) et les contraintes d'une voiture destinée à un large public (habitabilité, sécurité).

Les stylistes s'en sont cependant sortis avec les honneurs ! En particulier pour l'arrière, qui ne mérite que des éloges : les feux sont sculpturaux, les hanches généreuses assoient visuellement l'auto, tandis que le discret « diffuseur » arrière de couleur sombre amincit l'ensemble. Les flancs sont également joliment travaillés, avec des lignes très dynamiques et quelques touches de chromes qui apportent une touche subtilement rétro.

C'est peut-être l'avant qui fera le moins l'unanimité : si la forme du capot et la calandre chromée ont fière allure, on pourra trouver tarabiscotées ces optiques qui confèrent un « regard un peu triste » à cette Alfa Romeo. Autre détail fâcheux, l'absence totale de protections sur cette belle carrosserie très exposée. Un oubli regrettable sur une auto à vocation principalement urbaine.

Habitacle

Grande dehors, petite dedans : tel semble être le leitmotiv de l'Alfa Romeo MiTo ! En effet, malgré des dimensions extérieures généreuses (4,06 m de long, soit trois centimètres de plus qu'une Fiat Grande Punto), la petite Alfa Romeo cache un habitacle bien étriqué.

À l'avant, pas de raison de se plaindre, si ce n'est peut-être d'une surface vitrée un peu faible, qui pourra déplaire à certains. Mais aux places arrière, c'est une autre histoire : entre la garde au toit faiblarde, la largeur aux coudes réduite et le manque d'espace aux jambes, la banquette arrière se destine en priorité à des enfants. La découpe très particulière des vitres de custode et la petite taille de la lunette arrière rendent en outre ces places très sombres (en plus de dégrader la visibilité arrière).

L'Alfa Romeo MiTo cherche à se faire pardonner avec une présentation intérieure originale et plutôt raffinée. Les sièges sont très accueillants et le dessin de la planche de bord apparaît réussi. Celle-ci est revêtue d'un habillage plastique gaufré d'un bel aspect. Hélas, les autres matériaux employés ne sont pas du meilleur effet, notamment sur les contreportes.

Châssis

Plus que par ses géométries de suspensions, fort classiques pour une auto de cette catégorie (Mac Pherson à l'avant, essieu déformable à l'arrière), l'Alfa MiTo se distingue par l'omniprésence de l'électronique au niveau du châssis... sans que cela n'ait un impact forcément négatif sur l'agrément de conduite. Je m'explique : si son ESP est non déconnectable, et si sa direction assistée électrique n'offre qu'un médiocre ressenti de la route, l'Alfa Romeo MiTo rassemble tous ses dispositifs électroniques sous la bannière du système « Alfa Romeo DNA ». Un terme quelque peu pompeux, acronyme de « Dynamic – Normal – All weather », soit autant de modes qu'il est possible de sélectionner grâce à une commande sur la console centrale.

Des modes qui influent sur l'assistance de direction ou la cartographie moteur, mais qui peuvent également activer un différentiel autobloquant électronique ou retarder l'intervention de l'ESP.

Grâce à cet attirail – qui n'est pas sans évoquer le « Manettino » présent sur les Ferrari – l'Alfa MiTo adopte plusieurs facettes. Docile et souple en mode Normal, plus agile et réactive en mode Dynamic, ou au contraire très progressive et sécurisante en mode All weather. C'est évidemment en mode Dynamic que l'on s'amuse le plus : autobloquant électronique, ESP peu intrusif et accélérateur très réactif procurent pas mal de plaisir !

Moteur

Notre modèle d'essai disposait du moteur 1.4 T-Jet. Un bloc déjà présent dans les gammes Fiat et Lancia (sur la 500 Abarth, les Bravo et les Delta), et qui fait partie de cette nouvelle race de moteurs à essence qui combinent cylindrée réduite et suralimentation pour offrir un agrément de conduite raffiné et des consommations et émissions maîtrisées.

Sur l'Alfa Romeo MiTo 1.4 T-Jet le contrat est rempli : grâce aux 155 chevaux et au couple maxi de 230 Nm (206 en mode « Normal »), les accélérations sont plutôt vives et les reprises assez consistantes malgré l'étagement de boîte long. Élastique sous 2 000 tr/min, le 1.4 T-Jet se montre vigoureux au-delà et émet une sonorité qui flatte l'oreille du propriétaire.

On ne pourra pas vraiment parler de sportivité (pour cela, il faudra attendre la version GTA, prévue pour 2009), mais le dynamisme est bien là. Quant aux consommations, elles restent très raisonnables en usage courant : Alfa Romeo annonce 6,5 l/100 km en cycle mixte. Cette version homologuée à 153 g/km de CO2 échappe par ailleurs à tout malus écologique.

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Sur la route

Une voiture, deux visages ! En mode « Normal », l'Alfa Romeo MiTo est une bonne citadine, aux commandes douces, dont le volant se tourne du bout des doigts et dont l'accélérateur ultraprogressif évite à-coups au démarrage et surconsommation.

En basculant sur le mode « Dynamic », l'auto est transfigurée. La cartographie moteur qui s'active alors rend le papillon des gaz très réactif à la moindre pression sur l'accélérateur. La courbe de couple est rehaussée, avec un overboost portant le couple maxi de 206 à 230 Nm. L'ESP intervient plus tardivement, le différentiel autobloquant électronique s'affaire à limiter les pertes de motricité en sortie de courbe. L'Alfa MiTo devient une vraie petite bombinette, agile en virage et tolérant de légers angles de dérive. Le moteur 1.4 T-Jet procure de jolies performances (0 à 100 km/h en 8 secondes) tout en émettant une sonorité plaisante à l'échappement. Le vrai caractère d'une petite Alfa Romeo, le couple à bas régime en plus ! Un caractère que l'on retrouve aussi du côté des suspensions : le confort n'est pas le point fort de cette MiTo, et l'amortissement trépide parfois.

Mais là où l'Alfa Romeo MiTo mériterait de progresser, c'est du côté de sa direction. Ce modèle à assistance électrique se révèle certes très agréable en ville, mais il manque de précision et prive le conducteur de tout feeling en conduite dynamique. Un point guère gênant sur une Fiat Panda, mais qui devient critique sur un modèle à vocation plus sportive ! Le mode Dynamic n'y change pas grand-chose : la direction se durcit simplement, retrouvant un peu de précision, mais les sensations manquent toujours.

Cela pourrait être un détail dans un bilan globalement flatteur (le freinage est par ailleurs puissant et endurant), mais ce n'en est pas un, le feeling de direction restant un élément fondamental du plaisir de conduite. En voulant économiser quelques euros sur cet équipement crucial, Alfa Romeo a quelque peu trahi la vocation sportive de l'Alfa Romeo MiTo.

À retenir

quoteFace au phénomène Mini, l'Alfa Romeo MiTo a quelques arguments à avancer. Côté style, elle peut largement rivaliser avec l'anglaise. En matière d'habitabilité, elle fait un peu mieux... ce qui n'a rien d'un exploit. Au chapitre du prix, la MiTo en donne pas mal pour un tarif qui reste raisonnable, surtout comparé à une Mini qui a perdu le sens commun en la matière. Enfin, côté plaisir de conduite, l'Alfa MiTo fait mieux que se défendre, grâce à une mécanique généreuse et un bon équilibre châssis. Dommage que le confort de suspension et surtout l'agrément de direction n'aient pas fait l'objet de soins plus attentifs...
points fortsMoteur souple et agréable, bonnes performances, châssis efficace, système DNA offrant vraiment deux voitures en une, consommations contenues, présentation intérieure originale.
points faiblesDirection à revoir, suspensions fermes, habitabilité arrière médiocre (surtout eu égard aux dimensions extérieures), quelques détails de finition à améliorer.
13.9

20
Les chiffres
Prix 2008 : 20 900 €
Puissance : 155 ch
0 à 100km/h : 8s
Conso mixte : 6.5 l/100 km
Emission de CO2 : 153 g/km
Notre avis
Note de coeur : 13/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
15/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
20/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
11/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
12/20

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Avis des propriétaires

Commentaires

avatar de waterloo
waterloo a dit le 23-10-2008 à 20:20
Pas d'accord pour le plaisir de conduite, la Mini reste largement devant (avec notamment une direction parfaite elle)