Essai ALFA ROMEO Giulia 2.0 280 Q4
Walid Bouarab le 13/06/2023
Alfa Romeo a déjà annoncé l'arrivée de modèles 100 % électriques, et notamment celui qui remplacera la Giulia. Une berline de caractère, injustement boudée. Alfa Romeo lui accorde une nouvelle chance avec cette version restylée.
La mal aimée
Aussi séduisante soit-elle, l'Alfa Romeo Giulia n'a pas suscité l'engouement que la marque espérait lors de son lancement. Le Biscione avait lourdement investi, notamment dans une nouvelle plateforme Giorgio très axée sur le dynamisme, et sur un duo de modèles (Giulia, Stelvio) plutôt réussis. Seulement voilà, les clients ne se sont pas bousculés aux portes des concessions, même ceux pour qui cette Giulia fut pensée et développée. Qu'à cela ne tienne, cette rivale de la BMW Série 3 doit poursuivre sa carrière, la faute à une conjoncture difficile et d'énormes changements à venir. Le futur sera évidemment électrique, et ce sera le cas pour la remplaçante de cette Giulia.
Pour continuer à survivre dans un contexte compliqué, l'Italienne ne crée cependant aucune révolution. La précédente mise à jour (en 2019) avait déjà modernisé l'intérieur avec une nouvelle console centrale, un écran enfin tactile et des matériaux plus valorisants. Cette fois-ci, c'est le tableau de bord qui en profite en passant au numérique. Voilà tout. A l'extérieur, les modifications sont pour le moins mesurées. On identifie cette « nouvelle » Giulia uniquement avec sa nouvelle signature lumineuse à l'avant. Des blocs optiques qui adoptent par ailleurs une technologie matrix LED pour adapter le faisceaux des feux de route en fonction de la présence des autres usagers. Une évolution très douce donc, qui rappelle une nouvelle fois que l'Italienne sait jouer de son allure pour convaincre. La gamme, elle, se simplifie, avec seulement un essence (2.0 280 ch essayé ici), et deux diesel de 160 et 210 ch. Le tout étant chaperonné par la terrible version Quadrifoglio de 510 ch.
Le meilleur châssis
L'Italienne doit toujours se passer d'hybridation (même micro), et s'inflige, dans cette version, un malus pouvant grimper jusqu'à 13 682 € (6 375 € minimum). En revanche, côté agrément et performances, la Giulia coche toutes les cases. Le couple déboule généreusement au-dessus de 2000 tr/min et construit des accélérations solides. On a connu des caractères mécaniques plus affirmés, mais il faut reconnaître le brio des 280 ch ici. Très performante en accélération comme en reprise, la Giulia 2.0 280 conserve par ailleurs tout ce qui fait son sel, à savoir un comportement routier au-dessus du lot. Sa plateforme légère, ses trains roulants très évolués (double triangulation à l'avant) et sa direction très directe en font clairement la plus dynamique. Virevoltante, efficace, et très agile, elle ne souffre pas réellement de sa transmission intégrale Q4, qui n'active les roues avant qu'en cas de nécessité. Un agrément de conduite de très haute volée, qui n'empêche pas de préserver un certain niveau de confort. Dommage en revanche que le DNA, qui paramètre les différents modes de conduite, ne permette pas de personnaliser moteur et direction et transmission de manière isolée. Sur la version Competizione, la suspension pilotée peut, elle, être réglée de manière indépendante.
Presque sportive, cette Alfa Romeo Giulia 2.0 280 Q4 2023 est une sérieuse rivale pour la BMW Série 3, qui s'avère être finalement moins engageante à mener. La berline doit en revanche s'incliner dès qu'on aborde la vie à bord. Si l'ambiance et le dessin de la planche de bord sont complètement raccord avec sa personnalité, la finition n'est pas vraiment au niveau de l'Allemande. Idem coté technologie : le contenu est moins fourni, les menus manquent de clarté et l'écran de fluidité. La Giulia peut se rattraper avec un habitacle plutôt spacieux, mais rate le coche avec un coffre au volume moyen de 380 litres. Reste le sujet des tarifs, et force est de constater que la Giulia s'affirme toujours comme un modèle premium. En essence, la première finition commence à 54 950 €, et notre modèle d'essai pointe à 66 450 €. Il faudra ajouter à cela un malus costaud pour cette ultime berline non hybridée. Un réel effort que seuls des avertis consentiront à faire...
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation