Essai ALFA ROMEO 159 SW 1.9 JTDm
Vincent Desmonts le 14/04/2006
Mieux présentée, mieux finie, plus confortable et plus silencieuse, elle n'en reste pas moins l'une des familiales les plus agréables à conduire.
Présentation
Six mois après le lancement de la superbe berline 159, Alfa Romeo nous gratifie de cette non moins superbe déclinaison break. Par rapport à la 156 Sportwagon, la nouvelle venue progresse sur tous les tableaux. Extérieurement, la ligne gagne en prestance, les ajustements de carrosserie sont plus précis, les peintures plus profondes. Dans l'habitacle, la finition fait un grand bond en avant : les matériaux sont doux au toucher, agréables au regard et bien assemblés. La position de conduite, enfin, s'est nettement améliorée.
L'Alfa 159 Sportwagon a fortement grandi (+22,5 cm en longueur), mais les progrès en termes d'habitabilité sont fort mesurés. Heureusement, le coffre voit son volume augmenter de 85 dm3 : au lieu de la ridicule boîte à gants qui faisait office de soute à bagages à bord de la 156 SW, la 159 Sportwagon profite enfin d'un vrai coffre de 445 dm3 !
Hélas, la 159 Sportwagon est nettement plus lourde que sa devancière : comptez bien 200 kg de plus ! Du coup, la direction n'est plus tout à fait aussi « tranchante » qu'auparavant, même si l'équilibre du châssis reste épatant. En outre, les moteurs ont fort à faire pour mouvoir cette lourde auto. La gamme comporte 3 blocs essence (1.9 JTS 160 ch, 2.2 JTS 185 ch et 3.2 V6 Q4 260 ch) et autant de moteurs diesel (1.9 JTDm 120 ch, 1.9 JTDm 150 ch et 2.4 JTDm 200 ch). Pour mieux profiter des qualités du châssis, on préférera éviter les motorisations les moins puissantes.
Sur la route
Si l'Alfa Romeo 159 Sportwagon a mis l'accent sur la sécurité passive (5 étoiles Euro-NCAP, jusqu'à huit airbags – dont deux protégeant les genoux du conducteur et du passager avant), le plaisir de conduite n'a pas été oublié. Les trains roulants, notamment, ont fait l'objet d'un travail très soigné. Par rapport à la 156, l'essieu arrière Mac Pherson (configuration performante mais encombrante) a été remplacé par un plus classique essieu multibras.
A la conduite, rien à dire : l'Alfa Romeo 159 Sportwagon apparaît fort efficace. Un peu pataude dans les versions chaussées de roues de 16 pouces, elle devient nettement plus agile lorsqu'elle adopte des jantes de 17 pouces. Elle virevolte alors de virage en virage, faisant oublier son poids. Le train arrière participe activement à l'élaboration d'une trajectoire efficace dans les virages serrés, sans jamais en faire trop. En outre, le confort de suspension épate : quelle révolution par rapport à la ferme Alfa 156 !
Mais le moteur 1.9 JTDm 150 n'est pas vraiment taillé pour les spéciales de rallyes : son truc à lui, c'est plutôt la conduite en souplesse, même s'il ne rechigne pas à prendre des tours. Souple à bas régime, silencieux à toutes les allures, il séduira la clientèle bourgeoise de ce segment de marché. En outre, la présence d'un filtre à particules en série évitera de salir trop vite l'arrière sculpté de ce break de classe ! On regrettera cependant l'étagement de la boîte 6, qui se révèle n'être finalement qu'une « 5 + 1 », dont le dernier rapport est essentiellement dédié à l'abaissement des consommations sur autoroute.