Essai ABARTH 500e
Driss Abdi le 07/06/2023
Contraint comme d'autres à abandonner le moteur thermique pour l'électrique, Abarth dévoile une version plus musclée de la Fiat 500e électrique. Non sans lui ajouter quelques détails originaux. Mais saura-t-elle pour autant séduire les amateurs de sportivité et s'illustrer sur un marché encore balbutiant ?
Une bombinette électrique qui va faire du bruit
Le marché de l'automobile poursuit sa marche forcée vers l'électrique. Une transition qui a plutôt fonctionné pour Fiat avec sa 500e, un modèle qui compte parmi les citadines les plus réussies aujourd'hui. Forcément, se posait alors la question de l'avenir de sa division sportive sous le blason Abarth. Sans surprise, c'est sur cette même base qu'a été développée la toute première Abarth 500e.
Et c'est sur les terres de la marque italienne, à Balocco à l'ouest de Milan, que nous avons rendez-vous avec cette 500 électrique survitaminée. Malgré une météo exécrable, Fiat nous a concocté un programme qui était certes bien trop court, mais pas dénué d'intérêt. En effet, sûr de sa nouvelle formule, le constructeur a choisi de nous convier à un essai sur circuit, d'abord au volant de l'Abarth 695 de 180 ch, avant de troquer la toute dernière Abarth thermique pour la relève électrique.
Design extérieur et intérieur
Remplaçante de la 695, cette Abarth ressemble énormément à la Fiat 500e classique, mais quelques différences viennent souligner son ADN sportif. À commencer par le bouclier avant qui a été redessiné au même titre que le diffuseur arrière. La signature lumineuse à LED a également été revue en masquant la partie supérieure (le sourcil sur le capot) pour plus de sportivité. Enfin, les voies sont élargies de 60 mm et l'empattement souvent critiqué de la Fiat passe désormais à 232 mm.
On retrouve bien entendu l'incontournable logo avec le scorpion désormais traversé par un éclair. Ce dernier est également intégré un peu partout dans l'habitacle, du pédalier au centre du volant à méplat au design inspiré des pinces du scorpion, en passant par les appui-têtes des sièges baquets. À noter que ceux-ci sont moins enveloppants que sur l'Abarth 695 et autrement plus accueillant et confortables, sans pour autant offrir le même maintien sur circuit.
Pour le reste l'Abarth 500e est un copié/collé de la Fiat 500e avec le grand écran tactile de 10,25 pouces. Celui-ci est doublé d'un deuxième écran de 7 pouces qui se trouve derrière le volant et qui est dédié à l'instrumentation. L'affichage peut être modifié à loisir via les boutons au volant, comme par exemple pour afficher la cartographie. Et plutôt que de céder à la tendance actuelle du tout numérique, Fiat a eu la bonne idée de conserver d'autres boutons physiques, notamment pour les commandes de climatisation sous l'écran d'info-divertissement. Quant aux modes de conduite, ils sont accessibles via un bouton dédié sur la console centrale plutôt pratique avec ses nombreux rangements. Et si les plastiques durs restent de mise, l'Abarth 500e a le bon goût d'habiller sa planche de bord et une partie du volant sport d'Alcantara. À noter enfin que les amateurs de conduite cheveux au vent (et en silence ou presque), pourront opter pour une version découvrable avec sa capote souple.
Châssis et moteur
Amener la marque dans le futur en préservant son ADN, en offrant performance et plaisir de conduite, tout en renforçant le confort au quotidien : telle est la promesse de l'Abarth 500e dont le moteur électrique à refroidissement liquide développe une puissance maximale de 154 ch (113 kW) et un couple de 235 Nm. Plus que la Fiat 500e certes (118 ch pour 220 Nm), mais toujours derrière l'Abarth 695 avec son bon vieux moteur essence de 180 ch. La vitesse de pointe est limitée à 155 km/h.
Le moteur électrique est alimenté par une batterie Lithium-Ion NMC (Nickel, Manganèse, Cobalt) à refroidissement liquide. Directement empruntée à la Fiat 500e, elle affiche une capacité de 42 kWh seulement. Pas énorme mais compréhensible eu égard à l'espace disponible pour son intégration.
Par ailleurs, l'Abarth 500e affiche aussi 300 kg de plus que la 695 avec un poids total de 1 335 kg à vide. La faute à la batterie bien sûr, mais cette dernière a néanmoins l'avantage de rabaisser le centre de gravité de la voiture, qui bénéficie au demeurant d'une meilleure répartition des masses avec 57 % à l'avant et 43 % à l'arrière.
À l'instar de la Fiat 500e, l'Abarth 500e doit se contenter d'une autonomie annoncée de seulement 265 km, et probablement moins à 130 km/h sur autoroute. Cela reste suffisant pour l'usage urbain auquel elle se destine, mais les longs trajets risquent d'être plus contraignants. Surtout avec une puissance de recharge limitée à 85 kW sur les bornes rapides en courant continu. Une pause de 35 minutes s'impose donc pour passer de 0 à 80 %. La voiture est aussi équipée d'un chargeur embarqué de 11 kW qui permet de faire le plein de Watts en 4h15 sur une borne publique, et en 15h15 sur une prise domestique de 13A.
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Au volant
Pour ce très court essai, Fiat a eu la bonne idée d'abord de nous rafraichir la mémoire au volant de l'Abarth 695. Après deux tours sur le circuit détrempé de Balocco, nous prenons place dans sa petite sœur électrique. L'ambiance reste certes sportive mais le confort prime ici avec des sièges moins enveloppants mais autrement plus confortables. Contact et surprise, l'Abarth 500e sonne comme une thermique ou presque. En effet, elle embarque un haut-parleur extérieur qui diffuse le son de l'échappement Monza, passages de rapports compris. Une fois l'effet de surprise passé, on s'en lasse néanmoins très vite mais un rapide détour par le système d'infodivertissement suffit pour désactiver cette option à 1 500 € qui comprend également le système audio JBL.
Sur circuit, l'Abarth 500e accélère aussi fort que l'Abarth 695 grâce au couple instantané. Toutefois, passés les 100 km/h (atteints en 7 secondes), la voiture électrique montre bien vite ses limites face au bloc thermique associé à la boîte mécanique. Surtout avec les pratiquement 300 kg de batterie en plus. Pour autant, l'Abarth 500e ne se laisse pas si facilement faire dès que le parcours se fait sinueux, bien aidée en cela par un châssis rigoureux et par une direction directe et précise.
Pas vraiment taillée pour le circuit, l'Abarth 500e est autrement plus à l'aise sur route ouverte où nous terminons notre essai avec une courte boucle de quelques kilomètres. L'occasion de confirmer la sensation de confort dont elle fait preuve face à une 695 moins accueillante et à l'amortissement trop ferme. La sportivité reste de mise avec des accélérations canon et une agilité qui fait mouche en conduite urbaine et péri-urbaine. Un bémol toutefois au niveau de la consommation relevée lors de notre essai : 21 kWh sur les petites routes italiennes avec quelques voies rapides limitées à 110 km/h. C'est beaucoup et de mauvais augure sur les autoroutes de l'hexagone.
Enfin, trois modes de conduite Turismo, Scorpion Street et Scorpion Track sont disponibles. Si ce dernier affiche clairement la couleur en libérant toute la puissance de l'Abarth 500, le mode Scorpion Street lui ajoute la conduite à une pédale. Enfin, Turismo bride l'Abarth 500e à 100 kW ce qui lui permet tout de même de bondir au feu rouge pour passer de 0 à 50 km/h en 3,1 secondes, et 0 à 100 km/h en 8 secondes.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation