Essai ABARTH 124 Spider
Vincent Desmonts le 14/11/2016
Le 124 Spider se décline désormais dans une version sportive signée Abarth, au look nostalgique à souhait. Mais elle ose s'afficher presque 10 000 € plus cher que sa cousine la Mazda MX-5. Un supplément justifié ?
Retour de flamme
Ces derniers temps, Abarth se contentait de commercialiser des versions musclées des Fiat 500. Une monoculture qui touche à sa fin, puisque le préparateur s'occupe désormais également du 124 Spider, le roadster italo-nippon (il s'agit d'une Mazda MX-5 profondément revue) commercialisé depuis le printemps dernier. L'Abarth 124 Spider joue à fond la carte du néo-rétro, en singeant le look du modèle qui écuma les rallyes du monde entier dans la première moitié des années 70. Mais ce modèle est un véritable Meccano industriel, puisque les moteurs italiens sont envoyés chez Mazda, à Hiroshima au Japon, où les voitures sont assemblées. Puis ces dernières sont rapatriées à Turin où elles reçoivent les éléments spécifiques Abarth, tels que le capot et le couvercle de malle noirs mat (si vous n'aimez pas, rassurez-vous : ils ne sont pas obligatoires !), l'échappement sport Record Monza, les étriers de freins Brembo, quelques touches d'Alcantara dans l'habitacle ou encore une plaque numérotée vissée entre les dossiers des sièges. Des modifications qui réclament paraît-il trois jours de travail et expliquent une addition plutôt salée : 40 000 €, soit... 9 300 € de plus que la Mazda MX-5 équivalente ! Et il faudra encore rajouter au panier pour s'offrir la climatisation automatique, le Bluetooth, l'écran tactile, le GPS, le radar de recul ou encore l'allumage automatique des phares ou des essuie-glaces. Au final, l'exemplaire qui nous a été confié – habillé d'une teinte « Rouge Costa Brava 1972 » – revenait à 45 000 €. Dur ! De son côté, la capote est identique à celle de la MX-5, et c'est parfait : ce couvre-chef manuel est enfantin à utiliser et très rapide à mettre en place.
Un échappement pas franchement discret !
Il suffit d'actionner le démarreur pour comprendre que cet Abarth 124 Spider a son caractère bien à lui. L'échappement émet un son rauque tout sauf discret, signature phonique des Abarth contemporaines ! S'il est amusant, ce bruit finira cependant par indisposer sur les longs trajets, tant ce bourdonnement devient envahissant à la longue. En réalité, ce 124 Spider-là est taillé pour les excursions sur petites routes, et donne envie « d'attaquer » à la moindre occasion. Le moteur 1.4 MultiAir de 170 ch n'est pas un grand amateur de hauts régimes, mais son turbo offre un couple généreux (jusqu'à 250 Nm en mode Sport), si bien qu'il se rit du poids-plume de la bête (1 060 kg à vide). L'Abarth 124 Spider revendique ainsi un 0 à 100 km/h en 6,8 s, soit une demie-seconde de mieux que la Mazda MX-5 2.0 de 160 ch. La boîte à l'étagement resserré permet en outre d'exploiter au mieux la mécanique, en évitant de retomber sous les 2 000 tr/min, zone où le bloc Fiat est moins à l'aise. Cette transmission provient de la banque d'organes Mazda, mais n'est pas celle des MX-5 (elle n'encaissait pas le couple). Elle n'offre pas les débattements ultra-courts de celle-ci, mais se révèle rapide, bien guidée et dotée de verrouillages précis. Abarth propose par ailleurs une boîte automatique à 6 rapports et commandes au volant, facturée 2 000 €.
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Plaisir des glissades
L'avantage de ce moteur turbo, donc, c'est son couple. Quand il est nécessaire de cravacher le bloc atmosphérique de la MX-5 si l'on veut espérer déclencher un déhanchement du train arrière, le 1.4 MultiAir turbo de la 124 Spider se fait un plaisir d'engendrer des glissades d'une simple flexion du pied droit ! Sur le mouillé, les limites d'adhérence des pneus Bridgestone Potenza RE050 sont rapidement atteintes, ce qui incite à une certaine retenue. En revanche, sur le sec, quel plaisir ! Le roadster Abarth joue les ballerines, valsant de virage en virage avec délice. La direction est douce mais précise et suffisamment informative, tandis que la position de conduite très reculée permet de sentir au mieux les déhanchements du train arrière. L'Abarth 124 Spider s'apprécie alors pour ce qu'il est : un délicieux jouet pour adultes. À condition de tolérer un roulis encore assez marqué, malgré des barres stabilisatrices au diamètre augmenté et des ressorts et amortisseurs raffermis. On pourra également aussi reprocher à la pédale de frein sa dureté et son manque de mordant à l'attaque. Enfin, la position de conduite n'est pas parfaite, le volant n'étant réglable qu'en hauteur.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation