Essai ABARTH 124 GT
Nicolas Valeano le 10/09/2018
L'Abarth 124 reçoit un hard-top carbone pour se donner des airs de coupé dans les traces de la version qui brille en rallye. Une jolie évolution cosmétique haut de gamme qui séduira les amateurs de toit en dur.
Dur dur le toit en dur !
Les hard-tops pour équiper les roadsters ont leurs partisans et leurs détracteurs. Avantage, ils permettent une meilleure isolation phonique et éventuellement, thermique, et ils sont plus sûrs une fois la voiture parquée qu'une fragile capote souple. De plus, ils donnent parfois fière allure à la carrosserie d'origine, transformée en coupé trois volume de bel effet. Du côté de la liste des bémols, ils transforment justement un roadster prêt à décapoter au premier rayon de soleil en un coupé sans alternative. Si ce n'est de déposer le lourd et fragile hard-top dans son garage (quand on en a un), une opération à faire à deux (quand on a des amis sous la main...). Bref, un hard-top a plutôt plus d'inconvénients que d'avantages, mais il reste très apprécié de certains pour son côté élégant et un peu old school. Et c'est justement l'option prise par Abarth pour étendre à peu de frais sa petite gamme. Peu de frais pour la marque mais pas pour le client qui - autant évacuer d'emblée cet aspect fâcheux - devra débourser 40 900 euros pour s'offrir la version GT du roadster développé par Mazda. Car si l'auto partage toujours sa base avec la MX-5 (elle est aussi fabriquée dans l'usine de Hiroshima), Mazda a l'exclusivité de la version RF (pour Retractable Fastback) de type Targa. La version italienne adopte donc un hard-top pour se montrer plus polyvalente et prête à affronter les frimas de l'hiver. La GT est basée sur le haut de gamme Turismo qui inclut dans sa dotation le puissant système audio Bose accompagné d'un écran de 7 pouces, de jolis sièges sport cuir, des coques de rétroviseurs grises et surtout, des ingrédients mécaniques non négligeables : les freins sont signés Brembo (280 mm), l'échappement Record Monza se charge de la bande son et, de série sur toutes les 124 Abarth, un différentiel à glissement limité mécanique assure un comportement ludique à la petite propulsion, accompagné d'amortisseurs Bilstein. Quant à la GT, elle ajoute bien sûr son hard-top tout carbone réalisé par Adler, dont les 16 kilos supplémentaires (qui s'additionnent au poids de la capote qui reste dans son emplacement) sont presque compensés par l'adoption de jante légères OZ qui gagnent près de 3 kilos par roue. Le tout est facturé 3 400 € de plus que le roadster.
La 124 Rally à l'esprit
L'allure de la GT lorgne ainsi vers la version Rally affublée d'un hard-top elle aussi, qui court avec succès en GT Plus, catégorie propulsion, avec notamment Nicolas Ciamin, vice-champion du monde WRC junior. Mais sous le capot, point de moteur d'Alfa 4C de 300 ch comme en compétition, la GT reçoit le même 1.4 Multiair que le reste de la gamme 124 Abarth, fort de 170 ch et 250 Nm de couple une fois le mode Sport enclenché. Ce mode a aussi d'autres conséquences : il joue sur les limites de l'ESP, l'assistance de direction, la course de l'accélérateur et surtout, il libère un peu plus encore le redoutable échappement Record Monza, ajoutant pétarades et décibels à une bande-son déjà prégnante à l'origine. Amusant un temps, mais franchement lassant en usage quotidien, dommage car cette auto facile et relativement confortable pourrait assumer très bien cette fonction, à condition de faire abstraction de ses capacités de rangement et de coffre (très) limitées et d'une consommation qui monte vite en conduite nerveuse. Puisque le système d'échappement module ses vocalises avec des valves actives, un réglage plus discret en mode normal et tout aussi chantant en mode sport devrait pourtant être possible.
Côté comportement, on ne note pas de changement particulier par rapport au roadster (les réglages sont les mêmes) mais ce n'est pas une critique : la recette d'équilibre joueur de la MX-5 pimentée par le caractère moteur particulier du petit 1.4 turbo italien fonctionne toujours à plein, de quoi se faire plaisir dès que des virages se profilent à l'horizon… La direction directe, la commande de boîte précise, le poids plume (1 060 kg) et l'ensemble très réactif sont un régal ! Les glissades sont faciles à déclencher et contrôler, du moins sur le sec, le moteur aidant grâce à son couple maxi disponible dès 2 500 tr/min. La comparaison avec la version de la MX-5 RF équipée du nouveau moteur de 184 ch sera particulièrement intéressante, mais cette dernière a d'ores et déjà un avantage sur le papier : son prix d'attaque est placé 6 700 € plus bas...
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À retenir



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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation
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