Championnat Endurance 2012
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6 heures de Sao Paulo : un nouveau duel Audi-Toyota sur fond d’enjeux économiques
Jean-François Destin le 14/09/2012
Audi
Déjà sacré champion WEC (Word Endurance Championship) 2012 depuis sa victoire aux 6 Heures de Silverstone, Audi aborde sereinement cette 5ème manche brésilienne. Mais sur le circuit d’Interlagos qui n’avait pas accueilli les prototypes d’endurance depuis l’ALMS 2007, pas question de lever le pied.
Lotterer/Treluyer/Fässler sur la R18 hybride e-tron quattro et Kristensen/McNish/Di Grassi sur la R18 Ultra devront, par une nouvelle victoire ou un doublé face à Toyota entretenir l’image d’Audi dans un marché en devenir.
Si la marque aux anneaux n’a vendu que 5500 véhicules (+ 35%) l’an dernier, l’objectif est d’atteindre 15.000 unités à l’horizon 2020. «Le Brésil reste pour l’instant un micro marché car les modèles de luxe ou à hautes performances sont la cible du car-jacking» explique un spécialiste Audi du marché sud américain. «En revanche, l’A1 et les modèles tri-corps comme l’A4 ou l’A6 plus statutaires et discrets se vendent très bien. Notre part de marché profitera aussi de notre nouvelle usine prévue au Mexique pour assembler 150.000 voitures par an.
A peine trois semaines se sont écoulées depuis Silverstone et compte-tenu du temps de transport et faute d’être repassées par l’Allemagne, les deux R18 n’on pas fait l’objet d’améliorations notables. Le souci de Ralph Jüttner, directeur technique d’Audi concerne plutôt la logistique. «A Interlagos, on tourne en sens inverse des aiguilles d’une montre, ce qui pose problème aux mécaniciens pour le ravitaillement en carburant. De plus les garages et la pit-lane sont étroits et peu pratiques»
Dans le clan allemand, on reste confiant même si les pilotes, à part Mc Nish et le brésilien Di Grassi ici dans son jardin, vont devoir découvrir la piste.
Audi
Audi
Un problème identique pour Alexander Wurz et Nicolas Lapierre aux commandes de l’unique mais très rapide Toyota TS030 Hybride qui à réussi à Silverstone à se glisser entre les deux Audi pour finir à 55 secondes des vainqueurs. Sans un ravitaillement supplémentaire dû à une consommation plus élevée du V8 atmosphérique, Toyota pouvait légitimement l’emporter.
Arrivée gonflée à bloc sur le circuit d’Interlagos ou les F1 de la même marque ont roulé il n’y a pas si longtemps, l’équipe japonaise vise un résultat à la hauteur de ses succès commerciaux dans le pays. Plus de 100.000 voitures ont trouvés preneurs l’an dernier dont des Corolla, Rav4 et Camry, la moitié étant fabriquée sur place. Augurant un boom économique à l’approche d’évènements majeurs comme la Coupe du Monde de Football en 2014 et les Jeux Olympiques en 2016, Toyota vient d’annoncer la construction d’une usine de moteurs à Porto Feliz près de Sao Paulo. Capacité de production annuelle : 200.000 unités, échéance : 2015.
On le constate, pour les deux constructeurs, les enjeux ne sont pas seulement sportifs (même si le titre pilote n’est pas encore attribué).
Pour rejoindre le podium et viser la plus haute marche, les deux Audi et la Toyota devront se jouer du trafic et éviter les 25 autres voitures engagées.
Toyota
Toyota
Le plateau LMP1 sera complété par les deux Lola Toyota du Rebellion Racing et les deux HPD ARX Honda du Strakka Racing et de JRM.
En LMP2, La Morgan du Oak Racing de Jacques Nicolet a fait le déplacement pour batailler notamment avec quatre Oreca Nissan, trois Lola et la Zytech du Greaves Motorsport.
En GT Pro et AM, le bouillant public sud américain se passionnera pour les duels entre les Ferrari F 458 Italia, les Porsche 911 RSR, deux Chevrolet Corvette et une seule Aston Martin d’usine pilotée par les chevronnés Stefan Mücke et Darren Turner.
Départ de la course samedi à 17 heures (heure française). Direct en intégralité sur Motors TV.
Nissan