Championnat Endurance 2012
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6 Heures de Sao Paulo : Toyota terrasse Audi au Brésil
Jean-François Destin le 16/09/2012
Toyota
Une victoire enfin ! Et face à l’ogre Audi. La firme japonaise attendait cet évènement depuis 1983 et sa première incursion en Championnat du Monde d’Endurance. Sur le tortueux circuit d’Interlagos, la domination de l’unique prototype TS030 Hybride fut totale et presque humiliante pour son adversaire allemand.
Moins de 5 minutes avant le baisser du drapeau à damiers, la Toyota pilotée par Alexander Wurz eut même le temps d’effectuer un 7 ème ravitaillement éclair en carburant sans perdre la tête de la course. Les deux Audi R18 de Lotterer et du brésilien di Grassi étaient alors reléguées à 1 tour et Wurz repartit devant pour terminer avec plus d’1 minute d’avance sur ses deux rivaux.
Un camouflet pour la marque aux anneaux, déjà sacrée Champion WEC 2012, et qui jamais ne parut en mesure d’altérer la ronde imperturbable du prototype nippon.
Toyota
Audi
Déjà privé de la pôle position, Audi comptait sur ses pilotes aguerris et notamment sur le trio Lotterer/Fässler/Treluyer sur la R18 e-tron quattro pour l’emporter. Peine perdue. Comme on le pressentait après le début de course tonitruant des TS030 au 24 Heures du Mans et la prestation à Silverstone (2ème à 55 secondes), Toyota arrivait en Amérique du Sud avec un moral d’acier. Et aussi et surtout avec un V8 dont la cartographie et le système d’alimentation avaient évolués pour consommer moins d’essence. En Angleterre, il y a trois semaines, c’est cette gourmandise qui avait trahi une TS030 pourtant supérieure en maniabilité et vitesse de pointe.
Sur le tourniquet d’Interlagos emprunté par les voitures en sens inverse des aiguilles d’une montre, la japonaise a réussi avec insolence à tenir à distance les deux Audi. Pourtant, la partie semblait encore inégale. Une unique japonaise contre deux allemandes. Trois pilotes pour les R18 contre deux dans la TS030. Et une immense expérience de l’Endurance contre une équipe commando constituée à l’arrache l’hiver dernier sous la direction d’Oreca.
La défaite est d’autant plus amère pour Audi que les problèmes récurrents demeurent. Notamment au niveau des pneumatiques qui durent être remplacés presque à chaque relais et du rendement de l’e-tron quattro hybride une fois de plus décevante.
On se demanda même en fin de course si le brésilien Di Grassi détenteur du meilleur tour en course avec 1’23’’70 au volant de la R18 Ultra n’allait pas finir devant l’Hybride ! Finalement il termine troisième à 4 secondes de Lotterer peut-être après avoir reçu des consignes de son stand.
Audi
Toyota
Il est clair en tous cas que la R18 e-tron quattro n’est pas aussi bien née que la Toyota TS030 Hybride. La voiture serait plus difficile à piloter en raison d’une répartition des masses pas idéale et l’usure prématurée des pneus montre que les réglages châssis doivent être reconsidérés.
A Interlagos, cinq zones de récupération d’énergie avaient été déterminées pour les modèles hybrides par la FIA et en théorie, l’Audi e-tron quattro aurait du, notamment dans les portions rectilignes, distancer la « vieille » R18 Ultra aux mains de Kristensen/McNish/Di Grassi. Il n’en a rien été car les deux papys bien aidés par le bouillant brésilien (il a gagné son baquet pour Le Mans l’année prochaine) étaient déchaînés. Kristensen se fit même deux chaleurs en faisant l’extérieur à la Ferrari F458 Italia de Fisichella.
En Endurance, une page se tourne. Toyota arrive à maturité plus tôt que prévu et Audi n’est plus imbattable. De bonne augure pour les trois dernières manches du WEC (Bahrein le 29 septembre, Fuji le 14 octobre et Shangaï le 27 octobre) et surtout pour le Championnat 2013 avec l’arrivée d’autres prétendants.
Les 6 Heures de Sao Paulo ont vu également des batailles épiques dans les autres catégories. En LMP2, la victoire revient à la HPD Honda du Starworks Motorsport grâce notamment aux mains expertes de Stephane Sarrazin (ex-Peugeot). En GTE Pro, le duel fut éblouissant entre la Ferrari F 458 Italia de Fisichella/Bruni et l’Aston Martin d’usine de Mücke/Turner. A l’arrivée, les italiens l’emportent avec un petit tour d’avance. En GTE Am, la Chevrolet Corvette C6-ZR1 de Bornhauser/Canal/Rees a largement dominé la Porsche 911 RSR de Ried/Roda/Ruberti.
Toyota