24 Heures du Mans 2011
Le week end des 11 et 12 juin, se déroulera les 24 Heures du Mans, le plus grand défi sportif des constructeurs automobiles.
sommaire :
MAZDA 787 B de retour au Mans
Jean-François Destin le 07/06/2011
Mazda
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Le miaulement suraigu du rotatif quadrirotor Mazda va de nouveau déchirer l’air du circuit des 24 Heures du Mans. Pour fêter les 20 ans de la victoire obtenue en 1991, la firme japonaise a sorti son magnifique prototype 787 B du musée d’Hiroshima pour qu’il réalise quelques tours de piste avant le départ des 24 Heures du Mans samedi 11 juin. Avant cela, il sera exposé à partir du mercredi 8 dans le stand Mazda au Village et participera à la parade du vendredi dans les rues du Mans.
Pour Mazda qui reste à ce jour le seul constructeur nippon à avoir gagné le Mans, ces 24 Heures de 1991 ont couronné un travail acharné destiné à faire entrer dans l’ère moderne le moteur rotatif de l’ingénieur allemand Felix Wankel. Un rotor de forme triangulaire tournant dans une chambre fixe ovoïdale appelée stator : l’idée semblait géniale mais son application médiocre chez NSU dans les années 50 fut sans lendemain.
Pourtant, dès 1963, Mazda décida de minimiser les inconvénients de cette technologie (consommation élevée d’huile et d’essence, usure prématurée,) pour capitaliser sur ses avantages (compacité, légèreté, peu de pièces en mouvement, équilibre parfait de fonctionnement). En multipliant les rotors (de 1 à 2 en série et jusqu’à 4 en compétition) puis en y associant la suralimentation, le miracle a eu lieu.
Mazda
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En 1991, alors que les 24 Heures semblaient acquises au Champion du monde Sauber-Mercedes ou à Jaguar, auteur d’un doublé en 90 avec les XJR 12, la Mazda 787 B quadrirotor 4.7l de 700 chevaux N°55 l’a emporté sans avoir le moindre souci mécanique. En se relayant à son volant, Volkert Weidler, Bertrand Gachot et Johnny Herbert ont couvert 4922,810 km en 24 heures à la moyenne de 205,333 km/h !
Ce succès complété par les 6ème et 8ème place des deux autres prototypes 787 B de l’équipe Mazdaspeed fut la juste récompense d’une présence assidue du constructeur dans la Sarthe. Dès 1973 en tant que motoriste en équipant une Sigma d’un rotatif birotor de moins de 1200 cm3, puis au niveau constructeur à partir de 1980 avec une RX7 birotor 2.3l.
En 87, la fiabilité s’améliorant, Mazda obtint une 7ème place au Scratch et une victoire en catégorie Imsa. Cependant personne au Japon y compris au niveau du « board » de l’entreprise n’aurait pensé monter sur la plus haute marche du podium avec un moteur que personne d’autre ne voulait exploiter.
Mais pour la firme d’Hiroshima dont l’innovation technique a toujours été le dénominateur commun, l’effort au Mans devait assurer la promotion d’un rotatif qu’on essayait depuis longtemps de commercialiser.
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Mazda Cosmo Sport 110 S Mazda
Tout commença avec l’étonnante Cosmo Sport 110 S dévoilée en 1964 au Tokyo Motor Show. Construit à seulement 1519 exemplaires avec conduite à droite, ce petit coupé de 950 kilos est encore aujourd’hui l’un des modèles les plus recherchés par les collectionneurs. Pour sa ligne décalée et futuriste et parce qu’il a abrité la première application du rotatif dont la licence avait été rachetée à prix d’or à Wankel par Tsunedji Matsuda, le fils du fondateur de Mazda. Ce minuscule moteur birotor ne délivrait que 110 chevaux mais permettait à la Cosmo d’atteindre 185 km/h.
Faute de clients, on arrêta sa production en 72. Cependant, afin de rentabiliser les lourds investissements sur le rotatif, Mazda commercialisera une gamme RX de petites familiales à laquelle succède en 79 la sportive RX7 ancêtre de la RX8 d’aujourd’hui retirée récemment de la vente en France, son birotor de 231 chevaux ne répondant pas à la norme Euro V.
Est-ce la fin définitive du moteur rotatif ? non, répondent en chœur les ingénieurs de Mazda qui depuis 20 ans travaillent sur l’hydrogène. « Comme le prouvent nos expériences sur le terrain, ce carburant du futur s’adapte mieux au rotatif qu’à un moteur classique. Soit comme moteur principal dans une configuration hybride hydrogène/essence, soit en tant que générateur permettant de recharger un moteur électrique ».
Et si Mazda revenait bientôt au Mans avec un moteur rotatif révolutionnaire et propre ?
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