24 Heures du Mans 2010
A l’heure où débute la coupe du monde de football, un match France/Allemagne s’est joué ce week-end dans la Sarthe avec au final un triplé pour Audi et une déroute totale pour Peugeot.
sommaire :
Le Mans 2010 : Audi à la reconquête face à Peugeot
Jean-François Destin le 08/06/2010
Audi Sport
Audi Sport
Victoire d’Audi en 2008, triomphe de Peugeot en 2009 : les 24 Heures du Mans 2010 constituent une sorte de belle pour les deux constructeurs qui continuent à promouvoir sur la piste leur technologie diesel. Invaincue depuis un an y compris aux 1000 km de Spa où eut lieu l’unique duel Peugeot/Audi de la saison, l’équipe française part favorite. Pas moins de quatre 908 seront alignées ce week-end dans la Sarthe, trois aux couleurs de l’usine et la dernière (« identique au boulon près » dixit Hughes de Chaunac) exploitée par Oreca. En face, Audi devenu challenger après sa sévère défaite de l’an dernier ne comptera que sur trois barquettes R15 Plus à peine modifiées. Les évolutions concernent le repositionnement des radiateurs, un cockpit plus ergonomique et le montage de phares additionnels empruntés à la R8 de série.
Peugeot Sport
Peugeot Sport
Au Mans, les hautes vitesses atteintes notamment dans les Hunaudières exigent une finesse aérodynamique plus facile à obtenir avec une voiture fermée comme la 908. Par ailleurs, Peugeot qui avait bâti son succès aux 24 heures de l’an dernier sur une fiabilité sans faille et une maîtrise des arrêts aux stands a peaufiné les détails durant l’hiver. Ainsi la transmission, seul talon d’Achille de la voiture parce que devant passer les 700 chevaux du V12 HDI a montré sa solidité aux 12 Heures de Sebring comme en essais privés. L’antipatinage défaillant des 24 heures 2008 n’est plus qu’un lointain souvenir et les nouveaux pneus développés par Michelin ont, aux dires des pilotes, rendu la voiture plus facile à piloter aux limites. Enfin le travail sur la consommation devrait permettre de rallonger les relais et donc de gagner un temps précieux.
Audi parait également moins bien armé côté équipages. Le trio Kristensen/Mc Nish/Capello de l’Audi R 15 Plus n° 7 sera encore une fois la dream-team la plus rapide en piste, mais les associations Rockenfeller/Dumas/Bernhard sur la N°8 et Lotterer/Treluyer/Fässler sur la N°9 paraissent moins homogènes. Chez les Français en revanche, c’est l’osmose. Bourdais et Lamy ont su avec Minassian à Sebring et Pagenaud à Spa rester soudés. Sarrazin et Montagny sont également sur la même longueur d’ondes et Wurz, Géné et le petit dernier Davidson devraient faire de même. Tous ces connaisseurs du Mans se partageront les Peugeot 908 frappées des n° 1, 2 et 3. Quant à la n° 4 d’Oreca, elle sera confiée à Panis, Lapierre et Duval.
Aston Martin
Aston Martin
Malgré une réévaluation de l’équivalence essence/diesel, le podium n’échappera pas aux prototypes à gazole en LMP1. Au cas où des incidents/accidents freineraient les ardeurs des dieselistes, les mieux placés en essence pour en profiter sont les pilotes des trois Aston Martin toujours animées du fabuleux V12 6 litres aux sonorités envoûtantes. En particulier l’équipage chevronné Primat/Fernandez/Mücke. On suivra aussi avec intérêt la course de la rapide Ginetta-Zytek conduite par Nigel Mansell et ses fils et des trois Lola B10, les deux Rebellion Racing et la Drayson Racing aux mains du quadra Emmanuele Pirro plus jeune que jamais.
En LMP2, 12 voitures seulement sont en lice. La favorite vient des Etats Unis avec l’engagement par Highcroft Racing d’une HPD -ARX. C’est la première fois qu’Acura (la griffe élitiste de Honda) se frotte au Mans. Un coup d’essai avec un seul proto mais confié aux cumulars des 24 Heures que sont Brabham, Franchitti et Werner. Deux Pescarolo-Judd aux couleurs du Oak Racing défendront l’image de constructeur d’Henri Pescarolo privé de 24 Heures suite au conflit avec son repreneur.
En GT1, l’évènement vient de l’engagement de trois Ford GT. Même si Ford USA n’y est pour rien, le retour de la firme rappellera de bons souvenirs aux amoureux des GT 40 de la grande époque. Sous leur magnifique livrée se cache un V8 atmo de 560 chevaux. Matech Compétition en aligne deux dont une pour un équipage suisse exclusivement féminin. Deux Corvette, une Lamborghini, une Aston Martin et une Saleen leur donneront la réplique.
En GT2, on assistera à l’empoignade habituelle entre Ferrari, Porsche, Corvette, Aston Martin en zoomant sur la Jaguar RSR américaine et surtout sur les deux performantes BMW M3 engagées par l’usine.