24 Heures du Mans 2008
Une domination presque insolente de Peugeot pendant plus de 12 Heures puis une pluie qui, avant l’aube, vient au secours d’Audi : ainsi peuvent se résumer ces 76ème 24 Heures du Mans.
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PEUGEOT 908 aux 24 Heures du Mans 2008
Jean-François Destin le 13/06/2008
Trois Peugeot 908 contre trois Audi R10 avec en dénominateur commun un diesel V12 5.5l de 750 chevaux : le duel franco-allemand qui devrait attirer plus de 250.000 spectateurs à ces 76èmes 24 Heures du Mans ce week-end parait équilibré. Mais à y regarder de plus près, Peugeot a bien des atouts pour prendre sa revanche cette année sur son rival allemand. Et les arguments pour étayer cette perspective ne manquent pas, à commencer par l’âge de chaque voiture.
La R10 vieille de près de 5 années n’est qu’une évolution de la R8 qui jusqu’à 2005 abritait un V8 essence. En revanche la 908 imaginée et construite en quelques mois durant l’hiver 2006/2007 apparaît beaucoup plus moderne. Et pas seulement parce qu’elle arbore une carrosserie fermée (l’Audi est une barquette) déjà conforme à la réglementation exigée dès l’édition 2010.
Longuement étudiée en soufflerie, la 908 bénéficie en effet d’une finesse aérodynamique de structures supérieures mais aussi d’un soubassement qui lui permet de conserver une très grande stabilité en courbe sans avoir recours à beaucoup d’appui au niveau de l’aileron. Un comportement neutre très apprécié de l’ensemble des pilotes.
Loïc Bailliard
Loïc Bailliard
Alors qu’au niveau moteur, le V12 Audi semble pousser plus en sortie de virage que le français, la 908 recolle très facilement dans les lignes droites entre les chicanes des Hunaudières et dans les portions rapides comme à Indianapolis, « ce qui rend la voiture plus facile à piloter à la limite », précise Stephane Sarrazin, l’auteur de la pôle position en 3’18’’513.
Un temps qui relègue Audi à plus de 5 secondes et n’étonne pas Jean Claude Lefebvre, directeur de la communication de Peugeot Sport :
« En LMS - raconte t-il -, nous étions trois secondes plus vite à Barcelone, 2 secondes à Monza et à Spa et ici au Mans où on dépasse les 240 km/h au tour, les 5 secondes d’écart sont logiques ».
Loïc Bailliard
Loïc Bailliard
Chez Audi, on fourbit ses armes et notamment celle d’une consommation annoncée plus faible et qui nécessiterait moins d’arrêt aux stands.
« Nous nous sommes évidemment penchés sur la question - poursuit Jean Claude Lefebvre - et les 2 V12 vont avaler la même quantité de carburant à peu de litres près. Un gazole commun aux deux écuries (NDLR : fourni par Shell) et contenant environ 15% de diester. De toute façon, la conso dépend du rythme de la course et il est évident que nous n’allons pas tourner pendant 24 heures à moins de 3’20’’. La stratégie de course sera définie samedi matin en tenant compte de la météo sachant qu’une bruine est attendue dimanche jusqu’à l’arrivée ».
Après le crash sévère de Wurz aux 1000 kms de Spa et l’accident de la 908 N° 9 de Zonta (percutée par un autre concurrent) pendant les essais, le seul souci de Peugeot Sport concerne les deux remises en état effectuées dans l’urgence.
« La 908 de Spa a été entièrement reconstruite autour d’une coque neuve. Quant à la N° 9, nous avons remplacé le train avant, les suspensions, la boite de vitesse, et le warm-up de samedi matin nous permettra de revalider tous les paramètres de fonctionnement. Pour le reste, on croise les doigts ».
Loïc Bailliard