24 Heures du Mans 2008
Une domination presque insolente de Peugeot pendant plus de 12 Heures puis une pluie qui, avant l’aube, vient au secours d’Audi : ainsi peuvent se résumer ces 76ème 24 Heures du Mans.
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AUDI R10 aux 24 Heures du Mans 2008
David Lamboley le 16/06/2008
Loïc Bailliard
Loïc Bailliard
Sans aucun doute, cette édition 2008 offre un duel de titans exceptionnel sous le signe du diesel. Audi, qui vise une troisième victoire consécutive de sa R10 TDI sur le mytique tracé du Mans, trouve en effet cette année sur son chemin la Peugeot 908 HDI, carburant elle aussi au gazole. Face à la jeune française, la R10 TDI, quasiment inchangée, joue donc la carte de la fiabilité et l’équipe celle de l’expérience…
L’Audi R10 TDI, c’est l’arme fatale et l’épouvantail de la catégorie Le Mans Series, première voiture diesel à gagner les 24 Heures du Mans en 2006. L’année suivante, elle arrache encore la victoire, sans bruit et sans panache de fumée : le diesel a véritablement acquis ses lettres de noblesse. Pour cette édition 2008, on prend la même et on recommence pour viser une troisième victoire consécutive. La R10 TDI, finalement, aborde sereinement l’épreuve et n’évolue que dans le détail.
Xavier Allereau
Rappelons que le sport prototype R10 TDI, barquette ouverte de catégorie LMP1, est propulsé par un V12 ouvert à 90° entièrement en aluminium de 5,5 litres de cylindrée, soit le maximum admis par le règlement.
Les culasses sont à quatre soupapes par cylindre, et la suralimentation est confiée à deux turbocompresseurs Garrett soufflant à 2,94 bar de pression absolue. On note également, comme les deux années précédentes, la présence de deux brides à l’admission de 39,9 mm imposées par le règlement.
La puissance maximale de ce V12 TDI, malgré ses deux filtres à particules, est toujours annoncée à plus de 650 ch pour un couple phénoménal de plus de 1100 Nm, ce qui explique la présence d’une boîte de vitesses séquentielle à seulement cinq rapports. Le couple très important, disponible très tôt, permet également de changer de rapport à seulement 5000 tr/mn.
Développée en collaboration avec X-Trac, la boîte est commandée depuis le volant via un système électro-pneumatique. L’embrayage, lui, fait appel à la céramique. Avec de telles caractéristiques, le contrôle de traction ASR, qui régule la débauche de couple transmis au train arrière, devient indispensable, de même que l’autobloquant à viscocoupleur.
Les caractéristiques majeures du V12 TDI restent donc inchangées, hormis une optimisation de la technologie d’injection (permettant notamment une diminution de la consommation, donc des ravitaillements plus espacés) et une réduction du poids de certaines pièces. Atout principal de cette horloge de précision, la fiabilité.
Xavier Allereau
Loïc Bailliard
Pour le reste, même chose : difficile de différencier l'Audi R10 TDI cuvée 2008 des versions précédentes. Rappelons que le châssis est réalisé en construction composite carbone et nid d’abeilles. Audi annonce cependant des évolutions aérodynamiques, avec notamment un travail de réduction de la trainée, spécifique à la course Mancelle. Les côtes, elles, restent identiques, avec une longueur de 4,65 m, une largeur de 2 m et une hauteur de 1,03 m. Poids annoncé : 900 kg en configuration Le Mans.
Audi joue également la carte de la fiabilité avec ses pilotes, qui se partageront les trois R10 TDI alignées au départ cette année : Frank Biela/Emanuele Pirro/Marco Werner, Dindo Capello/Tom Kristensen/Allan McNish et Lucas Luhr/Alexandre Prémat/Mike Rockenfeller, soit les mêmes équipages qu'en 2007.
Finalement, c’est le carburant qui change le plus, avec un gazole synthétique spécialement développé par Shell, le V-Power nouvelle génération fabriqué en partie à partir de biomasse non-alimentaire tels les déchets de bois. De là à dire qu’Audi fera feu de tout bois, il n’y a qu’un pas…
Loïc Bailliard