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MERCEDES F700 Diesotto
Jean-François Destin le 17/09/2007
Le concept-car F 700 Diesotto ouvre de nouvelles perspectives au moteur à combustion interne en combinant le meilleur de l'essence et du diesel. Une solution prometteuse en attendant l'avènement de l'ère hydrogène.
C’est à un voyage dans le temps que Mercedes convie les visiteurs au Salon de Francfort. Sur une magnifique route synthétisée, 19 véhicules symbolisent les recherches qui, d’ici à 2020, permettront de réduire presque totalement les émissions polluantes et, in fine, de se passer du pétrole. Parmi eux figure le concept F 700 abritant un moteur révolutionnaire. Les ingénieurs l’ont baptisé Diesotto (« dies » pour diesel et « Otto » pour Nikolaus August Otto, le premier à avoir fabriqué un moteur essence à combustion interne, en 1867) parce qu’il réunit le meilleur des technologies essence et diesel. Une réconciliation permettant au F 700 de 1 700 kg et 5,17m de long de ne consommer que 5,3 litres de carburant à partir de son petit 4 cylindres 1 800 cm3 de 238 chevaux. Avec à la clé 200 km/h possibles et seulement 127 grammes de CO² au kilomètre, les émissions d’une petite citadine moderne !
Chaque année, DaimlerChrysler dépose 2 600 brevets concernant tous les secteurs de la technologie. Plusieurs centaines d'entre eux verrouillent cette trouvaille, qui ne rend pas pour autant obsolètes les recherches entreprises sur les systèmes Bluetec, hybride, et sur la pile à combustible également présente à Francfort. Sans révéler le cœur du système déjà très convoité (VW présente un moteur CGI très proche au salon), le Dr Thomas Weber du développement de Mercedes Car Group a seulement précisé que le 1 800 cm3 Diesotto du F 700 comprenait un inédit dispositif d’autoallumage contrôlé (CAI), une injection directe de carburant et un turbocompresseur. Y est adjoint un petit moteur électrique de 20 chevaux. On n’en saura pas plus mais en clair, ce bloc essence fonctionne comme un diesel, la seule compression, énorme, suffisant à enflammer le mélange.
Bien sur, les études continuent, mais on imagine le rendement d’un Diesotto de plus forte cylindrée, sachant que le rendement du 1 800 cm3 du F 700 fait jeu égal avec celui d’un V6 de 3,5l ou d’un turbo diesel de 3 litres. Des perspectives de développement spectaculaires, y compris en compétition. Et une sacrée planche de salut pour passer avec succès les futures normes antipollution au delà de 2015.
Félin, très musclé, voire sportif dans sa présentation, le concept F 700 conçu sur une base de Classe S Limousine dévoile quantités de traits stylistiques très inspirés susceptibles d’être repris sur les berlines de haut de gamme de demain. Les portes battantes à gauche et à ouvertures antagonistes à droite subliment une architecture décalée favorisant la luminosité d’un habitacle digne d’une suite de luxe avec des sièges « Reverse » facilitant la conversation. Enfin, il fallait oser sculpter de pareils passages de roues et les relier par des bas de caisse aussi marqués. Des idées en apparence outrancières sur une berline statutaire mais sans doute appréciées demain.
Outre le Diesotto, le F 700 innove avec ses deux scanners lasers logés dans les phares. Ainsi, mieux et plus vite que des yeux, les optiques peuvent lire les irrégularités du revêtement et en une fraction de seconde alerter le système hydraulique de la suspension active Pre-Scan pour qu’il adapte la suspension. Après les premiers essais, les spécialistes des liaisons au sol chez Mercedes parlent de tapis volant. Un confort attendu inégalé, en attendant les déplacements sur coussin d’air que la science fiction nous annonce en vain depuis plus d’un demi-siècle.