MASERATI 250 F
Gilles Bonnafous le 23/08/2000
Paraphrasant un aphorisme célèbre, on pourrait dire "Montrez-moi vos voitures, je vous dirai qui vous êtes". S'agissant de Jean-François Bentz, nous dirons qu'il est un homme de goût. Car posséder dans sa collection une Maserati 250 F témoigne assurément de cette qualité. Outre son palmarès éloquent, la Formule 1 de Modène est l'une des plus belles monoplaces de l'après-guerre, voire de toute l'histoire de l'automobile.
G. Bonnafous
G. Bonnafous
Mais revenons sur la voiture dont Jean-François Bentz est l'heureux propriétaire. A l'origine, il s'agit du châssis 2505 de 1954. Toutefois, il n'est pas très aisé de dénouer les fils de son histoire. En effet, comme la plupart des monoplaces de cette époque, la voiture a été en quelque sorte " recyclée " après avoir achevé sa carrière en compétition. Elle a notamment servi de mulet et de voiture école, après quoi elle a été démontée et ses éléments dispersés, le châssis servant pour une autre voiture. Ce n'est que bien plus tard, en 1979, que la mécanique et les trains roulants ont été remontés sur un châssis reconstruit et doté d¹une carrosserie de 1957. La 250 F ainsi reconstituée est entrée dans la collection de Jean-François Bentz il y a seulement un an. Et elle arrive de Bergame où le moteur et la boîte de vitesses ont été refaits.
Son palmarès ? Excusez du peu : pilotée par Luigi Musso, elle a couru le Grand Prix de Pescara. Surtout, en 1954, elle a gagné aux mains de Juan Manuel Fangio les Grands Prix d'Argentine (à Buenos Aires) et de Belgique (à Spa), c'est-à-dire les deux derniers Grands Prix auxquels le pilote argentin ait pris part sur la voiture avant de passer chez Mercedes. Trois ans plus tard, en 1957, il retrouvera la 250 F pour conquérir son cinquième et dernier titre de champion du monde !