Quel coupé sportif 6 cylindres choisir ?
La grisaille vous déprime ? Les frimas vous mettent le moral au fond des chaussettes ? Alors rien de tel qu'un beau coupé pour retrouver le sourire ! Et tant qu'à faire, autant s'offrir un modèle bien motorisé, à la fibre sportive affirmée.
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ALFA ROMEO Brera 3.2 V6 JTS
Vincent Desmonts le 05/12/2007
L'Alfa Brera est belle à se damner. Il n'y a pas d'autre expression pour définir le subtil mariage d'élégance, d'originalité et d'agressivité qu'ont réussi à faire les stylistes de Giugiaro. Reste que la Brera a un peu trop sacrifié son habitabilité sur l'autel du design : les places arrière sont indigentes, tandis que le coffre est aussi exigu que peu pratique.
L'atmosphère est heureusement plus accueillante aux places avant. Les sièges sont confortables, l'ergonomie plutôt bonne et la finition témoigne des progrès continus réalisés par Alfa Romeo ces dernières années. La planche de bord manque cependant d'exclusivité, puisqu'il s'agit de celle des berlines et breaks 159, avec lesquels la Brera partage sa plate-forme et une foule d'éléments techniques.
Alfa Romeo
Alfa Romeo
Clé enfoncée dans son logement, le V6 s'ébroue à la pression sur le bouton Start. S'il délivre une sonorité flatteuse, ce moteur représente une véritable trahison aux yeux exigeants des Alfistes : en effet, ce six cylindres porte un passeport... australien ! Il s'agit d'un bloc d'origine Holden, filiale de General Motors au pays des kangourous. Les ingénieurs Alfa ont bien fait leur possible pour retravailler cette base afin de lui conférer un tempérament plus affirmé, mais rien n'y fait : ce moteur se distingue davantage par sa souplesse et sa douceur que par son tempérament de feu. Adieu le caractère turbulent du « vrai » V6 Alfa : ce bloc italo-australien se révèle assez linéaire.
Il n'est de plus pas aidé par une boîte de vitesses à l'étagement inadapté, avec une première trop courte et une seconde... trop longue. Enfin, le poids trop élevé de la Brera (1 630 kg, le record de notre sélection) achève de ternir le bilan des performances : avec 6,8 secondes au 0 à 100 km/h, l'Alfa est la plus placide de ce comparatif.
Alfa Romeo
Alfa Romeo
Afin d'éviter tout problème de motricité au moment de faire passer les 260 ch au sol, les ingénieurs Alfa ont décidé de livrer cette Brera V6 avec la transmission intégrale Q4. Louable intention, mais qui n'est pas pour rien dans l'embonpoint pris par ce coupé. En conditions normales, 57 % du couple est renvoyé aux roues arrière, afin de donner un petit avantage à l'agilité. Malgré tout, la Brera reste lourde du nez et se montre paresseuse à l'inscription en courbe. Dès lors, la tentation est forte de brutaliser un peu cette belle indolente en saturant le train avant à grands coups d'accélérateur afin de forcer la transmission intégrale à donner un maximum de couple aux roues arrière. Un « mode d'emploi » contre nature qui finit par lasser l'utilisateur...
Bref, l'Alfa Brera manque de légèreté et de caractère mécanique pour revendiquer le statut de sportive. Hélas, il lui manque également quelques atouts sur le plan pratique (habitabilité notamment) pour séduire une clientèle davantage éprise de confort. Un petit régime minceur, un moteur moins policé, et le bilan serait déjà nettement plus favorable. Allez, Monsieur Alfa, un petit effort...
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