AUSTIN HEALEY
Histoire de la marque
Née dans l'Angleterre de l'après-guerre, qui panse ses plaies et gère la pénurie de matières premières, l'Austin Healey a pour mission de partir à la chasse aux devises, c'est-à-dire aux dollars. Son marché est donc tout trouvé, ce sera l'Amérique.
L'Austin Healey se situe dans une position intermédiaire, entre les luxueuses et coûteuses Jaguar XK et les roadsters anglais de classe moyenne type Triumph TR 3, MGA ou Sunbeam Alpine. Elle est la création d'un petit bonhomme de cinquante ans au caractère déterminé, Donald Healey. Auteur du concept, Donald Healey a imaginé un cocktail des plus réussis : les moteurs sont empruntés à Austin, puis à Morris (le six cylindres de 2,6 litres), les carrosseries sont réalisées chez Jensen, le tout est assemblé à Abingdon chez MG et commercialisé par le réseau de la BMC.
De la 100/4 à la 3000 Mk III, il n'est pas évident de s'y retrouver dans la lignée des « Big Healeys », une génération qui témoigne de quinze ans d'évolution. Mais tout au long de la vie de cette famille, Donald Healey saura garder le cap et conserver à ses voitures le charme et le caractère du modèle originel. Loin de s'abâtardir comme on l'observe souvent pour des voitures à la longue carrière, l'Austin Healey sera, au contraire, sans cesse améliorée au fil des années. Certes, elle va s'embourgeoiser et gagner en confort avec le temps, mais le confort ne saurait être considéré comme un péché !
En fait l'Austin Healey évoluera avec son époque et sa clientèle, qui, au début des années soixante, ne peut se contenter d'une voiture certes puissante, mais rustique dans son aménagement intérieur et d'un confort rudimentaire. Car l'Austin Healey doit à premières versions une réputation de brute pour vrais durs. Avec la 3000, viendra la maturité. Outre qu'ils apporteront un surcroît de puissance et de souplesse, et donc un meilleur agrément de conduite, les modèles 3000 bénéficieront d'un confort en progrès, voire d'un équipement de luxe.
Heureusement, l'esthétique de l'Austin Healey, œuvre du designer Gerry Coker, sera préservée jusqu'au bout. Une ligne magnifique et intemporelle, qui en fait l'une des plus belles voitures britanniques de la seconde moitié du siècle.
Ingénieur et pilote de renom, Donald Healey crée sa propre entreprise après la guerre, qui fonctionne comme une agence d'engineering. Il fait ses premières armes de constructeur en 1948 avec un coupé (Elliot) et un roadster (Westland) équipés d'un moteur Riley de 2,4 litres. Suivra en 1951 la Nash-Healey, un roadster motorisé par le six cylindres de la marque américaine équipant l'Ambassador.
Mais il ne s'agit là que d'amuse-gueules. Donald Healey rêve de construire un roadster performant et d'un prix abordable, qui lui assurerait une large diffusion. Rapidement, il signera un accord avec Leonard Lord, le patron de la British Motor Corporation et la voiture deviendra Austin Healey.
La grande aventure débute en 1952 au salon de Londres, dont l'Healey Hundred constitue l'une des vedettes. On connaît la suite. Le succès sera considérable, outre-Atlantique, mais aussi en Europe. En France, la voiture deviendra la coqueluche des artistes et des branchés des «fifties» et des «sixties».
La production des voitures Austin-Healey a pris fin en 1972. Les changements dans la réglementation, les coûts de production et les évolutions du marché ont contribué à la décision de BMC (devenu British Leyland) de ne pas poursuivre la gamme Austin-Healey. Le dernier modèle produit a été l'Austin-Healey 3000 Mk III.
Malgré la fin de sa production, la marque demeure une icône dans l'univers des voitures de sport classiques. Les modèles Austin-Healey continuent d'être célébrés et recherchés par les collectionneurs et les amateurs de voitures classiques pour leur design, leur performance et leur histoire en compétition. Des clubs de fans à travers le monde entretiennent l'héritage de la marque, et les Austin-Healey restent des vedettes lors d'événements de voitures classiques et de compétitions historiques.