Vincent Desmonts le 25/09/2015
À l'origine de l'affaire, des mesures de polluants effectuées en 2014 sur route – en conditions réelles, donc – par l'ONG International Council on Clean Transportation (ICCT) pour le compte de l'université de Virginie-Occidentale. Vu les chiffres obtenus, très supérieurs aux normes en vigueur aux États-Unis, et l'absence de réponse satisfaisante de Volkswagen, l'agence de protection de l'environnement américaine (EPA) s'est saisie de l'affaire. Après moult tergiversations, le constructeur automobile a finalement avoué la tricherie : oui, 11 millions de véhicules produits entre 2009 et 2015 et équipés du moteur 2.0 TDI (EA189) sont fautifs.
L'astuce ? Une manipulation du logiciel pilotant le calculateur moteur (ECU) : lorsque celui-ci reconnaît une situation de test sur banc à rouleaux (le capot est ouvert, seules les roues avant tournent, le volant reste droit...), il pousse les systèmes de dépollution au maximum, quitte à sacrifier les performances et l'agrément mécanique. Du coup, la voiture passe les tests haut la main... mais pollue nettement plus dès la sortie du laboratoire.
Volkswagen a annoncé prendre à sa charge la rectification des 11 millions de moteurs incriminés, ce qui devrait lui coûter la bagatelle de 6,5 milliards d'euros... sans parler de l'amende que lui infligeront les autorités américaines, qui pourrait avoisiner les 18 milliards de dollars. L'action du groupe a aussitôt dévissé de -17,14 % le lundi qui a suivi la révélation du scandale. De leur côté, l'Union Européenne et certains états membres (dont l'Allemagne et la France) ont décidé de lancer des enquêtes approfondies. Enfin, des élus politiques – notamment Emma Cosse, leader d'EELV – ont aussitôt claironné que « le diesel propre n'existe pas », et qu'il fallait le bannir « d'ici à 2025 ». L'affaire ne fait que commencer...