Samuel Morand le 18/03/2021
Carroll Shelby et son équipe ont construit leur business sur la recherche de la performance et on peut dire qu'ils sont parvenus à leurs fins. Pour y arriver il leur a fallut déployer parfois des trésors d'ingéniosité, et ce fut le cas avec le système d'injection électronique innovant embarqué dans ce prototype Shelby GT500 EFI.
A l'origine du projet il y a Fred Goodell, le responsable de l'ingénierie de Shelby, qui expérimenta à la fin des années 60 plusieurs systèmes d'injection d'essence (mécanique ou électronique), afin d'optimiser les performances des moteurs V8 embarqués sous le capot des Mustang Shelby. Et pour l'œil avisé de Goodell, le système développé par l'ingénieur E. David Long de Consolidated Electric (Conelec), était le plus efficace de tous.
En 1968, Goodell équipa donc quatre prototypes avec ce système d'injection électronique innovant, anticipant ainsi ce qui allait devenir un équipement standard dix ans plus tard. Le châssis proposé à la vente par Barrett-Jackson est l'un de ces quatre châssis prototypes.
Ce châssis (Serial #101) est ce qu'on appelle un « Factory Engineering Car », type de véhicule qui était destiné au département ingénierie de Shelby basé à Ionia, dans le Michigan. Ces véhicules y étaient utilisés pour tester de nouveaux composants encore jamais installés sur les modèles de série. Ce châssis particulier servit ainsi à tester le bloc 428 Cobra Jet équipé du système d'injection Conelec, ce qui fait de lui l'un des modèles GT500 les plus rares assemblés par Shelby Engineering.
Ce véhicule qui accueille de nombreuses pièces réalisées à la main, comprenant notamment des éléments en fibre de verre de pré-production, est l'un des deux châssis encore en circulation dotés de ce système d'injection Conelec, l'autre étant le célèbre modèle « Green Hornet ».
Parfaitement restauré au terme d'un projet qui aura duré cinq ans, ce châssis Shelby GT500 EFI de 1968 qui sera proposé à la vente sans prix de réserve, devrait voir son prix de vente atteindre des sommets.
Crédit photo : Barrett-Jackson