Pascal Rops le 31/05/2021
Si les constructeurs automobiles opèrent leur mue en passant progressivement du moteur thermique à l'électrique, les pétroliers en font de même afin de se positionner le plus rapidement sur un marché qui est en pleine révolution. Ainsi, Shell, jusqu'alors spécialité dans la distribution de carburant, se positionne en développant une gamme de services pour les voitures électriques. En conséquence, le pétrolier vient d'annoncer qu'un hub de mobilité électrique sera présent dans la capitale. L'objectif est ici d'accompagner les opérateurs de flottes et ainsi aider les professionnels dans la transition énergétique à venir. Ce hub de mobilité sera installé sous l'Hôtel de Ville de Paris et il s'agira de la première station de recharge de Shell en Europe ! Le hub qui sera situé sur deux niveaux du parking Lobau, proposera huit chargeurs en tout. Ils offriront une puissance de 22 kW et 50 kW et pourront être utilisés par professionnels (Taxi, VTC, etc.) grâce à la carte Shell Recharge.
« L'ouverture de ce premier hub de recharge répond à notre engagement pour la mobilité électrique en France », explique Vincent Baril. Il souligne par ailleurs que : « C'est aussi une opportunité de faire revenir la marque Shell au cœur de Paris, pour aider les opérateurs de flottes de véhicules à réduire leur empreinte carbone et aider la Ville à respecter ses propres engagements de réduction d'émissions de CO2. »
En plus des huit bornes de recharge, ce hub proposera d'autres services, tels que l'entretien de véhicules et la disponibilité de rafraîchissements pour les conducteurs. Un deuxième hub verra le jour en région parisienne fin 2021. Il s'implantera au centre commercial Aéroville, près de l'aéroport Charles de Gaulle.
La première brique d'un grand projet
Déjà, en avril dernier, le pétrolier anglo-néerlandais avait dévoilé sa feuille de route. Un programme de 3 milliards de dollars visant notamment à étendre son réseau afin de disposer de 500 000 points de charge d'ici à 2025. Un développement rapide et de grandes ampleurs, mais qui ne sera pas limité aux 46 000 stations-service multicarburants du groupe. En effet, Shell prévoit aussi de développer des hubs et points de recharges dédiés. Le pétrolier capitalise ici sur son savoir-faire, puisqu'il participe déjà au développement du réseau de charge rapide Ionity.
Mais l'enveloppe de trois milliards de dollars ne servira pas uniquement à l'implantation de bornes de recharge, puisque le pétrolier souhaite conserver son activité première et ainsi développer des carburants plus vertueux. Et cela se comprend, puisqu'en 2019, Shell a distribué plus de 10 milliards de litres de biocarburants dans le monde ! Une belle manne qu'il ne faudrait pas laisser à la concurrence. Pour cela, Shell a investi dans Raizen, co-détenue par la société brésilienne Cosan spécialisée dans la production de bioéthanol, et qui vient de s'offrir son concurrent Biosev. La joint-venture va ainsi connaître une augmentation de 50 % de sa capacité de production. Elle passera à 3,75 milliards de litres par an, représentant 3 % des volumes mondiaux.