le 08/10/2007
Car De Dion et tous les autres pionniers, Peugeot, Panhard ou Levassor sentent déjà la révolution que sera l'automobile. Ils sont conscients de l'impact d'une telle course sur son avenir : « Le comité invite les concurrents à ne jamais perdre de vue que l'épreuve de 1200 kilomètres à laquelle ils prennent part pourra être décisive au point de vue de l'usage pratique, présent et à venir de la locomotion automobile » est-il écrit dans le règlement de l'épreuve.
Pétrole, vapeur et électricité, de 2 à plus de 6 places, le plateau de départ est pour le moins hétéroclite. Et certains concurrents n'atteindront même pas la ligne de départ ! Quand à la ligne d'arrivée... des 23 inscrits au départ, seuls 9 d'entre eux la rallieront, avec des temps allant du simple au double. C'est Emile Levassor qui sera le premier à Paris au volant de sa Panhard et Levassor après seulement... 48 heures et 48 minutes à une vitesse moyenne de 24,5 km/h ! Une seule des 5 voitures à vapeur atteindra l'arrivée, bonne dernière après 90 heures de course. Une dixième auto ralliera Paris, malgré sa disqualification : c'est la voiture des frères Michelin, la seule équipée de pneus, dont l'exploit marquera les esprits et démontrera les capacités du pneumatique.
En 90 pages richement illustrées de photographies, gravures et documents d'époque, « Paris-Bordeaux-Paris, L'incroyable course des pionniers de l'automobile » aux éditions Timkat rappelle pour 30 euros ces faits oubliés. Car si l'industrie automobile moderne a commencé avec la Ford T, ce sont ces gens, aussi héroïques que fous (plus de 50 km/h dans les descentes... !) qui ont forgé la grande aventure de l'automobile.