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Du nouveau pour le contrôle technique
Cédric Morançais le 04/06/2019
Une fois de plus, le contrôle technique sera durci le 1er juillet 2019. Et ce sont les possesseurs de Diesel qui vont en faire les frais. Mais ces évolutions vont-elles réellement améliorer l'état du parc automobile français ?
En constante évolution
Obligatoire, en France, depuis le 1er juillet 1992, le contrôle technique a deux objectifs : améliorer la sécurité des 40 millions de véhicules immatriculés dans l'Hexagone, mais aussi s'assurer que leur niveau de pollution reste aussi faible que possible. Il doit donc en permanence évoluer pour s'adapter aux nouvelles technologies mais, également, à des exigences de plus en plus importantes. Après avoir déjà muté profondément par quatre fois, cet examen, qui doit être effectué au quatrième anniversaire puis tous les deux ans ou en cas de revente, s'apprête à être à nouveau durci.
En 27 années d'existence, le contrôle technique aurait permis d'améliorer notablement l'état du parc automobile français. Plus d'un véhicule sur cinq nécessite, toutefois, de passer par une contre-visite, et donc de subir une ou plusieurs interventions, pour décrocher le précieux macaron à coller sur son pare-brise. Ce qui représente plus de 5 millions de véhicules (voitures particulière, utilitaires légers et véhicules industriels) pour la seule année 2018. Les points noirs les plus souvent constatés concernent les pneumatiques, les suspensions, l'éclairage et la pollution. Ce dernier item est un sujet particulièrement sensible, notamment concernant les véhicules Diesel. Après une flopée de nouvelles mesures sécuritaires en 2018, c'est donc aux rejets de nos autos que s'attaque plus sévèrement le contrôle technique version 2019.
Le Diesel en ligne de mire
L'encrassement est l'un des principaux maux que rencontrent les moteurs Diesel de conception récente. Un encrassement qui augmente considérablement les rejets polluants de ces mécaniques. Mise de côté lors de la dernière évolution du contrôle technique, entrée en vigueur en mai 2018, la mesure de cette pollution aurait dû entrer en vigueur au début de cette année. Les mouvements sociaux qui ont durement touché la France fin 2018 ont toutefois incité le Gouvernement à retarder la mise en place des nouvelles mesures au 1er juillet prochain. Pour parvenir à faire baisser la pollution du parc automobile, la version 2019 du contrôle technique renforce la vérification de l'opacité des fumées et les taux d'émission des oxydes d'azote (NOX), des gaz fortement polluants, et du dioxyde de carbone (CO2), qui agit négativement sur le réchauffement climatique. Cette sévérisassions n'aura toutefois pas d'impact sur le prix de ce contrôle, déjà largement revu à la hausse en mai 2018, lorsque le nombre de points contrôlés a fortement augmenté.
Ces modifications ne toucheront toutefois que les véhicules les plus récents, ceux répondant aux normes Euro 4, Euro 5 et Euro 6, c'est-à-dire ceux mis en circulation à partir du 1er janvier 2006 (1er janvier 2005 pour les modèles répondant à un nouveau type, c'est-à-dire ayant été renouvelé, restylé ou ayant reçu une nouvelle motorisation à partir de cette date). Pour savoir si votre voiture est concernée, il suffit de se reporter à la carte grise. La case V9 indique la classe Euro à laquelle elle appartient.
En durcissant ce contrôle, l'Etat français se met en conformité avec les règles européennes. Et ce ne sera pas superflu. En effet, les modèles Diesel qui font régulièrement de petits trajets et/ou qui roulent presque exclusivement en ville, atteignent un important taux d'encrassement après seulement quelques dizaines de milliers de kilomètres. Avec, pour conséquence, une augmentation des rejets, donc, mais également, dans de nombreux cas, des problèmes mécaniques liés à la vanne EGR, au filtre à particules, au turbo, aux injecteurs... Le Gouvernement ne cache d'ailleurs pas que cette nouvelle version du contrôle technique permettra de débusquer les automobilistes qui ont fait retirer le filtre à particules de leur auto afin d'éviter les pannes liées à ce coûteux élément.
Un mal pour un bien ?
Si le tarif du contrôle technique ne sera donc pas impacté par ces modifications, nombre d'automobilistes craignent toutefois que cette nouvelle mouture sera source de frais importants. En effet, plus question d'obtenir l'indispensable macaron si la vanne EGR ou le filtre à particules ne fonctionnent plus correctement. Dans les cas extrêmes, les turbo et injecteurs pourront également être concernés. Des éléments particulièrement couteux à remplacer. Comptez de 500 à 800 euros pour une vanne EGR, de 800 à 1 500 euros pour un filtre à particules, de 1 000 à 2 500 euros pour un turbo et de 400 à 800 euros pour un injecteur.
Ce contrôle technique version 2019 aura pourtant une importante vertu. Dans la plupart des cas, il permettra de déceler une anomalie liée au système de dépollution avant que celle-ci ne devienne critique et entraine le remplacement d'un ou plusieurs des équipements pré-cités. Il sera alors toujours possible de procéder à un nettoyage ou une révision de ceux-ci. Et la facture en sera notablement allégée. Par exemple, la régénération forcée d'un filtre à particules ne vaut, en moyenne, « que » 150 euros. Les possesseurs de Diesel qui craignent que leur moteur ne soit encrassé et qu'il soit ainsi recalé au contrôle technique pourront aussi, préalablement, faire effectuer un diagnostic, tel que ceux proposés par Autodistribution, Bosch car service, Norauto ou Speedy. Une opération généralement facturée entre 30 et 50 euros. En fonction des résultats, il sera alors possible, dans la majorité des cas, d'utiliser le produit curatif adapté, tels que ceux commercialisés par Carbon Cleaning ou Spheretech. Là encore, la facture sera beaucoup moins salée puisque presque toujours inférieure à 100 euros.
Naturellement, cette nouvelle mouture du contrôle technique profitera largement à toutes les entreprises qui proposent des services ou produits adaptés. Mais, au final, la note globale pour l'automobiliste sera bien moins élevée que s'il devait remplacer une pièce mécanique majeure. Sans oublier que ce décrassage profitera également à la consommation de carburant.