Cédric Morançais le 24/06/2019
Si, sur le papier, cette interdiction parait séduisante, elle n'est pas sans poser d'énormes problèmes. Tout d'abord, à l'heure actuelle, plus de 95 % des voitures vendues dans l'Hexagone font toujours appel à un moteur thermique, moins de 5 % de ces autos étant hybrides. Cela signifie qu'une bonne partie d'entre elles seront toujours aptes à l'usage dans 20 ans. Les envoyer d'office à la casse constituerait ainsi un gros problème écologique, mais aussi économique pour les nombreux foyers n'ayant pas les moyens d'investir dans une voiture neuve ou récente.
Interdire la vente de modèles 100 % thermiques semble relativement aisé, tous les constructeurs s'accordant à dire que l'électrification concernera l'intégralité de leurs gammes au plus tard en 2030. En parlant d'interdire les carburants fossiles en 2040, la France met toutefois probablement la charrue avant les bœufs, les seuls types de motorisation se passant aujourd'hui totalement de pétrole étant les électriques et les véhicules à hydrogène. Deux espèces dont les contraintes, tarifaires mais aussi en matière d'autonomie et de recharge, sont encore nombreuses. Et rien ne garantit que deux décennies suffiront à mettre ces véhicules à la portée de tous.