Vincent Desmonts le 27/04/2017
Une procédure surprenante, car PSA était jusqu'alors considéré comme un "bon élève" dans la dépollution des diesels. Le groupe français a en effet été le pionnier en matière de filtre à particules (la Peugeot 607 fut la première voiture de série équipée d'un FAP, dès 2000). Plus récemment, PSA a opté très tôt pour le duo EGR + catalyseur SCR afin de répondre aux normes sur les oxydes d'azote (NOx), une technologie plus coûteuse, mais qui reste à ce jour la plus efficace en la matière. Enfin, le constructeur n'a pas hésité à collaborer avec l'ONG Transport & Environment pour publier les consommations réelles de ses voitures.
Reste que lors des récents tests effectués par l'UTAC à la demande de la commission Royal, certains véhicules PSA affichaient des émissions de NOx supérieures à la norme Euro 5. Un résultat que le constructeur a justifié par un choix de calibration privilégiant la réduction des NOx en milieu urbain. Explication qui n'a pas convaincu la Direction de la répression des fraudes (DGCCRF), qui a transmis le dossier au Parquet.
De son côté, le groupe plaide la bonne foi : "PSA n'a jamais trompé personne ni les autorités, ni ses clients" expliquait récemment Gilles Le Borgne, patron de la R&D. "Nos voitures sont parfaitement conformes à la règlementation et parmi les meilleures. Les véhicules de PSA n'ont jamais été équipés de logiciel pour détecter des tests ou de logiciel pour rendre inopérant les systèmes de dépollution."
L'affaire est désormais entre les mains des juges.