Jean-François Destin le 13/09/2017
Au-delà de cet épisode tragique qui l'a obligé pendant longtemps à évoluer dans l'ombre et la discrétion, Didier Calmels est toujours resté un observateur avisé du sport automobile. Il fustige aujourd'hui les sommes pharaoniques investies en F1 mais aussi dans le WEC (World Endurance Championship) incluant les 24 Heures du Mans. « On parle d'un budget de 300 millions d'euros par saison en LMP1, cela ne pouvait pas durer longtemps ».
Pour des raisons économiques mais pas seulement, Audi s'est retiré l'an dernier, Porsche quittera la discipline en fin de saison et on imagine mal Toyota s'aligner seul en LMP1 en 2018. Restera pour faire le spectacle une bouillonnante catégorie LMP2 où s'aligne l'écurie française Signatech Alpine mais qui doit composer avec les surcoûts liés à l'arrivée obligatoire en 2017 d'un moteur Gibson plus puissant de 600 chevaux.
Pour l'ACO (Automobile Club de l'Ouest), l'organisateur des 24 Heures du Mans et promoteur du WEC, le millésime 2018 risque d'être compliqué pour attirer 250.000 spectateurs dans la Sarthe.
Au travers de ses réponses, Didier Calmels regrette aussi l'évolution des règlements tournés vers une hybridation innovante coûteuse et toujours aussi frustrante pour les pilotes : « c'est un mouvement qui déshumanise l'automobile. Assister à des courses d'objets où l'homme est mis entre parenthèse me parait dangereux ».
Quant à la Formule E électrique que rejoignent pourtant de plus en plus de constructeurs (BMW et Mercedes récemment), Calmels reste dubitatif : « Elle ne fait pas fonctionner les cinq sens dont nous sommes dotés précise t-il. L'absence de plaisir auditif m'est insupportable voire rédhibitoire ».
Fourmillant d'anecdotes, "Jour de course" transporte le lecteur dans les coulisses des circuits et se lit d'une traite. Edition Autodrome 20euros.