Samuel Morand le 12/04/2020
Sir Stirling Moss (il a été anobli par la Reine Elizabeth II en 2000), est né le 17 septembre 1929 à West Kensington (Londres) dans une famille dont les membres sont tous adeptes des sports automobiles. Son permis en poche, Stirling Moss fait ses débuts en course en 1948 avant de remporter sa première épreuve de monoplace (Formule 3) en lever de rideau du Grand Prix de Grande-Bretagne 1949. Sa prestation est remarquée et en 1950, il confirme tout son potentiel en remportant le GP de Monaco F3 avant de briller au volant d'une Jaguar de route, cette fois dans le cadre du Tourist Trophy de Dundrod (Ulster).
En 1951 Stirling Moss entame sa carrière en Formule 1 au volant d'une modeste HWM (marque avec laquelle il dispute également le championnat F2 cette même année) lors du Grand Prix de Suisse disputé à Bremgarten le 27 mai 1951.
Durant les saisons 1952 et 1953, Stirling Moss qui se veut patriote, évolue au volant de modèles britanniques ERA, Connaught et Cooper-Alta, mais les résultats ne sont pas au rendez-vous. En 1954 il décide alors de s'engager avec un châssis Maserati qui lui permet de se replacer parmi les meilleurs, et notamment de signer un meilleur tour en course. Sur le circuit de Monza, il s'illustre une fois encore en devançant en piste Juan-Manuel Fangio, avant de devoir abandonner sur fuite d'huile. Mais sa prestation italienne a enthousiasmé Mercedes qui le signe l'année suivante aux côtés du champion argentin.
Au volant d'une Mercedes W196 quasiment intouchable, Fangio et Moss dominent la saison mais ce dernier est bien souvent dans l'ombre de l'Argentin qui truste les victoires. Le Britannique parvient toutefois à s'imposer pour la première fois en Formule 1 à Aintree, dans le cadre du Grand-Prix de Grande-Bretagne, et il se classera finalement deuxième du Championnat du Monde des pilotes.
Moss ne le sait pas encore, mais son surnom de « champion sans couronne » prend racine à cette période. Le Britannique sera « sacré » vice-champion à trois autres reprises dans la discipline reine du sport automobile, au volant de châssis Maserati 250F officielles (en 1956 et 1957), puis d'une Cooper T43 (1958) engagée par la structure britannique RRC Walker Racing Team. Avec cette dernière, il disputera également les saisons 1959, 1960 et 1961 au volant de modèles Cooper T51 et Lotus.
Si lors de la saison 1960 il se remettra d'un grave accident survenu à Spa-Francorchamps (multiples fractures), celui survenu à Goodwood le 15 avril 1962 à l'occasion du Glover Trophy, mettra un terme prématuré à sa carrière après 66 Grands Prix disputés et 16 victoires décrochées (24 podiums). Au printemps 1963, après une convalescence d'un an, Moss évaluera une dernière fois ses aptitudes physiques sur le circuit de Goodwood, au volant d'une machine de course, mais le résultat sera sans appel : les sensations n'étant plus là, le Britannique raccroche officiellement sa combinaison.
En parallèle de ses engagements en Formule 1, Stirling Moss s'est illustré dans le Championnat du Monde des Voitures de Sport en remportant notamment les 12 Heures de Sebring 1954, un succès sur la Targa Florio et aux Mille Miglia avec Mercedes-Benz en 1955, ainsi que quatre victoires aux 1000 km du Nürburgring. Également aligné aux 24 Heures du Mans à dix reprises, Moss y accédera au podium (2ème place) par deux fois, en 1953 et en 1956, respectivement avec Jaguar et Aston Martin.
Depuis son accident de Goodwood, Stirling Moss participait régulièrement à des épreuves de véhicules historiques pour son simple plaisir, avant d'abandonner définitivement le volant en 2011. Il aura pu avant cette date, conduire à partir de 2009 un modèle portant son nom : la Mercedes SLR Stirling Moss, un speedster ultra-sportif proposé en édition limitée (75 exemplaires), qui s'échange aujourd'hui à prix d'or sur les ventes aux enchères.
Stirling Moss laisse derrière lui une fille, Allison, née d'un premier mariage avec Elaine Barberino, et un garçon répondant au prénom d'Elliot, né en 1980 de son union avec sa troisième et dernière épouse, Susie.