Loïc Bailliard le 02/04/2010
Si son style british inimitable n'a quasiment pas changé depuis 1957 et le premier dessin de Colin Chapman, Lotus puis Caterham n'ont pas cessé de la faire évoluer techniquement. Pour nous en convaincre, nous avons pris le volant de la dernière mouture proposée par la marque, la CSR 175.
Cette version repose sur le châssis large « SV » de la marque, mais se distingue de ses soeurs « Superlight » (R300) et « Roadsport » par des trains roulants totalement revus. A l'arrière, le pont De Dion laisse la place à des suspensions indépendantes, tandis qu'à l'avant le McPherson est remplacé par des suspensions « Inboard », technologie empruntée à la F1.
Sous le capot en aluminium, on trouve donc le bloc 2 litres Duratec dans sa version 175 chevaux. S'il ne manque pas de vigueur, d'autant qu'il n'a que 575 kilos à déplacer, on peut lui reprocher un manque de couple à bas régime. Les 139 Nm ne sont en effet disponibles qu'à 6 000 tr/min. Avec la boite à 5 rapports d'origine (une boite courte à 6 rapports est proposée pour 3500€), cela oblige à reprendre régulièrement le rapport inférieur pour être au mieux en sortie de courbe.
Mais une fois le mode d'emploi compris, les courbes sont justement avalées avec une facilité déconcertante. Bien campée sur des gommes Avon CR500 (195/45 R15 à l'avant et 255/40 R15 à l'arrière), la Caterham CSR175 se place de façon précise, se bloque sur la trajectoire et n'en bouge plus. Les réaccélérations sont impressionnantes (0 à 100 km/h en 4,9 s) et le châssis est capable d'encaisser des remises en charge beaucoup plus tôt que la Roadsport équipée du même moteur. Avec cette dernière, la sensation d'avoir besoin de toute la largeur de la piste se fait plus présente et on remet le pied droit au fond plus tard sous peine de faire décrocher l'arrière. C'est plus ludique, certes, mais pas très efficace. Question de goût.
Sur la route, Caterham assure que la CSR 175 monte d'un cran par rapport aux Roadsport 175 et R300. On constate en effet que les aspérités sont mieux gommées, permettant du coup une meilleure maitrise des changements de cap. En soi, la CSR est la GT de la gamme, toujours très efficace mais moins joueuse. En témoigne d'ailleurs le nouveau tableau de bord en option plus proche d'une « vraie voiture ». Les sportifs purs et durs lui préfèreront du coup la Superlight R300 avec ses gros freins et sa boite 6.
Pour les 45 995€ qu'elle coute, la CSR 175 se place face à une Lotus Elise SC ou une Audi TT 3.2 Quattro. Trois philosophies différentes, entre originalité, précision et technologie. Mais une fois qu'on y a gouté, le choix s'impose de lui-même, car la Seven est ce genre de voitures rares pour lesquelles on se relève la nuit.
Tiens, il n'y a plus de pain...