Vincent Desmonts le 19/10/2018
En fait, l'idée du péage urbain n'est pas nouvelle. Elle était déjà au programme du Grenelle de l'environnement en 2007. Londres, Milan ou encore Stockholm l'appliquent déjà depuis plusieurs années. Accéder au centre de la capitale britannique en voiture coûte ainsi la bagatelle de 13 € par jour, du lundi au vendredi et de 7 heures à 18h30. Résultat : en 15 ans, le trafic a diminué de 22 %. En revanche, l'impact sur la pollution est nettement plus mitigé.
Avec cette nouvelle LOM, le gouvernement veut mieux encadrer ce système de péage urbain, afin de convaincre les villes de tenter l'expérience. Mais, à deux ans des élections municipales, quel maire ou candidat à la mairie osera-t-il inclure dans son programme une mesure aussi impopulaire et perçue comme socialement inégalitaire ?
À Paris, Anne Hidalgo, initialement hostile à ce principe, a revu sa position, mais souhaite un système à l'échelle du Grand Paris, avec éventuellement un péage positif (les automobilistes sont payés s'ils renoncent à utiliser leur voiture). Même son de cloche à Lille, où la Métropole serait elle aussi favorable à un péage positif.
À Toulouse, Strasbourg, Nantes, Nice, Rennes ou Bordeaux, on préfère favoriser, en vrac, le covoiturage, les parkings relais, le développement du vélo ou des transports en commun, ou encore les zones à faibles émissions, où certaines catégories de véhicules Crit'Air sont interdites à la circulation.
En clair, le péage urbain en France, ce n'est pas pour tout de suite...