L'Audi TT-RS passe au S-Tronic

Loïc Bailliard le 25/05/2011

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Une sportive, c'est idéalement une propulsion et une boite mécanique. Mais de la Nissan GT-R à la Ferrari FF en passant par l'Audi R8, les constructeurs prouvent tous aujourd'hui qu'une véritable sportive peut se passer de levier de vitesse et être catapultée par 4 roues motrices. Suivant cette tendance logique, Audi a donc décidé de proposer depuis la fin de l'année dernière la boite à double embrayage S-Tronic7 sur le sommet de la gamme TT, le TT-RS. L'occasion était trop belle pour ne pas reprendre le coupé allemand pour un galop d'essai.

La prise en main s'effectue d'abord dans les bouchons parisiens, où il suffit d'effleurer la pédale d'accélérateur pour se mouvoir, tandis qu'un pied droit un peu plus lourd entre les feux rouges permet de profiter des premiers accents du 5 cylindres turbo. Un premier sourire se dessine sur notre visage même si la consommation en pâtit sévèrement : quelques coups de gaz et 1h de bouchons font grimper l'indicateur à 30 litres aux 100 km !

Enfin, une barrière de péage en entrant sur l'autoroute permet d'essayer le système « launch control » ayant fait son apparition avec la boite. Pied gauche sur le frein, pied droit dans la moquette : le régime se stabilise à 4.500 tr/min et on lâche la bride. Audi annonce un gain de 0,3 secondes pour l'exercice du 0 à 100 km/h, désormais effectué en 4,3 secondes. Cela se traduit par une poussée constante et impressionnante, le contrôle de traction dosant le patinage pour laisser le minimum de gomme sur le bitume. Les rapports sont poussés jusqu'à la zone rouge, les vitesses changent avec un « vroap » particulièrement réjouissant et le compteur s'envole… Déjà 130 ?

Rejoindre les petites routes est enfin l'occasion d'essayer la gestion en conduite dynamique du mode Sport de la boite ainsi que le passage manuel via la position séquentielle du sélecteur ou les (trop) petites palettes fixées sur le volant. Le premier démontre une véritable intelligence sur un trajet sinueux, gérant la descente des rapports sans commettre d'erreur. Mais rapidement on reprend le contrôle, ne serait-ce que pour le plaisir de faire varier soi-même les notes du bloc de 340 chevaux. Des prétentions de chef d'orchestre qui se payent à la pompe par une moyenne supérieure à 15 litres aux 100 km en mixte...

Immense avantage de cette boite face à une automatique traditionnelle, cette cavalerie, tout comme les 450 Nm de couple, ne sont pas gommés. Mais l'engagement à la conduite est un peu moins total, avec l'obligation de respecter certains régimes pour « rentrer » un rapport. Qu'elle n'autorise pas le rupteur est une chose, qu'elle interdise un rétrogradage en réaccélération en est une autre…

Pour 2.800 euros supplémentaires portant son tarif à 63.200 euros en coupé (66.800 en roadster), l'Audi TT-RS S-Tronic est un ensemble diablement séduisant pour une utilisation quotidienne. Les autres trouveront encore un charme indéniable à une bonne vieille boite mécanique.

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