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Alfa Giulietta Q.V., Trèfle à 4 pattes
Loïc Bailliard le 14/12/2010
Apparu pour la première fois en 1923, le fameux Quadrifoglio Verde a fait son retour chez Alfa Romeo sur la petite MiTo en 2009. C'est aujourd'hui au tour de la Giulietta de se doter de cette version sportive haut de gamme.
Forte d'un bon début de carrière (4.500 unités commandées en 5 mois), la remplaçante de la 147 retrouve donc le badge mythique pour cette fin d'année et espère ainsi faire renouer Alfa avec son glorieux passé sportif.
Une telle ambition se doit d'être affichée fièrement, et il faut avouer que la Giulietta QV propose un ensemble visuel attrayant : des jantes de 17 pouces « Veloce » aux étriers de freins rouges (mordant des disques plus gros pour l'occasion) en passant par le pack sport dans l'habitacle, la berline compacte se dote d'un style sportif tout en restant relativement discrète. Ce serait donc un sans faute si la présentation intérieure ne souffrait pas toujours de quelques détails de finition durs à avaler sur une voiture à plus de 30.000 euros. Mais passons sur ces petits accrocs pour nous concentrer sur le coeur de la bête.
N'en déplaise aux fans des V6 Arese et autres merveilles mécaniques dont les zones rouges sont en altitude, l'Alfa Giulietta QV se repose sur un "4 pattes" turbo pour faire son office. Baptisé 1750 TBi, celui-ci développe 235 chevaux à 5.500 tr/min et jusqu'à 340 Nm de couple à partir de 1.900 tr/min (avec le système D.N.A en mode dynamic). Une puissance suffisante pour franchir les 100 km/h en 6,8 secondes et faire grimper le compteur à 242 km/h.
Mais si la Giulietta Quadrifoglio Verde est indéniablement rapide, le pas vers la sportivité qu'elle est censée effectuer n'est pas véritablement au rendez-vous. Plus GT que GTi, elle accepte certes de se faire mener à forte cadence sur départementales, mais ne donne pas la satisfaction que peuvent offrir des concurrentes plus affutées.
Sonorité décevante et moteur typé Diesel (très coupleux mais vide à partir de 6.000 tr/min) ternissent en effet rapidement l'image de la belle Italienne. Les toutes petites routes achèvent le tout en démontrant que le confort a été privilégié à la suppression des mouvements de caisse.
Lorsque la route s'élargit un petit peu cependant, l'Alfa sait offrir de bons moments, avec des reprises permettant de doubler en un clin d'oeil et une bonne tenue de cap dans les grandes courbes.
Signalons enfin une consommation affichée à 7,6 l/100 km mais relevée en fin de d'essai à près du double.
Si à 32.500 euros, l'Alfa Romeo Giulietta Quadrifoglio Verde ne peut pas lutter contre une Mégane RS bien plus affutée et vendue sensiblement au même prix (à équipement similaire), ses lignes superbes et son caractère plus bourgeois pourront séduire… en attendant la GTA ?