5 milliards d'euros pour Renault
Vincent Desmonts le 03/06/2020
Empêtré dans une crise managériale et stratégique amplifiée par l'épidémie de coronavirus, le groupe Renault connaît de grosses difficultés. Le constructeur a d'ailleurs annoncé voici quelques jours un plan d'économies de 2 milliards d'euros sur 3 ans. Pas moins de 15 000 emplois seront supprimés dans le monde, dont 4 600 rien qu'en France.
Pour sortir la tête de l'eau, Renault a réussi à négocier une ligne de crédit pouvant aller jusqu'à 5 milliards d'euros auprès de cinq banques : BNP Paribas, Crédit Agricole, HSBC France, Natixis et Société Générale. Une négociation facilitée par le fait que l'État français s'est porté garant du groupe automobile (à hauteur de 90% du montant de l'emprunt).
En échange de cette garantie, le constructeur s'est engagé à maintenir l'emploi dans son usine de Maubeuge (59), initialement menacée d'une fusion avec celle voisine de Douai. En revanche, le sort de l'usine de Choisy-le-Roi (94) semble scellé, tandis que la production automobile dans celle de Flins (78) devrait être stoppée vers le milieu de la décennie. Enfin, l'incertitude plane quant à l'avenir de l'usine de Dieppe (76), fief d'Alpine.
Le président du constructeur Jean-Dominique Senard a en tous cas tenu à rassurer l'opinion à l'antenne de France Info "Nous nous ferons un point d'honneur à ce qu'aucun euro du contribuable ne soit utilisé pour Renault." En clair : ce prêt sera bien remboursé par Renault... ce qui est la moindre des choses.