le 19/06/2007
Et c'est vrai qu'en consultant le classement final, on constate que la 908 de Bourdais a fini à... 10 tours de la R10 et à seulement deux tours devant l'excellent proto à essence de Pescarolo aux mains de Bouillon, Gounon et Dumas.
Il ne fallut d'ailleurs que trois heures à l'Audi R10 de Capello, Kristensen et Mac Nish pour prendre un tour complet à la meilleure des 908, la N°8 de Bourdais, Sarrazin et Lamy. La course, hachée par les averses, les interventions nombreuses et souvent abusives du Safety-car et les ballets incessants de changements de pneus dans les stands confortèrent l'équipe Peugeot dans leur stratégie d'attente. D'autant qu'une des trois voitures d'usine d'Audi avait déjà abandonné. A 17h 49, Mike Rockenfeller l'un des trois « rookies » du team Joest se laissait surprendre sous la pluie au virage du tertre rouge et démolissait l'arrière de la R10.
Mais la magie des 24 Heures du Mans tient à l'incertitude du résultat jusqu'au baisser du drapeau du dimanche après-midi. Abattre plus de 5000 kilomètres à 210 km/h de moyenne laisse des traces sur les voitures et les organismes. La fatigue aidant après une nuit blanche et froide, personne n'est à l'abri d'une erreur. L'une d'elle fera disparaître une deuxième Audi d'usine. A 7h36, la N°2 qui, jusqu'ici, avait tourné comme une horloge perd sa roue arrière gauche à Indianapolis. Rinaldo Capello au volant ne peut l'empêcher d'aller se fracasser contre le garde-rail.
Chez Peugeot, on sent que la chance va peut-être se manifester d'autant que les 3500 km fatidiques jamais dépassés en essais sont atteints sans trop de problèmes. Certes, sur les deux 908, on a du changer souvent les roulements de roues et depuis l'aube, à chaque arrêt, on s'emploie à bien dégager les radiateurs encombrés de gomme et d'herbe. Mais tout va bien. Les deux voitures progressent, la N° 7 de Villeneuve, Minassian et Gene héritant d'une inespérée deuxième place devant l'autre 908.
Finir 2 et 3 sur le podium derrière une seule Audi, Peugeot aurait signé tout de suite. Hélas à 13h28, la N°7 casse son moteur. Alors que la pluie fait son retour, les dés sont jetés. La seule Audi rescapée possède trop d'avance. La Peugeot N° 8, dont le V12 donne aussi des signes de faiblesses, baisse volontairement de cadence pour rallier l'arrivée.
Une énorme satisfaction pour l'équipe française qui a promis de revenir l'an prochain plus affûtée que jamais pour un match retour.