Acheter une FIAT X 1/9
Julien Lombard le 02/06/2006
La Fiat X 1/9 bénéficie d'un style séduisant et d'un excellent comportement routier tout en restant accessible et facile à entretenir.
Historique
Au Salon de Genève 1965 est présenté le spider Fiat 850. Cette petite sportive à moteur arrière, dont la ligne très élégante est signée Bertone, rencontre un grand succès commercial.
En 1966 commence l'étude de la Fiat 128 ; cette voiture moderne, première traction avant de la marque, est lancée en 1969 en versions berline et break. A côté du coupé, un cabriolet - qui doit prendre la succession du spider 850 - est prévu.
Fiat envisage alors deux architectures pour le futur spider : la traction avant et le moteur en porte à faux arrière. De son côté, Bertone, chargé du dessin, tente d'imposer une troisième solution : le moteur central arrière. Très attaché à cette disposition qu'il a inaugurée sur la fabuleuse Lamborghini Miura, le carrossier souhaiterait l'adopter sur un modèle beaucoup plus accessible.
Cependant, la direction de Fiat se montre réticente, notamment pour des raisons financières, même si, dès 1964, l'ingénieur Dante Giacosa a dessiné une voiture équipée d'un moteur transversal placé en position centrale arrière (projet G 31).
Toujours est-il qu'à la fin de l'année 1969, Bertone présente sur le stand Autobianchi - la marque faisant office de « laboratoire » pour Fiat - le dream car Runabout, susceptible de rallier les dirigeants de Fiat – et le grand public – à la formule du moteur central. Le style cunéiforme, l'architecture et l'arceau du prototype préfigurent la future X 1/9.
Fiat finit par donner son aval aux choix défendus par Bertone ; il faut cependant attendre la fin du Salon de Turin 1972 pour que la X 1/9 soit dévoilée. Si son appellation énigmatique – qui reprend simplement le nom de code du projet – en fait un modèle à part dans la gamme Fiat, la X 1/9 emprunte de nombreux organes à la famille 128, notamment le moteur 1300 des versions Rallye et coupé, lancées en 1971. Modifiée en mars 1976, la X 1/9 1300 est remplacée fin 1978 par la X 1/9 Five Speed, équipée d'un moteur de 1500 cm3 et d'une boîte de vitesses à cinq rapports. En mars 1982, Bertone, qui assure désormais l'intégralité de la fabrication, présente une X 1/9 produite sous sa marque ; la mécanique est identique mais la présentation diffère. La production se poursuit jusqu'au début 1989, date à laquelle quelque 160 000 Fiat X 1/9 auront été produites.
Identification
Numéro de série : dans le coffre avant, gravé en haut à droite de la cloison « pare-feu ».
Plaque constructeur : dans le coffre avant, à droite, devant le puits de suspension.
Numéro de moteur : sur la partie haute du bloc moteur.
Notons qu'une des particularités de la Fiat X 1/9 est d'avoir été déclinée en un très grand nombre de séries spéciales, tant sous la marque Fiat que sous la marque Bertone.
La Bertone X 1/9, présentée au Salon de Genève 1982, se reconnaît extérieurement à :
- ses badges Bertone qui remplacent les badges Fiat sur le capot et le coffre arrière.
- sa livrée bicolore (séries « IN », « VS » et « LTD »), la limite entre les couleurs se situant au niveau de la partie en creux sur les flancs ; à partir de 1984, la limite se situe quasiment au niveau de la ceinture de caisse. Notons cependant que les modèles destinés au marché américain sont disponibles dès le départ avec une peinture unie tandis qu'en 1984 est introduite sur le marché européen une version simplifiée à la carrosserie monochrome. Pour 1988, la livrée bicolore disparaît ; la même année, des teintes « mica » apparaissent : on les retrouvera sur les séries « Special Edition » (SE) (1988) puis « Gran Finale » (1989).
- ses gros rétroviseurs extérieurs, fixés aux déflecteurs et réglables de l'intérieur (en réalité, ils sont apparus en 1980 sur la version Five Speed).
- ses jantes en alliage léger de série. Il en existe de nombreux modèles : à trois ou quatre trous, en forme d'étoile ou de croix (sur le marché américain). En 1987 apparaissent de nouvelles jantes Speedline, qui comportent une couronne perforée et un badge Bertone. Enfin, en 1989, la version « Gran Finale » reçoit des jantes à rayons inédites.
- ses bandes de protection latérales en caoutchouc (à partir de 1987)
- son capot moteur couleur carrosserie (à partir de 1987)
- ses pare-chocs entièrement noirs (à partir de 1987)
- ses poignées de porte noir mat (à partir de 1987)
- son aileron arrière, monté sur les derniers modèles, notamment « américains », et sur la version « Gran Finale ».
- son arceau agrémenté (séries « IN », « VS » et « LTD ») de chaque côté d'une bande adhésive « X 19 » - ou « X 1.9 » - placée en position horizontale puis verticale. S'y ajoute la mention « IN », « LTD » ou « VS », même si cette dernière est parfois omise… Enfin, l'extracteur d'air situé sur l'arceau porte une plaque « Fiat » puis « Bertone ».
Groupe motopropulseur
La Fiat X 1/9 est animée par un moteur à quatre cylindres en ligne, à culasse en alliage léger, apparu en version 1100 cm3 sur la Fiat 128 (1969). La distribution est à simple arbre à cames en tête, entraîné par courroie crantée.
La Fiat X 1/9 reçoit d'abord un moteur de 1290 cm3 fortement supercarré (86 x 55,5 mm), presque identique à celui du coupé 128. Il s'en distingue néanmoins sur différents points, notamment l'échappement, le distributeur relié à l'arbre à cames, le carter usiné en alliage léger et muni d'ailettes de refroidissement. Placé en position centrale transversale, le moteur est incliné de 11° vers l'arrière (contre 20° sur la Fiat 128). La boîte de vitesses est à quatre rapports, avec un « trou » important entre la 3e et la 4e. En 1976, le moteur est légèrement modifié (nouveau carburateur, etc.) : si la puissance baisse légèrement (73 chevaux au lieu de 75), a contrario, le couple s'accroît (10,3 mkg au lieu de 9,9).
En 1978, la Fiat X 1/9 reçoit un nouveau moteur – identique à celui de la Ritmo - d'une cylindrée de 1498 cm3 ; il est dérivé du 1300 par augmentation simultanée de l'alésage et, surtout, de la course (86,4 x 63,9 mm). Alimenté par un carburateur de type 34 DATR 7/250, il délivre 85 chevaux à 6000 tours/min (couple maximal : 12 mkg à 3200 tours/min). La vitesse de pointe atteint désormais 180 km/h (170 sur la 1300). Malgré l'augmentation de poids de la version 1500, le nouveau moteur accroît sensiblement l'agrément de conduite, d'autant plus qu'il est maintenant secondé par une boîte de vitesses à cinq rapports qui permet de mieux l'exploiter.
La Bertone X 1/9 va hériter de ce moteur, qui n'évoluera plus jusqu'en 1989, même si une version à injection a existé, notamment sur le marché américain.
Le moteur de la X 1/9 apparaît très solide : il est possible de dépasser les 150 000 km moyennant un entretien suivi. Toutefois, s'agissant d'une voiture à moteur central, il faut absolument s'assurer du bon état du circuit de refroidissement. Notons enfin que la boîte de vitesses n'est pas aussi robuste que le moteur ; le synchro de 2nde a parfois tendance à craquer.
Suspensions, trains roulants
La Fiat X 1/9, comme la Bertone, est équipée d'une suspension à quatre roues indépendantes. A l'avant, on trouve un système similaire à celui de la 128 avec des jambes élastiques type MacPherson, un levier transversal inférieur oblique et une barre de poussée longitudinale.
A l'arrière, en revanche, le dessin est spécifique au modèle : on retrouve une suspension de type Mac Pherson avec levier triangulaire transversal inférieur et bras transversal auxiliaire réglable. Le train arrière peut faire l'objet de nombreux réglages. Notons l'absence de barre anti-roulis avant/arrière, qui montre bien la rigidité très grande de l'auto.
Structure, carrosserie, châssis
La Fiat Bertone X 1/9 possède une carrosserie monocoque autoportante. Conçue pour répondre aux dernières normes de sécurité américaines – les Etats-Unis représenteront son principal marché – elle possède une structure particulièrement rigide avec en même temps des zones de déformation programmée.
Le dessin de la carrosserie est signé Bertone (période Marcello Gandini). Le style cunéiforme bien maîtrisé, les flancs creusés et l'arrière à pan coupé forment un ensemble particulièrement réussi, surtout sur les premières séries à petits pare-chocs. L'avant très plongeant, rendu possible par la position du moteur, favorise à la fois l'aérodynamisme et la tenue de route à vitesse élevée. Les phares rétractables, qui changent le « visage » de la voiture une fois relevés, représentent un des éléments stylistiques marquants de l'auto.
La X 1/9 est équipée de deux coffres : l'un est situé à l'avant, l'autre derrière le compartiment moteur. Une fois retiré, le toit amovible de type Targa vient se loger dans le coffre avant sans empiéter sur l'espace disponible.
On peut distinguer trois grandes séries de X 1/9. La 1300 se reconnaît à ses fins pare-chocs avant/arrière en deux parties et à son capot moteur plat ; elle sera modifiée en 1976 et recevra alors une décoration « à échelles », un spoiler plus gros, etc. La série Five Speed de 1978 possède des pare-chocs « américains » qui alourdissent la silhouette mais peuvent résister à un choc jusqu'à 8 km/h, un spoiler intégré au pare-chocs, un capot moteur plus volumineux et de nouvelles roues en acier, plus larges. Enfin, la Bertone X 1/9 se reconnaît à ses écussons, à ses teintes, décorations et jantes souvent inédites, à ses rétroviseurs réglables de l'intérieur (apparus en 1980 sur la version Five Speed). Mentionnons également l'existence de plusieurs versions de compétition – dont la Dallara Bertone Icsunonove de 1975 - au « look » et aux performances impressionnants...
Les premières X 1/9, de marque Fiat, sont particulièrement sensibles à la corrosion, qui touche notamment la baie de pare-brise, les bas de caisse, bas de portes, fonds de coffre, etc. En revanche, les versions Bertone, qui ont fait l'objet d'un traitement anti-corrosion, apparaissent beaucoup mieux protégées (surtout à partir de 1983). Il faut cependant veiller à ce que les trous d'évacuation de l'eau – deux à l'avant, deux à l'arrière – ne soient pas bouchés.
Freinage, direction, pneus
Le freinage de la X 1/9 est assuré par quatre disques. Il n'est pas assisté mais l'effort à fournir à la pédale n'apparaît pas pour autant rédhibitoire.
La Bertone X 1/9 est équipée de série de roues en alliage léger de 13 pouces de diamètre et de 5 pouces de large, chaussées de pneumatiques 165/70 SR 13 puis 185/60 SR 13 à partir de 1984.
La direction à crémaillère est très directe (trois tours de butée à butée).
Notons que les plaquettes de freins avant ont tendance à s'user rapidement.
Intérieur, finitions
Sur la Fiat X 1/9 1300, le tableau de bord se caractérise par l'intégration du combiné d'instruments ; la surface plane qui parcourt toute la largeur fait office de vide-poches. On trouve une console centrale du plus bel effet qui intègre notamment les commandes de chauffage-ventilation. L'instrumentation est complète : compte-tours, thermomètre d'eau, manomètre de pression d'huile… Le volant « sport » à trou-trous est à quatre branches ; les sièges, non réglables, sont en skaï.
Sur la Série Spéciale (1976) les sièges sont revêtus de tissu rayé de couleurs vives, bien dans le ton des années 70… La planche de bord reste identique mais le graphisme de l'instrumentation change. Les contre-portes sont différentes et le levier de vitesses reçoit un soufflet en cuir.
Le tableau de bord est modifié en profondeur sur la Fiat X 1/9 Five Speed (1978). Le combiné d'instruments est désormais rapporté, la présentation des cadrans change et certaines commandes (chauffage-ventilation) sont déplacées. Une montre à affichage digital est désormais disponible en option (en série dès l'année suivante). La boîte à gants apparaît beaucoup plus pratique, à la différence du levier de vitesses, à la forme curieuse. Le volant reçoit des branches noires mat et un nouveau moyeu. Enfin, les sièges possèdent désormais des dossiers inclinables tandis que le plancher est revêtu de moquette ; les contre-portes sont différentes.
Sur la Bertone X 1/9, le tableau de bord garde le même agencement, même s'il est désormais entièrement noir (ou marron) et si l'aiguille du compte-tours tourne maintenant en sens contraire pour rester visible à moyen et haut régime. Par ailleurs, une plaque avec la signature de Nuccio Bertone est apposée au-dessous de la boîte à gants. L'équipement progresse et inclut désormais des glaces électriques et une lunette arrière chauffante. D'une façon général, la présentation est plus luxueuse et les sièges et les contre-portes – équipées de lampes de courtoisie - sont désormais revêtus de cuir sur les versions « IN » puis « VS » (les seules disponibles sur le marché européen jusqu'en 1984) ; par ailleurs, le toit amovible est maintenant doublé. En 1987 sont montés un nouveau pommeau de levier de vitesses arrondi et un volant à trois branches revêtu de cuir. Notons enfin que la qualité de fabrication progresse sensiblement par rapport au modèle Fiat.
Prise en main
Soigneusement entretenue par son propriétaire, la Bertone X 1/9 VS (Version Spéciale) de 1984 que nous essayons aujourd'hui a fière allure avec sa livrée bicolore rouge/anthracite.
La hauteur est réduite (1,17 m) et l'installation à bord ne se fait pas sans contorsions. A l'intérieur, la place est comptée et, faute de pouvoir reculer leur siège, les grands gabarits auront du mal à trouver une position de conduite satisfaisante, les cuisses coincées entre le volant – malheureusement non réglable – et la console centrale.
L'intérieur semble avoir bien supporté le poids des années ; manifestement, la qualité de fabrication a progressé depuis le lancement de la X 1/9 1300. La sellerie en cuir noir et les contre-portes assorties apportent une touche de luxe à l'habitacle ; L'instrumentation s'avère complète même si le curieux compte-tours inversé est assez déconcertant au premier abord …
Munie d'un toit de type Targa, la X 1/9 est à la fois un coupé et un cabriolet ; l'installation et le retrait du toit s'effectuent très rapidement en dépit de son poids conséquent ; le système de stockage sous le capot avant apparaît fort bien conçu.
Contact. L'échappement fait entendre un son rageur très prometteur. La conduite de la Bertone X 1/9 se révèle tout de suite très plaisante ; la direction est directe et précise, la boîte de vitesses agréable : les débattements du levier sont courts et les rapports passent bien. De façon générale, en dépit de l'absence d'assistance (direction, freins), les commandes ne sont pas trop dures : la X 1/9 est une voiture civilisée. Agile et bien accrochée à la route, elle est particulièrement à son aise dans les enchaînements de virages ; les routes de montagne représentent assurément un de ses terrains de prédilection.
A défaut d'être très puissant, le moteur se caractérise par ses montées en régimes instantanées. Si l'on veut exploiter toutes les ressources de la mécanique, il ne faut pas hésiter à pousser les vitesses ; de toutes façons, on se prend vite au jeu…. Vraie sportive, la Bertone X 1/9 peut également s'apprécier au rythme plus paisible de la promenade, le toit retiré. Signalons enfin que le bruit du moteur est très présent dans l'habitacle, surtout lorsque le toit est installé ; autant dire que les longs parcours autoroutiers à bord de la X 1/9 ne sont pas de tout repos, sans compter que la voiture devient alors assez sensible au vent latéral.
Cote et budget d'entretien
En très bon état, une Bertone X 1/9 « IN » ou « VS » se négocie environ 5000 euros.
L'entretien courant suppose une vidange du moteur (avec changement du filtre à huile) tous les 10 000 km ou chaque année ; la vidange des liquides de refroidissement et de frein s'effectue tous les deux ans ou tous les 40 000 km. Il faut surveiller la courroie de distribution, qui doit normalement être changée tous les 5 ans ou tous les 40/50 000 km.
Les pièces mécaniques se trouvent en général facilement : arbre à cames, carburateur (facturé 522 euros), courroie de distribution, radiateur, soupapes, etc. Les prix sont en général très raisonnables : à titre d'exemple, un kit complet d'embrayage est facturé 82 euros, un disque de frein 17 euros pièce.
Les pièces spécifiques sont beaucoup plus difficiles à trouver, surtout en ce qui concerne la carrosserie. Les prix s'en ressentent : 142 euros le bloc de feu arrière, etc. Par ailleurs, les éléments de décoration spécifiques des différentes séries spéciales se font rares.
Dans tous les cas, il vaut donc mieux faire l'acquisition d'une voiture complète ; si l'on a suffisamment de place, il peut également être judicieux d'acquérir un modèle supplémentaire servant de réservoir de pièces détachées.
Carnet d'adresses
Les clubs
Club X 1/9 de France
2 bis, chemin des Constantins
06 650 Opio
Tél : 04 93 70 63 60
Fax : 04 94 36 97 78
Mail : [email protected]
Site : http://www.clubx19france.org
Club X 1/9 Europa Corsica Auto Passion
Manicola Vecchia
Villa n° 50, rue Le Galo
20 167 Ajaccio-Mezzavia
Tél : 04 95 22 25 10
Mail : [email protected]
Site : http://www.x19europa.free.fr
Les professionnels entretien-réparations-restauration-achat-vente
Atelier REVE
BP 18
89150 Saint-Valérien
Tél : 03 86 88 66 84
X1/9 AUTOS - Claude BEAULATON
89, rue des Bayons
63 700 Saint Eloi les Mines
04 73 85 92 83 - 06 86 89 12 14 - fax 04 73 85 92 83 (département 63).
www.x19autos.com
Notons qu'il est également possible de faire entretenir sa X 1/9 dans le réseau Fiat, sous réserve de trouver un garagiste motivé…
Pièces détachées
Classic Auto (pièces pour Lancia, Alfa Romeo, Fiat)
Tél. (France): 06 30 82 99 25 ou 08 20 65 20 00
Tél. (International): 00 49 17 88 36 94 48
Fax (International): 00 49 78 51 48 41 38
Site : http://www.behmann.com
DFA
57, rue de Colombes
92600 Asnières sur Seine
Tél : 01 47 91 53 04
fax : 01 47 91 53 03
Mail : [email protected]
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 02/06/2006, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.