Essai RENAULT Wind
Vincent Desmonts le 19/07/2010
Un cabriolet biplace aux accents sportifs chez Renault ? On n'avait pas vu ça depuis l'éphémère Spider des années 90 ! Le tout nouveau Renault Wind se veut cependant moins... radical.
Présentation
Un cabriolet biplace aux accents sportifs chez Renault ? On n'avait pas vu ça depuis l'éphémère Spider des années 90 ! Le tout nouveau Renault Wind se veut cependant moins... radical.
Bâti sur la plateforme de la Twingo, il affiche un original toit escamotable rotatif, système déjà aperçu sur la... Ferrari Superamerica, excusez du peu ! Le style est plaisant, quoiqu'un peu massif, mais la cinématique de toit impose un arrière rebondi qui nuit à la visibilité arrière.
Côté châssis, le Renault Wind a tout bon : il reprend les liaisons au sol de la Twingo Renault Sport, en les ajustant pour un peu plus de confort.
On retrouve donc avec plaisir un comportement routier agile, avec un train avant réactif et un essieu arrière mobile, quoique plus sage qu'à bord de la Twingo RS.
Et si le toucher de pédale de frein apparaît un rien spongieux, les disques avant largement dimensionnés (issus des Mégane) résistent vaillamment à l'échauffement.
La déception vient du moteur : déjà sans éclat à bord de la Twingo RS, le 1,6 litre de 133 ch a ici 124 kilos de plus à déplacer. L'étagement de boîte inchangé impose du coup de jouer du levier de vitesses afin de rester dans dans les tours.
Amusant dans une mini-GTI comme la Twingo, plus déplacé dans un cabriolet comme le Renault Wind. On se consolera avec la sonorité plaisante de l'échappement... mais aussi avec le prix contenu (19 500 €), d'autant que l'équipement comprend l'essentiel (climatisation automatique, radio CD, jolies jantes 17 pouces...).
Design extérieur et intérieur
Dans quelques décennies, les historiens écriront que si le concept de toit escamotable rotatif a été inventé par le carrossier italien Leonardo Fioravanti (sur le prototype Vola de 2001) et commercialisé en premier par Ferrari (sur la Superamerica, en 2005), c'est Renault qui l'aura apporté au grand public grâce à la Wind.
Avec quelques modifications, toutefois, dont la plus importante est l'adoption d'un couvercle destiné à protéger ce toit lorsqu'il est en position ouverte. L'ensemble pivote en 12 secondes seulement, après avoir déverrouillé manuellement le toit au niveau du rétroviseur intérieur.
Dommage qu'il soit obligatoire de tirer le frein à main pour effectuer la manœuvre. En conséquence, le toit ne peut être manipulé qu'à l'arrêt, bien entendu.
Autre grief : la volonté de garder un volume de coffre constant quelque soit la position du toit a conduit à rehausser l'arrière, pénalisant ainsi la visibilité. Le radar de recul est hélas indisponible, même en option.
Dans l'habitacle, on retrouve quelques éléments empruntés à la Twingo, mais des efforts ont été consentis afin de différencier la Renault Wind : l'instrumentation est spécifique, les sièges sport aussi. Hélas, la finition reste du même tonneau, à savoir très moyenne.
Mécanique et châssis
Repris sans modifications de la Twingo Renault Sport, le 1,6 litre « K4M RS » de cette Renault Wind est un moteur multisoupapes « à l'ancienne » : couple haut perché (160 Nm à 4 400 tr/min) et puissance maxi (133 ch ) obtenue quasiment au rupteur !
Un tempérament qui s'accorde plutôt mal avec les 124 kilos supplémentaires amenés par la carrosserie de coupé-cabriolet...
Il faut dire que les ingénieurs n'ont pas lésiné sur le travail de rigidification : barres dans le coffre (peu intrusives) et sous la caisse, cloison de coffre doublée, bavolets renforcés... la totale !
Il fallait bien ça pour faire travailler dans les meilleures conditions les liaisons au sol héritées – elles aussi – de la Twingo RS. On retrouve donc le train avant pseudo Mac Pherson et la traverse déformable à l'arrière, mais les réglages ont étés remaniés afin d'offrir un peu plus de confort. L'ESP livré en série est totalement déconnectable. La direction assistée est toujours électrique.
Sur la route
Déjà, dans la Twingo Renault Sport, le moteur 1.6 16v manquait de peps. À bord d'une Renault Wind, 124 kilos plus lourde, il demande carrément à être mené à la cravache ! Pour des reprises un tant soit peu vigoureuses, point de salut en deçà des 4 000 tr/min.
Renault n'a pas souhaité toucher à l'étagement des 5 rapports. C'est peut-être une erreur. À la place, les ingénieurs ont préféré soigner la « bande-son » : l'échappement travaillé laisse filtrer une sonorité rauque très typée.
À défaut d'accumuler avec aisance de la vitesse, au moins la Renault Wind donne-t-elle quelques sensations auditives à son conducteur ! Mais on ne peut s'empêcher de penser que la greffe d'un turbo donnerait des ailes à cette Wind...
Car côté châssis, le petit cabriolet Renault est bien né. Très bien, même. Il faut dire qu'il a de qui tenir : la Twingo RS qui lui a servi de base réalise des prouesses d'agilité et transforme chaque virage en partie de plaisir.
Un peu plus lourde, dotée de suspensions (légèrement) plus souples, la Renault Wind perd le caractère primesautier de sa cousine, mais conserve une réjouissante réactivité aux ordres du conducteur.
Si elle n'offre pas un « feedback » au top, la direction assistée électrique dicte avec autorité la trajectoire à un train avant rivé au bitume. L'essieu arrière aide à rester à la corde lorsque l'on soulage l'accélérateur. Le freinage puissant et endurant n'est quant à lui entâché que par un toucher de pédale un peu spongieux.
Mais dans l'ensemble, la Renault Wind est un régal à mener sur routes sinueuses, d'autant que son gabarit compact permet de garder le rythme même lorsque la chaussée se fait plus étroite.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation