Essai MERCEDES CLS 63 AMG
Jean Michel Cravy le 05/09/2006
La Mercedes CLS vient de jeter aux orties son V8 5,4 litres de 476 chevaux pour un 6,2 litres de 514 chevaux ! La Mercedes CLS 63 AMG à l'essai...
Présentation
Dévoilée en septembre 2004, la Mercedes CLS a étonné, et détonné dans le paysage. Mercedes, plutôt connu pour son conservatisme, avait osé concevoir une berline à quatre portes et quatre places affûtée comme... un coupé. Des lignes tendues, acérées, un pavillon bas, plongeant, faisant fi des basses questions d'habitabilité. Certes, la garde au toit, à l'arrière, est le cadet de ses soucis. Mais ce petit détail mis à part, cinq personnes peuvent trouver place tout à leur aise dans cet étonnant coupé. Et c'est tout l'intérêt d'un concept qui a connu un succès au-delà de toute espérance.
Avec ses allures franchement sportives, la CLS se montrait tout à fait à la hauteur de ses aspirations dans sa version 500, et plus encore dans sa version Mercedes CLS 55 AMG. Un V8 de 476 chevaux, ça imposait le respect. Mais, Mercedes, dans son souci de ne pas se laisser distancer par ses rivaux historiques, BMW et Audi, dans la course à la puissance, vient de porter un grand coup. Un nouveau V8, à quatre soupapes par cylindre celui-là, à la cylindrée nettement plus étoffée (6,2 litres), avec à la clé la bagatelle de 514 chevaux ! La fameuse BMW M5 est battue de 7 chevaux, et l'Audi S6 n'a pas encore pris la route qu'elle est tenue en respect, loin, très loin, avec 435 chevaux. Seulement ! Ainsi, Mercedes peut-il se targuer de proposer le V8 atmosphérique le plus puissant du marché. Rien de moins... Avec une boîte automatique 7G-Tronic recalibrée pour l'occasion, et un châssis doté des spécifications les plus sophistiquées, la Mercedes CLS 63 AMG promet d'être un formidable avion de chasse...
Sur la route
Et c'est bien le cas. Dès qu'on appuie sur le bouton magique « start/stop engine », le gros V8 s'ébroue dans un grondement sourd, menaçant, puis fait parler la poudre. Cette CLS est nettement plus puissante qu'une Ferrari 430. Elle est certes plus lourde, et le bruit rauque et étouffé du V8 allemand n'a rien à voir avec les vocalises à l'italienne. Mais quand même… On se sent catapulter en avant par une poussée sans fin.
Pour peu que l'horizon soit bien dégagé (sur une autoroute allemande par exemple), on peut se contenter de laisser travailler la boîte automatique speedshift. Le 0 à 100 km/h est abattu en 4,5 secondes, une valeur de très haut niveau. Et la Mercedes CLS 63 AMG ne met guère de temps à atteindre les 260 km/h compteur. Pour aller au-delà, elle rechigne, et c'est bien dommage. Comme toutes les Mercedes, elle est bridée à 250. Elle pourrait largement atteindre la graduation 320 du compteur si elle ne se voulait pas politiquement correcte ! Sur route, le conducteur peut reprendre la main, en jouant des palettes au volant, à sa guise ou presque, dans la mesure où la programmation de la boîte accepte de descendre un rapport inférieur à la volée, ce qui n'est pas toujours le cas. Le châssis, avec une suspension pneumatique semi active « Airmatic DC » à trois modes (Confort, Sport 1, Sport 2) est parfaitement à la hauteur de sa tâche (comme les freins spécifiques d'ailleurs), mais le conducteur doit savoir prendre ses responsabilités pour passer plus de 500 chevaux sur les roues arrière sur une route sinueuse ! Car ça va vite, très vite… Les virages vous ruent littéralement à la figure, et imposent une vigilance de tous les instants. C'est à ce prix que la Mercedes CLS 63 AMG vous dévoile sa personnalité démoniaque...
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