Essai ALFA ROMEO Giulietta
Vincent Desmonts le 07/06/2010
En soignant son confort et en améliorant ses aspects pratiques, l'Alfa Romeo Giulietta répond aux attentes de la large clientèle des berlines compactes. Mais sait-elle séduire les Alfistes ?
Présentation
Après dix ans de bons et loyaux services, l'Alfa 147 est enfin remplacée ! Avec son look inspiré des MiTo et 8C Competitizione, sa remplaçante la Giulietta sait séduire.
Ses dimensions en hausse (+ 13 cm) lui permettent d'offrir un coffre agrandi et des places arrière légèrement plus généreuses. Hélas, ceci se paye « cash » sur la balance : à puissance égale, l'Alfa Romeo Giulietta pèse... 130 kilos de plus que la 147.
Pour lutter contre cet embonpoint, l'Alfa compte sur un nouveau moteur essence 1.4 MultiAir. Hélas, malgré son turbo et sa levée variable des soupapes d'admission, ce bloc manque de punch sous les 2 500 tr/min. En outre, il a tendance à s'essouffler passés les 5 000 tr/min.
Utiliser le sélecteur du système DNA n'y changera pas grand chose : même en mode « Dynamic » (entendez par là « Sport »), le 1.4 MultiAir reste lent à la détente.
L'Alfa Romeo Giulietta se fait pardonner grâce à son châssis. Bien campée sur des voies larges, elle résiste vaillamment au roulis et affiche un agréable mélange d'agilité et d'efficacité.
L'amortissement, bien plus rigoureux que celui de la 147, garantit en outre un bon confort. Seules fausses notes : un freinage manquant de stabilité à haute vitesse, et un poids (encore lui !) qui vient se rappeler à notre bon souvenir dans les virages les plus serrés.
Plus habitable et plus confortable que la 147, l'Alfa Romeo Giulietta saura séduire un public élargi. Mais elle devra muscler son caractère mécanique si elle veut passionner les Alfistes !
Design extérieur et intérieur
Alfa Romeo le clame haut et fort : la Giulietta inaugure une plateforme entièrement nouvelle, modulaire, et qui sera réutilisée pour les futurs modèles du groupe Fiat. En attendant, l'Alfa arbore des dimensions plutôt généreuses, avec 4,35 m de long (Audi A3, BMW Série 1 et VW Golf restent sous la barre des 4,30 m) et 1,80 m de large.
Une stature qui se ressent visuellement : la Giulietta semble nettement plus grosse que la 147 qu'elle remplace. Au point de paraître plutôt massive sous certains angles, notamment de trois-quarts arrière. Élégante, certes, mais costaude, la Giulietta !
Les dimensions en hausse ont au moins eu le mérite de corriger le gros défaut de la 147 : son coffre. La Giulietta offre enfin une soute digne de la catégorie, avec 350 dm3. Les places arrière sont également légèrement plus accueillantes.
La planche de bord affiche un dessin recherché et un assemblage soigné, même si certains matériaux dénotent. En matière de finition, « Juliette » ne rivalise pas encore avec la concurrence d'Outre-Rhin...
Mécanique et châssis
Le groupe Fiat est très fier de sa dernière trouvaille, le système MultiAir. Ce procédé permet de réduire les pertes par pompage en remplaçant le papillon des gaz par une levée variable des soupapes d'admission.
Outre une puissance et un couple en hausse, Alfa Romeo promet une réduction des émissions de CO2 et de la consommation (- 10 %).
Conjugué au start and stop, le système MultiAir fait en tous cas des merveilles aux tests d'homologation : malgré 170 ch et 250 Nm de couple, le 1.4 MultiAir ne rejette que 134 g/km de CO2 et revendique une consommation en cycle mixte de seulement 5,8 l/100 km !
Performances et sobriété, beurre et argent du beurre ? Nous verrons que la réalité est moins flatteuse...
Côté châssis, l'Alfa Romeo Giulietta bénéficie d'un train avant Mac Pherson remanié, et d'un nouveau essieu arrière multibras compact, qui permet de gagner de précieux décimètres-cube au niveau du coffre.
Pour le reste, l'Alfa s'en remet largement à l'électronique : direction assistée électrique avec correction automatique du survirage, contrôle de stabilité VDC, différentiel autobloquant électronique, sélecteur de mode de conduite Alfa DNA (déjà vu sur la MiTo)... La Giulietta joue les dompteuses de puces savantes !
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Sur la route
Dès les premiers tours de roues, une évidence s'impose : l'Alfa Romeo Giulietta a appris les bonnes manières. Quand la 147 chahutait ses passagers sur mauvaises routes et les indisposait par sa médiocre insonorisation sur voies rapides, la Giulietta affiche un confort général particulièrement soigné, gagnant ainsi ses galons de routière.
Mais une fois sortie de l'autoroute, l'Alfa Romeo Giulietta commence à dévoiler sa grosse faiblesse : un moteur 1.4 MultiAir inerte à bas régime, qui n'est guère aidé dans sa tâche par le mauvais étagement de la boîte 6 rapports.
Il est même parfois nécessaire de rentrer la première si l'on veut conserver le rythme en sortie d'épingle à cheveux ! Les parcours très tourmentés en montagne ne sont d'ailleurs pas vraiment la tasse de thé de la Giulietta : son train avant rechigne à l'inscription dans les virages les plus serrés, faisant travailler dur l'ESP afin de coller à la trajectoire. Le poids, cet ennemi...!
La Giulietta s'en sort nettement mieux lorsque l'horizon se dégage. Elle enchaîne même avec une certaine souveraineté les routes de campagne, affichant alors un équilibre très réussi entre agilité et stabilité. La direction assistée électrique se fait oublier, le freinage affiche un mordant et une endurance rassurants (mais une stabilité sujette à caution !).
Voilà qui fait regretter que le moteur n'ait pas davantage de caractère. Sa sonorité apparaît en effet quelconque, et il ne démontre que peu d'enthousiasme à hauts régimes.
D'autant que la technologie MultiAir doit encore faire ses preuves : si Alfa Romeo annonce fièrement une consommation mixte de 5,8 l/100 km, nous avons pour notre part relevé près du triple à l'ordinateur de bord... lors d'un essai mené, il est vrai, tambour battant !
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation