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Rétromobile 2008
BMW M1
Gilles Bonnafous le 13/02/2008
BMW fête cette année une jeune trentenaire, la magnifique M1. Trois décennies après son lancement, ce chef-d'œuvre n'a pratiquement pas pris une ride.
Placé sous le signe de la compétition, le stand BMW, qui associe le constructeur et le club français, porte les couleurs de Motorsport, le département course de la firme munichoise. A côté d’un moteur M12 quatre cylindres monté sur les Lola, Brabham et Arrows (champion du monde de F1 avec Piquet en 1982), et d’une moto R100 RS Motorsport de 1977, sont présentées trois voitures, une M3 de première génération (E30), une 320 Groupe 5 Junior Team (DRM, ex-DTM) et surtout une M1 Procar.
Car BMW fête cette année une jeune trentenaire, la magnifique M1. Trois décennies après son lancement, ce chef-d’œuvre, toujours moderne, n’a pratiquement pas pris une ride. Pas étonnant quand on sait que deux grands artistes du design automobile se sont penchés sur son berceau, Giorgietto Giugiaro et Paul Bracq.
La M1 dérive en effet du concept car BMW Turbo dessiné par Paul Bracq, création majeure du designer français. Ce chef-d’œuvre de 1972 sera du reste élu concept car de l’année par la Revue Automobile Suisse.
La genèse du projet E26 tient à la volonté de BMW de prolonger les succès des 3.0 CSL en course, mais avec une voiture totalement nouvelle, non dérivée d’un modèle préexistant — comme c’était le cas des CSL. Première GT de BMW, cette machine hyper performante a été conçue pour courir. Il s’agit donc d’une voiture à tirage limité pour l’homologation en Groupe 4 (400 exemplaires au moins).
Présentée au début de 1978, la M1 doit sa ligne définitive au crayon de Giorgietto Giugiaro. Représentative du style acéré des années 70, elle est large et très basse (1,14 mètre). Bien plantée sur ses gros pneus de 225/50 à l’arrière et 205/55 à l’avant montés sur des roues de seize pouces, elle a une allure folle.
A l’origine, la M1 devait être fabriquée en partenariat avec Lamborghini. Mais suite aux difficultés financières du constructeur de Sant’Agata, elle sera finalement montée chez le carrossier Baur à Stuttgart. Son châssis tubulaire en profilés rectangulaires reçoit la mécanique en position centrale arrière, mais longitudinalement (transversalement sur la Turbo).
La voiture est motorisée par le six cylindres en ligne de la 635 CSI coiffé d’une culasse à quatre soupapes par cylindres — un privilège à l’époque. Développé par Motorsport, ce 3,5 litres à carter sec reçoit une injection mécanique Kugelfischer et un allumage électronique. La puissance de 277 ch à 6500 tr/mn sera portée jusqu’à 850 ch en Groupe 5 grâce à deux turbocompresseurs. En version civile, la M1 atteint 262 km/h. La boîte de vitesses est une ZF à cinq rapports.
La M1 ne rencontrera pas le succès en Groupe 4 en raison de son poids excessif et de son manque de fiabilité. Un accord sera alors passé avec l’Association des Constructeurs de Formule 1 pour mettre en place en 1979 un championnat monomarque. Baptisé Procar, ce dernier sera organisé en lever de rideaux des Grands Prix de F1. S’y affronteront les ténors de la discipline reine de la course automobile de l’époque. Les deux titres Procar seront décernés en 1979 à Niki Lauda et en 1980 à Nelson Piquet.
La voiture exposée à Rétromobile a été livrée le 5 septembre 1979 à l’écurie suisse Eggenberger. Elle sera pilotée pendant deux ans par Helmut Eggenberger, avant d’être revendue. De son palmarès Procar, on extraira une deuxième place à Monaco en 1980, ainsi qu’une quatrième place à Zolder et à Monza en 1979.