Essai AUDI TT roadster
Jean-François Destin le 06/06/2001
Conçu pour rehausser l'image sportive de la marque, l'Audi TT Roadster (Tourist Trophy) a été développé dans le prolongement du coupé.
Présentation
Dérivé du prototype d'étude présenté en 95, l'atypique TT partage toujours autant les avis sur sa silhouette de scarabée aplati. Cependant une majorité d'adeptes, les jeunes surtout, plébiscitent cette version découverte qui laisse admirer un habitacle exemplaire de finition ou sellerie en cuir côtoie l'aluminium brossé.
Un peu meurtris par les critiques remettant en cause la stabilité des premiers coupés (problèmes résolus depuis), les responsables d'Audi ont étudié un châssis spécifique au roadster tout en surdimentionnant les éléments liés à la rigidité et à la sécurité passive en cas de choc ou de retournement. Seul contrainte: un poids élevé (1310 kg) dont s'accommode avec peine le 1800 cm3 turbo de 180 ch de notre modèle d'essai.
Design
Sorte de New-Beetle un peu écrasée, le coupé TT et sa carrosserie lisse comme un galet rompt avec l'esthétique volontairement agressive des sportives traditionnelles. Tout aussi court, râblé et "musculeux" que le coupé, le roadster apparaît plus élégant et moins ingrat surtout sans sa capote. Son pare-brise très incliné et ses deux arceaux de protection en aluminium lui assurent une ligne exclusive, l'habitacle se trouvant implanté pratiquement au centre de la voiture.
D'un dessin quasi identique, les optiques et les feux arrières distinguent aussi ce TT beaucoup plus court qu'il n'y parait (4.04m contre 4.14m pour la Honda S2000).
Habitacle
Audi s'est forgé une belle maîtrise dans le façonnage de l'aluminium (A8, A2 etc...) et le fait savoir. Si seul le capot avant du roadster TT l'utilise, nombre d'équipements visibles reprennent cet alliage noble. Les jantes bien sur mais aussi le cerclage des compteurs et du pommeau de levier de vitesses, l'extrémité du frein à main, les barres de renfort de chaque côté de la console, le moyeu du volant, le rabat amovible destiné à cacher l'autoradio, les pédales et le repose-pied.
On se trouve donc en présence d'un cockpit à deux places un peu bourgeois mais spacieux (avec une bonne largeur aux coudes selon la formule consacrée) et de très belle facture. Derrière les sièges se hisse (électriquement) un joli pare-vent en verre. Mais il ne remplace pas un K-Way à col montant.
La capote
Déception, notre roadster TT 180 ch d'essai n'était pas équipé en série d'une capote électrique (option à 950 €). Une carence qui nous a permis de constater son maniement aisé. Seule condition: descendre de voiture pour la déplier plus facilement avant de la verrouiller à l'aide d'un seul crochet central.
Doublée et d'une étanchéité parfaite, la capote assortie d'une lunette arrière en verre a fait l'objet d'une longue étude en soufflerie. Résultat, une absence totale de sifflement à haute vitesse et un volume de bruits aérodynamique guère plus important que celui du coupé.
Strict deux places, le roadster TT propose peu de rangements et il faudra placer tous les bagages dans un coffre à la capacité somme toute convenable de 220 dm3.
Châssis
Les mauvaises langues ne manquent pas de souligner que le TT repose sur une plate-forme de ... Golf IV. Ce "crime de lèse majesté" pour certains expliquent la compacité du TT mais ne remet pas en cause le caractère sportif d'un modèle se voulant à la fois performant et civilisé. Certes, Audi a dû faire face, en octobre 1999, à une campagne de dénigrement de la marque après un accident grave survenu en Allemagne. Nous mêmes, découvrant le coupé TT lors de son lancement, avions émis de sérieuses réserves sur la stabilité du train avant en courbe de la version à traction avant.
A force de vouloir rationaliser et exploiter une banque d'organes communs au niveau de ses quatre marques (VW, Audi, Seat et Skoda), Ferdinand Piëch a peut-être pêché par excès de confiance. Les ingénieurs ont en tous cas réagi en durcissant les ressorts, en jouant sur les barres anti-roulis et en plaçant un becquet aérodynamique à l'arrière.
Moteur
Intelligemment, Audi décline sa gamme TT au travers d'un unique 1800 cm3 turbo. En jouant sur la gestion électronique et sur la suralimentation, cette mécanique largement appréciée dans le groupe délivre 180, 225 et 150 ch pour le TT roadster d'entrée de gamme à 30400 €.
Souple, velouté, agréable à écouter et vif à monter dans les tours en version 225 ch, ce 1800 cm3 déçoit en 180 ch. La faute au poids à mouvoir et à une boite aux rapports trop longs. Plus GT que sportive affûtée, le TT 180 ch enroule bien sans offrir les sensations et les chronos espérés (on atteint quand même le 222 km/h). Corollaire plutôt agréable: une consommation restant sage autour de 11 litres.
Equipements
Le TT Roadster 180 reçoit tous les équipements de confort et de sécurité traditionnels + la sellerie en cuir Valcona, la climatisation régulée, l'indicateur de température extérieure, le coupe-vent à commande électrique, l'antivol et les jantes en alliage 16 pouces (à noter que les jantes de 17 pouces et la boite à 6 rapports sont réservées au TT Roadster Quattro 225 ch.)