Saga Lancia
En 1906, Vincenzo Lancia crée son entreprise à Turin. Innovation, luxe et performances, l’homme donne à la marque sa philosophie pour l’ensemble de son existence.
sommaire :
La Collection Lancia
Gilles Bonnafous le 13/09/2005
Lancia D 50 de Formule 1 G. Bonnafous
Lancia D 25 spider Sport G. Bonnafous
Avec 73 voitures exposées et une vingtaine en attente de restauration dans les réserves, la Collection Lancia illustre un siècle d’histoire de la marque. Elle est installée au cœur de Turin dans un bâtiment rénové d’une ancienne usine, qui représente, sa façade en particulier, l’un des derniers exemples de l’architecture industrielle italienne du début du XXe siècle.
Tous les modèles représentatifs de la marque sont présents : un bel aréopage d’ancêtres et de vintages côtoie un fort contingent de voitures de course, dont la D 50 de Formule 1 et la D 25 spider Sport. Les championnes du monde des rallyes sont en force, Delta HF Intégrale, 4WD et S4, etc.
Lancia Delta HF Intégrale G. Bonnafous
Lancia Delta S4 G. Bonnafous
Au milieu des modèles de production, le regard est attiré par une singulière Flaminia dessinée par Raymond Loewy. Présentée au salon de Paris 1960 avant d’être expédiée aux Etats-Unis, cette voiture baptisée Loraymo (contraction du nom et du prénom du designer) est un exemplaire unique réalisé par la Carrosserie Motto de Turin. Préparé par Nardi, son 2,5 litres développe 150 ch. Rachetée par Lancia en 1980, elle a été entièrement restaurée.
Lancia Flaminia Loraymo par Raymond Loewy G. Bonnafous
Lancia Flaminia Loraymo par Raymond Loewy G. Bonnafous
On remarque également quelques prototypes, à l’image de l’ECV 2 (Experimental Composite Vehicle) de 1986, dont le châssis en carbone et kevlar abrite un moteur 1759 cm3 double turbo de 600 ch. Quant à l’extravagante Trevi VX Bimotore de 1984, elle reçoit deux moteurs de 2 litres à compresseurs volumétriques qui ne lui offrent pas moins de 300 ch transmis aux quatre roues. Sa consommation atteint 40 litres aux 100 kilomètres…
Lancia ECV 2 (Experimental Composite Vehicle) G. Bonnafous
Lancia Trevi VX Bimotore de 1984 G. Bonnafous
Enrico Masala G. Bonnafous
Lancia Flavia Pininfarina G. Bonnafous
Un passionné comme on aime en rencontrer veille sur ces trésors. Pur lanciste tombé dans la marmite dès le plus jeune âge grâce à son père, Enrico Masala est le père de la collection, dont il assure le rôle de conservateur. Historien de la marque, il est aussi responsable du Club Lancia Italie. Après avoir pratiqué la compétition pendant seize ans, l’homme est entré chez Lancia en octobre 1969 quand la marque est passée sous le contrôle de Fiat. Il s’y consacrera aux activités commerciale et marketing jusqu’en 1980 date à laquelle Lancia cessera de disposer d’une autonomie dans ces domaines. Passé à la direction de la publicité et de la communication, Enrico Masala deviendra en 1989 responsable de la publicité Lancia monde. En 1994, Paulo Cantarella lui confiera le contrôle de la politique et de la stratégie Lancia.
G. Bonnafous
G. Bonnafous
LC2 Endurance Groupe C G. Bonnafous
Lancia Beta Monte-Carlo Turbo de 1980 G. Bonnafous
Commençant ses recherches à partir de 1987, Enrico Masala a à cœur de retrouver au sein de l’entreprise tout ce qui peut se rapporter au patrimoine Lancia. Outre une première ébauche de collection rassemblant seize véhicules, il découvre des voitures disséminées dans divers lieux de stockage et en plus ou moins bon état.
G. Bonnafous
Lancia Statos HF Pirelli G. Bonnafous
Chargé de l’organisation des 90 ans de la marque en 1996, Enrico Masala prépare cet anniversaire, dont le point d’orgue doit être un show itinérant reliant Turin à Rotterdam, Paris, Berlin, Vienne et Tokyo. Les 15 voitures en meilleur état sont sélectionnées pour la fête. Mais, à nouveau, pour des raisons budgétaires, la caravane s’arrêtera à Rotterdam…
G. Bonnafous
G. Bonnafous
L’anniversaire passé, Enrico Masala estime qu’il serait inacceptable de ne pas mettre en valeur un tel patrimoine et demande à prendre en charge la collection. Accord lui est donné mais avec des moyens limités. Un projet d’ouvrir un musée au public dans un espace de 7000 m2 est vite abandonné pour des raisons de budget. Finalement, les voitures seront installées dans les 1800 m2 du bâtiment actuel, où elles sont visibles sur demande spéciale.
G. Bonnafous