Technique : Le rupteur
le 04/08/2005
Le rupteur est l'élément de la tête d'allumage qui assure la rupture périodique du courant dans le circuit primaire de la bobine. Cette opération s'obtient par l'écartement, commandé par une came, de deux contacts appelés couramment vis platinées.
Le rupteur, ainsi appelé parce qu'il coupe périodiquement la liaison à la masse du courant primaire de la bobine, est constitué de deux contacts (vis platinées), d'un linguet d'ouverture et d'un ressort de rappel. Le dessin reproduit le rupteur d'un moteur à quatre cylindres. Le fil est relié à la bobine et va à la masse à travers le ressort et les vis platinées ; d'un autre côté, il est relié, en parallèle, au condensateur.
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L'un est soudé à une petite équerre métallique fixée au moyen de vis au corps de l'allumeur et se trouve donc à la masse ; l'autre est soudé à un linguet mobile qui pivote sur un support dont il est isolé par une bague, et est relié au primaire de la bobine par l'intermédiaire d'un ressort à larmes qui maintient les contacts fermés sous une tension de 400 à 700 grammes.
Le linguet comporte à son extrémité un patin en matériau isolant contre lequel frotte la came (pourvue d'autant de lobes que le moteur compte de cylindres). La came tournant à une vitesse égale à un tour par cycle du moteur provoquera donc un nombre d'ouvertures égal au nombre d'explosions d'un cycle.
La rotation effectuée par la came entre deux ouvertures successives 1360° d'un tour par le nombre de cylindres du moteur) est appelée angle d'allumage ; l'angle durant lequel les contacts restent fermés, angle de fermeture, ou akell angle ; et l'angle pendant lequel la came provoque le déplacement du contact mobile, angle d'ouverture. On donne à ces angles des valeurs égales respectivement aux deux-tiers et à un tiers de l'angle d'allumage.
Il s'avère en effet nécessaire de préserver un intervalle de fermeture suffisamment long pour permettre au courant du primaire de se stabiliser et, en même temps, pour éviter que la came ne provoque une ouverture trop rapide qui pourrait amener le sautillement des contacts.
Les quatre photos ci-contre représentent une série de vis platinées endommagées par le transfert de métal d'un contact à l'autre. Ce phénomène est provoqué par un scintillement excessif pendant un temps assez long. Les causes en sont : une distance non correcte entre les vis platinées ou bien un condensateur mal adapté. Sur les deux photos de gauche, les vis platinées ont été endommagées par un condensateur de puissance insuffisante court-circuit intérieur du condensateur. Par contre, les vis platinées reproduites sur les photos de droite ont été endommagées par un condensateur trop puissant par rapport à la bobine (Par exemple dans le cas d'utilisation d'une bobine non d'origine).
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La mesure de l'écartement entre les vis platinées est très difficile à effectuer lorsque les surfaces ne sont pas parfaitement planes et comportent des cratères et des excroissances. Dans ces cas, l'emploi de la cale provoque des erreurs, parce qu'elle vient se placer entre la surface plane et l'excroissance en indiquant une distance A qui est sensiblement inférieure à la distance réelle B. Cette dernière, en effet, est donnée par la distance entre deux points correspondants sur chaque vis platinée.
De plus, pour éviter un passage continu du courant, qui provoquerait une usure rapide des vis platinées, il est indispensable que l'ouverture maximale ne soit pas inférieure à 0,3 mm. Pour obtenir cette ouverture avec un angle réduit, le linguet mobile est contraint à fonctionner à un rythme plus accéléré qui peut provoquer précisément son sautillement sur la came.
Ce phénomène peut se produire aussi bien dans la phase d'ouverture que dans celle de fermeture : dans le premier cas on constate une usure plus accentuée des vis platinées sous l'action d'un nombre supérieur d'ouvertures; dans le second cas, qui est le plus fréquent, on constate également une diminution de la période de fermeture effective.
Ce phénomène empêche le courant primaire de se stabiliser et, partant, on obtient une tension plus basse dans le secondaire. Le sautillement peut être réduit non seulement en donnant un profil approprié à la came et au patin, mais également en allégeant le linguet mobile et en augmentant la tension du ressort Mais cela amène une usure plus rapide du patin.
Pour obtenir un bon fonctionnement du moteur, il faut que l'allumage se produise en correspondance d'angles bien précis de l'arbre moteur, avec une erreur ne dépassant pas 2°. Un déphasage provoquant un retard est généralement causé par l'usure du patin en fibre, alors que l'usure des vis platinées, qui pourrait provoquer une avance, est négligeable.
Un jeu excessif entre le pivot sur lequel est fixé le linguet mobile et le manchon isolant provoque un décalage du temps d'ouverture des contacts et peut causer soit une avance, soit un retard.
Il est donc nécessaire de réduire autant que possible l'usure de ces éléments : on obtient de bons résultats en utilisant une came rectifiée, en acier trempé, et un patin en toile bakélite ou en nylon, cependant que l'érosion des vis platinées, due au scintillement, est limitée par l'utilisation de platine iridié ou de tungstène. Un inconvénient caractéristique des contacts en tungstène est constitué par la formation de points bleus, c'est-à-dire de points d'oxyde de tungstène.
Cet inconvénient peut provenir soit de la présence d'impuretés ou d'humidité sur les contacts, soit également d'une tension excessive entre eux au moment de l'ouverture. Un excès de lubrification facilite le dépôt de poussière sur les contacts, alors que la formation d'humidité peut être causée par l'occlusion des petits trous d'aération existant sur la tête du distributeur d'allumage.
Un courant d'une intensité excessive des contacts peut être dû à un fonctionnement à basse température, qui provoque une diminution de la résistance électrique du bobinage en cuivre du primaire, ou à un régulateur de tension étalonné pour fonctionner à une tension supérieure.
L'excès de courant provoque une tension trop élevée entre les contacts au moment de l'ouverture et la formation d'un arc trop prolongé qui cause l'oxydation. On peut remédier temporairement à cet inconvénient en plaçant en série sur le bobinage primaire une petite résistance qui diminue le courant, ou bien en utilisant un condensateur plus puissant ; mais cette dernière solution risque de causer de graves inconvénients.
En ce qui concerne une tension trop élevée la cause peut provenir d'un condensateur insuffisant ou d'une résistance dans le raccordement électrique avec les contacts si, par exemple, les connexions se sont desserrées.
D'autres causes peuvent intervenir telles que : un fonctionnement prolongé au ralenti ou à une vitesse réduite ; un écartement anormal des électrodes des bougies ou, enfin, de mauvaises connexions dans le circuit, qui provoquent une augmentation de la tension.